Tamgho : "Ressauter a été une libération de fou !"

Teddy, plus que le titre de champion de France, c’est le fait de redevenir un athlète qui doit vous combler ?

Oui, j’ai enchaîné pas mal de blessures. C’était un très long chemin. Le dernier était le plus gros des challenges. Pour les sauteurs, on sait qu’une blessure au tendon d’Achille peut être fatale. Le fait de ressauter a été pour moi une libération de fou !

Comment aviez-vous imaginé ce retour à la compétition ?

Il s’agit de ma meilleure rentrée après une blessure. J’avais l’habitude de sauter aux alentours de 16,70m à mes premières compétitions. Là, j’ai sauté à 16,98m d’entrée. Je ne dirais pas que je suis en avance mais que je commence plutôt pas mal. C’est une performance intéressante.

Pourquoi revenir en hiver ?

Je voulais faire la salle car je n’en ai pas fait depuis de nombreuses années. Mais il y avait aussi de l’impatience. Depuis un moment, je commence à sentir que je retrouve mon niveau physique de l’année dernière. Les jambes ne tiennent plus. Même si elles savent qu’elles ne vont pas aller loin tout de suite, elles ont envie de jouer à la marelle (rires). L’excitation et le besoin de se jauger m’ont poussé à prendre cette décision.

« Revenir de blessure, c’est aussi de la compétition »

Avec cinq opérations en quatre ans, n’avez-vous pas l’impression d’être un survivant du sport ?

Ça fait partie du mental. Quand tu évolues au haut niveau, il faut avoir un instinct de compétiteur. Revenir de blessure, c’est aussi de la compétition. Quand je me blesse, j’entends souvent que je ne reviendrai pas. Mais je suis un compétiteur. Je me lance le défi de montrer que je suis capable de revenir. Après ma rupture du tendon d’Achille, on a dit que c’était la blessure de trop. Ça m’a donné trois fois plus d’envie !

A combien sont les minima pour les Jeux ?

17,05m. J’ai un record à 18m (18,04m à Moscou en 2013). Pour essayer d’avoir une chance de gagner aux Jeux Olympiques, il faudra repasser les 18m. Donc si je veux avoir cette ambition, les 17,05m doivent être une formalité.