Göteborg-Lavillenie : « Ça fout vraiment les boules ! »

Renaud Lavillenie, vous êtes passé de la joie absolue à une déception extrême après votre saut annulé à 6,07m…

C’est à peu près ça oui. Je réalisais le concours rêvé. Je passais toutes les barres et pas que des petites ! J’ai encore passé les 6 mètres avec un sacré saut. Je savais que j’avais le titre. C’était difficile car Björn (Otto) m’a poussé dans mes retranchements. Et puis il y a eu cette règle qui fait que, même si la barre reste en haut, on peut refuser le saut parce qu’elle n’est pas à son emplacement idéal. Ça fout vraiment les boules ! Il y a des milliers de personnes qui m’ont vu franchir 6,07m. C’est comme ça. Je sais que je peux aller encore plus haut. Ce championnat m’a montré que j’ai vraiment progressé. Finalement, il n’y a pas beaucoup de négatif, mais j’aurais préféré que la barre tombe plutôt qu’elle reste comme ça.

Vous êtes le premier perchiste de l’histoire à être triple champion d’Europe…

Je le savais car je m’intéresse à mon sport. C’est important pour moi parce que j’ai envie de marquer l’histoire de mon sport. J’aurais pu frapper un très grand coup ! Finalement, j’ai frappé un gros coup (rires). J’ai franchi 6,07m… officieusement. C’est con mais c’est pourtant la vérité (rires).

Si Steven Hooker était devant sa télévision, il a dû avoir chaud….

Oui (rires) mais je ne vais quand même pas me plaindre. J’ai quand même fait une grosse performance. Compte tenu de la saison que je viens de réaliser, je suis la bonne voie pour cet été. Ce concours est celui dont je rêvais dans ma tête.

C’est rare de voir un champion d’Europe pleurer…

Oui mais c’est aussi rare de sa faire vraiment avoir par des règles stupides ! Il faut les accepter mais c’est super dur.