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Mondiaux : la jeunesse bleue au pouvoir

Kevin Mayer

Kevin Mayer - -

A l’heure de débuter les Mondiaux, ce samedi à Moscou, l’équipe de France d’athlétisme peut compter sur ses valeurs sûres, à l’image d’un Renaud Lavillenie, mais aussi sur une flopée de jeunes qui affichent déjà leurs ambitions. Découverte de la jeunesse insouciante bleue.

Le premier a 26 ans, le second 23. Le bel âge, quoi. Et encore de nombreuses années au haut niveau devant eux. Pourtant, Renaud Lavillenie comme Christophe Lemaitre font déjà figure d’anciens et de leaders de l’équipe de France. Avec leur expérience et leur palmarès, titre olympique pour le premier, médailles mondiales pour le second, le perchiste et le sprinteur peuvent même servir de guide à cette jeunesse insouciante qui marque de son sceau ces Bleus débarqués à Moscou en quête de breloques planétaires. A 21 ans, Jimmy Vicaut (sprint), Pascal Martinot-Lagarde (110 m haies), Pierre-Ambroise Bosse (800 m) et Kevin Mayer (décathlon) sont les représentants de cette nouvelle génération aux dents longues. Qui compte bien rappeler la maxime populaire, la valeur n’attend pas le nombre des années, et ne souhaite pas conjuguer ses ambitions au futur.

« On parle de nous comme de jeunes décomplexés et c’est un peu ça, confirme le décathlonien Mayer, vice-champion d’Europe indoor 2013 en heptathlon. On a encore beaucoup de choses à prouver mais, en même temps, on a le temps pour le faire. Donc on y va un peu sans se poser de questions, avec beaucoup moins de stress que si nous étions déjà au maximum de nos performances. » La pression ? Connaissent pas, nos jeunes. « Il s’agit d’une histoire de concentration, explique Bosse, champion d’Europe espoir du 800 mètres et demi-finaliste olympique à Londres. Je n’ai pas de pression à avoir. Je suis venu pour m’amuser et pour faire les choses bien. »

Bosse : « Huitième ou quatrième, ça n'a aucun sens ! »

Sans s’empêcher de rêver, déjà, à des sommets sportifs. « Quand on fait un championnat, on veut une médaille, annonce Mayer. Si je termine finaliste ou cinquième, je serai déjà très content, je n’ai que 21 ans. Mais j’y vais décomplexé de tout ce qu’on peut attendre de moi, je fonce et je vais bien voir ce que ça donne. Je pense pouvoir faire quelque chose de très bien. » Et Bosse d’appuyer ce schéma de l’ambition affichée : « Je suis demi-finaliste olympique et l’objectif, maintenant, c’est la finale. Passer les séries, c’est le minimum quand on arrive cinquième au bilan mondial. Et si j’ai la chance d’accéder à la finale, tout est permis. Je ne cours pas pour faire huitième ou quatrième, ça n’a aucun sens ! Je suis ici pour mouiller le maillot. »

Un discours et une attitude qui plaisent forcément aux tauliers bleus. « C’est une belle équipe de France avec beaucoup de talent et beaucoup de jeunes, analyse Lavillenie. Un an après Londres, on voit de beaux talents émerger et on se dit qu’à Rio (JO 2016, ndlr), il y a peut-être moyen de vraiment se faire plaisir. Mais il n’y a peut-être pas non plus besoin d’attendre si longtemps, peut-être que ça peut déjà être extraordinaire à Moscou. » Des Mondiaux où les « anciens » pourront prendre cette jeunesse sous leurs épaules. Meilleur exemple entre Renaud Lavillenie et son frère Valentin, 22 ans, lui aussi engagé à la perche en Russie. « Mon rôle sera de lui donner les petits conseils qu’il ne pourrait pas avoir en temps normal et qui peuvent faire la différence, notamment bien préparer la gestion de l’événement, le stress, l’émotion, explique le champion olympique. J’essaierai de lui ouvrir les bonnes portes et lui fermer les mauvaises pour qu’il aille dans la bonne direction. » Et voir ces jeunes gens pleins d’avenir (et de présent) continuer de déployer leurs ailes.

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Alexandre Herbinet avec P.Ta.