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Tamgho : « J’ai réalisé mon rêve »

Teddy Tamgho, champion du monde du triple saut

Teddy Tamgho, champion du monde du triple saut - -

Sacré champion du monde du triple saut avec un bond à 18,04m, Teddy Tamgho décroche sa première médaille d’or aux championnats du monde. Un retour en force pour le recordman du monde en salle.

Teddy, est-ce que vous réalisez que vous êtes le troisième homme à plus de 18m après le Britannique Jonathan Edwards (18,29m à Göteborg en 1995) et l'Américain Kenny Harrison (18,09m à Atlanta en 1996) ?

Je ne réalise pas encore. Au départ, j’ai commencé l’athlétisme pour suivre ma grande sœur Stéphanie. Quand je regarde en arrière, j’ai du mal à réaliser ce que j’ai fait. Quand vous êtes jeune et que vous regardez les sauteurs à 17m50-17m70, que vous les avez en fond d’écran, en poster et que vous êtes finalement au-dessus d’eux, vous n’arrivez pas à réaliser, c’est tout simplement incroyable.

Un titre de champion du monde, c'est fantastique...

Il n’y a rien de mieux. Un titre mondial, c’est ce qu’il y a de mieux pour cette année. Je suis parti le chercher jusqu’au bout et je tiens vraiment à remercier le peuple français qui était derrière moi. J’ai réalisé mon rêve. Ce n’est que du bonheur.

Vous revenez de deux saisons difficiles (blessures à répétition et violence physique qui a conduit à 12 mois de suspension)...

Ça fait partie des aléas de la vie. On apprend de ses erreurs, on apprend aussi des coups durs et je pense que c’est ce qui m’a permis de sauter aussi loin. Je ne dirais pas qu’il me faut encore des coups durs mais ceux qui sont arrivés pendant ces deux dernières années m’ont énormément servi et m’ont énormément fait grandir.

Quel est votre prochain objectif ?

Il ne faut pas se précipiter. Je vais savourer cette médaille. Il est encore trop tôt pour parler des Jeux Olympiques de Rio en 2016. Je pense que parler de la finale de Diamond League à Bruxelles (le 6 septembre, ndlr), c’est parler dans les temps.

Avec un record du monde ?

Non. Je veux vraiment prendre du plaisir. J’ai attendu énormément. J’ai connu des dures blessures. Je veux continuer à me faire plaisir. J’ai commencé la saison en mars. C’est précoce de parler de record du monde.

Qu'avez-vous ressenti lors de la Marseillaise ?

L’équipe de France est venue pour moi ce dimanche. Tout le monde me voyait vainqueur. Il fallait que je reste concentré. Je suis resté dans ma bulle. Mais je leur dis un grand merci car ce sont tous ces gens qui m’ont poussé à faire plus de 18m aujourd’hui. La Marseillaise est la cerise sur le gâteau. J’aurais aimé qu’il y en ait plus.

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Propos recueillis par Pierrick Taisne à Moscou