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Tamgho : « Je peux battre le record du monde »

Teddy Tamgho, champion du monde du triple saut

Teddy Tamgho, champion du monde du triple saut - -

EXCLU RMC SPORT - Invité exceptionnel de l’Intégrale Sport sur RMC, Teddy Tamgho est revenu sur son sacre. Le Parisien ne réalise pas encore. Le Parisien espère encore progresser. Avec le record du monde dans un coin de sa tête.

Teddy, avez-vous eu le temps de revoir votre saut ?

Oui, bien sûr. Je l’ai regardé une vingtaine de fois. J’ai fait ce saut avec l’envie. Je voulais absolument gagner. Cela se ressent dans le saut. Pour moi, ce bond n’est pas parfait. J’ai cherché à gagner. Tout simplement. Quand on cherche une victoire, il faut oublier des aspects techniques.

Comprenez-vous tout de suite que votre saut serait certainement celui de la gagne ?

Dès que je sors du bac à sable, je sais que c’est bon. J’ai senti que la planche était excellente. Mon premier regard a été la mesure. Lorsque je vois 18,04m, je me dis que c’est fait !

Quel est votre record en saut en longueur ?

En 2011, à Bercy, j’ai réalisé 8,01m. Je ne m’entraîne jamais à la longueur simple. Mais pourquoi pas à l’avenir.

La vitesse est-elle prépondérante au triple saut ?

Exactement. Je travaille énormément la vitesse de course. Pour aller loin, il faut courir vite. Il faut enquiller les heures et les heures d’entraînement pour être performant. C’est la condition sine qua non.

« J'ai eu de la chance sur mon dernier essai »

Avez-vous le record du monde dans les jambes (18,29m par Jonathan Edwards le 7 août 1995 à Göteborg) ?

J’ai sauté à 18,04m. Il me manque 25 centimètres. En triple saut, c’est énorme. Gagner 25 centimètres quand vous êtes déjà à 100%, c’est très difficile. Il va falloir aller chercher les détails. C’est à la fois accessible et difficilement réalisable. En ce moment, je ne pense pas au record du monde. Je savoure seulement à ma victoire. Si cela arrive, je souhaiterais que ça se passe dans une grande compétition ou un grand meeting. Si je travaille assidument, je peux l’atteindre. Mais il faut que je sois patient.

Comment s'est déroulé votre concours ?

C’est uniquement de la stratégie. Avant le concours, je voulais tout donner sur mon premier essai pour écraser la concurrence. J’ai eu la chance de sauter après l’Américain Taylor, le grand favori, et le Cubain Pedro Pichardo. Je me suis dit qu’il fallait que je regarde leurs sauts pour réagir dans la foulée. Lorsque je vois le Cubain faire 17,32m, je me dis qu’il faut que je fasse mieux que lui. Je sors un saut de 17,65m. Après, il réagit avec 17,68m. Au quatrième essai, je réalise le même saut que lui mais je pensais que j’étais encore trop proche de lui. Je me suis donné à 100% car j’ai tout fait pour gagner. Mais j’ai énormément géré mes courses d’élan, la vitesse de celles-ci, notamment sur le dernier essai. J’ai eu de la chance de réussir le dernier essai avec au final un bond à 18,04m.

Comment avez-vous vécu vos blessures et suspensions (blessure à la cheville en 2011 et douze mois de suspension pour violences physiques sur une athlète) ?

Je ne peux pas regretter ma blessure à la cheville. Après, en ce qui concerne l’extra-sportif, ce sont des choses regrettables. Mais j’ai grandi. Je suis plus mature. Ces étapes ont été nécessaires à ma construction. 

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