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Mondiaux d'athlétisme: la justice française incompétente pour poursuivre Al-Khelaïfi dans une affaire de corruption

Selon un arrêt de la Cour de cassation, la justice française estime qu'elle n'est pas compétente pour engager des poursuites sur les soupçons de corruption visant Nasser Al-Khelaïfi concernant les candidatures du Qatar aux Mondiaux d'athlétisme (2017 et 2019).

La justice française est incompétente pour engager des poursuites sur les soupçons de corruption visant le patron du PSG Nasser Al-Khelaïfi autour des candidatures aux Mondiaux d'athlétisme (2017 et 2019), selon un arrêt de la Cour de cassation consulté ce jeudi par l'AFP. Conséquence de cette décision dont le caractère est définitif : la mise en examen pour corruption active de Nasser Al-Khelaïfi est annulée.

Pas de "lien de connexité"

"Nous prenons note avec satisfaction de la décision de la Cour de cassation en France, qui rejette la procédure liée à l'IAAF contre Nasser Al-Khelaïfi et Yousef Al-Obaidly dans son intégralité. Pendant des années, cette affaire n'avait manifestement aucune valeur et était complètement erronée. Aujourd'hui, l'état de droit a prévalu, l'affaire étant entièrement et définitivement close", ont réagi Francis Szpiner et Renaud Semerdjian (conseil juridique au nom de Nasser Al-Khelaïfi) et Jean-Didier Belot (conseil juridique au nom de Yousef Al-Obaidly).

Les avocats de Yousif Al-Obaidli, directeur commercial de la chaîne Al Jazeera mis en examen pour la même infraction, s'étaient associés à ce pourvoi. La décision de la Cour de cassation, rendue mercredi, met de fait également fin aux poursuites le visant.

La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a estimé qu'il n'existait pas de "lien de connexité" entre des faits de corruption présumés commis en France et à l'étranger. Les soupçons portent sur deux versements d'un total de 3,5 millions de dollars, réalisés à l'automne 2011 par la société Oryx Qatar Sports Investments (QSI) - dirigée par Khalid Al-Khelaïfi, le frère de Nasser - au profit d'une société de marketing sportif dirigée par Papa Massata Diack, fils de l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Lamine Diack.

Papa Massata Diack, surnommé "PMD" dans les médias, a longtemps géré le dossier des droits marketing de l'IAAF. Les juges d'instruction et la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris s'appuyaient sur une rencontre à l'hôtel Negresco à Nice, donc sur le territoire français, et un virement de deux millions de dollars réalisé sur un compte en France, pour justifier la compétence des juridictions françaises pour mener des investigations sur ces soupçons.

Le Qatar aurait reçu en contrepartie le soutien de l'ex-grand patron de l'athlétisme Lamine Diack pour accueillir les Mondiaux d'athlétisme 2017, organisés par l'IAAF, et les JO 2020. Le décès de M. Diack en décembre 2021 a éteint les poursuites pénales à son encontre.

RR avec NP et AFP