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EuroBasket : comment les Bleus vont attaquer leur grand défi

Après son succès en Allemagne dimanche lors de son dernier match de préparation (68-63), l’équipe de France rejoint Montpellier ce lundi pour un ultime stage avant le début de l’Euro samedi face à la Finlande. L’heure de tirer le bilan de la préparation des Bleus, tenants du titre et qui auront forcément la pression en évoluant à domicile.

Les Bleus ont conclu leur préparation de l’EuroBasket, qui débutera samedi à Montpellier, par une victoire en Allemagne dimanche (68-63). Un succès, le huitième des Tricolores sur dix matches amicaux, pour deux défaites… Un pourcentage plutôt avantageux. Mais il y a eu ce faux-pas inaugural en Finlande, chez le premier adversaire des Bleus en phase de poules, et surtout ce revers en Serbie dans l’un des vrais gros tests de la tournée, face à un co-favori pour la victoire finale. Le bilan global reste donc un peu flou, comme l’exprime Vincent Collet, conscient qu’il reste aux Français encore beaucoup de travail.

Un banc qui peut mieux faire

« Pour moi, faire huit victoires en dix matches, ce n’est pas ce qui est important, estime le sélectionneur. C’est surtout qu’on a avancé, mais encore une fois, pas suffisamment pour être au niveau escompté, en particulier dans deux semaines. Il faut qu’on continue à progresser sur les petites choses qui pourraient nous faire défaut. » Et ce qui a fait défaut dans cette préparation, c’est le banc tricolore. Joffrey Lauvergne a été mis sous pression par Vincent Collet, avant de monter en régime ce week-end contre l’Allemagne. Idem pour Antoine Diot. Mickaël Gelabale s’est aussi réveillé sur la fin et les Bleus auront besoin de son adresse habituelle, surtout dans les moments chauds, tandis l’expérimenté Flo Piétrus n’est pas encore en mode guerrier. L’écart doit réduire entre le cinq de départ et les autres.

Autre hic pour les Bleus : la perte d’une de ses tours jumelles, Alexis Ajinça. Touché au talon d’Achille, il est reparti à la Nouvelle-Orléans à la demande de sa franchise NBA. Avec son remplacement, l’équipe de France perd sept centimètres mais gagne un élément motivé en la personne de Mam Jaiteh (Nanterre), le « bleu » des Bleus.

Parker en grande forme

Quelques bonnes nouvelles quand même. Parmi elle, la forme de Tony Parker, préservé en Allemagne mais déjà bien en jambes. Plus encore que les années précédentes à la même époque. Sans doute le fruit de son travail individuel intense à San Antonio avant la préparation des Bleus. Comme d’habitude, le meneur de l’équipe de France n’a pas trop forcé sur ces dix matches, avec un temps de jeu limité par rapport à ses standards (sept minutes face à l’Allemagne pour le dernier match). Normal avant un Euro au cours duquel il va beaucoup jouer. Surtout que Thomas Heurtel, deuxième vrai meneur de jeu, n’a pas été conservé dans le groupe. Même constat pour Boris Diaw. « Bobo » a géré sa prépa, comme d’habitude, et montera en puissance jusqu’aux huitièmes de finales.

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- © AFP

Une défense de fer

La défense, priorité n°1 de Vincent Collet, a été l’une des plus grandes satisfactions de cette tournée marathon. « On construit les victoires sur une grosse défense », répète souvent le sélectionneur. Les Bleus ont sept fois sur dix laissé leur adversaire à moins de 70 points. Nicolas Batum, très discret offensivement à cause d’une adresse capricieuse, est toujours aussi précieux défensivement. A l’intérieur, Rudy Gobert est une grande force de dissuasion. Il s’est imposé, et de loin, comme le pivot de cette équipe, dominant dans les deux raquettes, prenant un maximum de rebonds et confirmant une mobilité rare pour un basketteur de 2,16m.

De Colo au top

Nando De Colo est lui aussi en grande forme. Il apporte le supplément d’adresse qui fait trop souvent défaut aux Bleus. Meilleur scoreur de la préparation, il est dans la continuité de son immense saison au CSKA Moscou et s’est mué en membre incontestable du cinq de départ. Il semble avoir les épaules d’un leader dans cette équipe et a prouvé qu’il serait utile pour soulager Parker en prenant les choses en main. « On va avoir à faire à un Euro très difficile, insiste-t-il après cette série de dix tests-matches. Toutes les équipes vont vouloir nous battre, encore plus au premier tour. » Les Bleus seraient bien inspirés de garder ça en tête samedi soir à Montpellier, pour leur entrée en lice. Les tenants du titre retrouveront la modeste Finlande… où ils sont tombés en début de préparation.

A.Bo avec N.J