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Euro de basket: "C’est bien beau de soutenir quand ça va", les Bleues regrettent le manque de soutien

Après la victoire pour la médaille de bronze contre la Hongrie, des joueuses de l’équipe de France ont regretté le manque de soutien pendant la compétition. Elles en ont fait une force, même si l’objectif de titre n’a pas été atteint. 

Après la défaite face à la Belgique en demi-finale, samedi, la capitaine des Bleues Sarah Michel avait glissé un message lors d’une réponse face aux journalistes: "On a toujours cru en nous. Et heureusement car peu de gens croient en nous sur cet Euro." Une phrase loin d’être anodine et répétée par certaines de ses coéquipières après la victoire pour la troisième place contre la Hongrie ce dimanche.

"On voulait cette médaille pour nous, car c’est vrai que l’objectif annoncé était haut, mais très peu de personnes ont cru en nous, appuyait la joueuse de l’ASVEL Alexia Chartereau. Le fait de ramener cette médaille prouve qu’on a fait un bon travail tout l’été et qu’on a eu besoin de personne pour réussir. On s’est concentrées sur nous et c’est le plus important."

Pourquoi ces vexations? Les Bleues ne semblent pas avoir apprécié les critiques sur cette Equipe de France. D’abord, quand certains commentaires laissaient entendre qu’avec toutes les absentes (Johannes, Williams, Astier, Duchet, Hériaud), la France se voyait trop belle en visant la médaille d’or.  

"Dans d’autres pays, elles ont le soutien" 

"Le coach l’a répété. Il y a douze joueuses ici, qui se battent et il faut croire en ces douze joueuses, disait l’intérieure Valériane Vukosavljevic. On ne va pas se mentir, on n’a pas été soutenues tout au long de la préparation et de la compétition, vous n’allez pas me dire le contraire. Ne pas être soutenu par une grande partie de son pays, ça peut nourrir." La tricolore souligne aussi que le groupe France a souvent été amputé de bonnes joueuses lors des compétitions continentales, sans recevoir tant de critiques.

"On a aussi reçu beaucoup de messages de soutien, précis Vukosavljevic. Mais on voit les choses, on lit, on entend, on n’est pas coupées du monde. C’est bien beau de soutenir quand ça va, mais, je ne sais pas… Ça m’a fait bizarre, car je sais que dans d’autres pays, quand il y a des absents, des mauvais résultats, elles ont le soutien de leur pays. Pour nous c’est différent et ça a été un peu décevant."

D’autres l’ont mois ressenti comme la meneuse Marine Fauthoux, qui dit regarder avec parcimonie les avis extérieurs. "Même si c’est vrai qu’au début, quand il y avait les absentes, tout le monde disait: 'elles ne vont arriver à rien', sourit la future joueuse de l’ASVEL. Je pense que ça nous a donné une force supplémentaire."

Absences et style de jeu 

Les réserves émises par les fans et les médias concernent aussi la qualité de jeu. Les Bleues ont été poussives en poule contre des équipes censées être largement à leur portée. Et elles ont trébuché dès que la route s’est élevée, face à la Belgique. Alexia Chartereau a reconnu que tout n’avait pas été joli mais préfère retenir l’état d’esprit. "Ça ne nous pesait pas forcément, mais on nous en a parlé en tout cas, explique-t-elle. On a remarqué qu’on était soutenues quand même, il ne faut pas l’oublier. Mais on n’a pas senti que beaucoup de personnes croyaient en nous. Ça nous a peut-être donné une motivation en plus. C’est injuste car nos objectifs étaient élevés mais pas insensés." Les joueuses ont parfois semblé manquer de plaisir sur le terrain.

La patte du sélectionneur depuis presque deux ans, Jean-Aimé Toupane, peine à se faire sentir. Et si les membres de l’Equipe de France passées face aux journalistes n’ont pas critiqué publiquement leur coach, Sandrine Gruda a émis quelques réserves d’ordre tactique. Malgré ces secousses et la polémique consécutive au choix d’écarter Marine Johannes, une des meilleures joueuses, car elle était partie signer son contrat WNBA, le sélectionneur ne bronchait pas. "Si on devait écouter tout le monde, on ne ferait rien. On a toujours dit que peu importe ce que les gens pensaient de nous, on croyait en nous. Elles l’ont démontré tout le long de la compétition." Il faut maintenant se projet sur les JO 2024, où les Bleues devraient se sentir plus soutenues. 

Valentin Jamin