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Coupe du monde de basket: "Quand on se prive de certains gars...", les mots forts de Batum après le naufrage français

Le capitaine des Bleus a appelé toutes les parties du basket français à se remettre en question à l'approche des Jeux, déplorant notamment la mise à l'écart de certains joueurs, dont Thomas Heurtel. Les Bleus ont quitté la Coupe du monde dès le premier tour, ce dimanche, éliminés par la Lettonie.

L’équipe de France de basket a vécu l’une des plus grosses désillusions de son histoire à moins d’un an des Jeux olympiques de Paris. Les attentes placées en elle étaient immenses à l’entame de cette Coupe du monde, à tel point que les observateurs la voyaient candidate au titre. Mais les Bleus ne verront même pas le deuxième tour après leur défaite (86-88) contre la Lettonie, ce dimanche, qui a fait suite à un premier calvaire contre le Canada (65-95) en ouverture de la compétition.

"Ça me fait chier"

"A chaud, c'est une grosse déception", a réagi Nicolas Batum, très ému au micro de beIN Sports, lui qui disputait son dernier Mondial sous le maillot des Bleus. "On a craqué mentalement, on a craqué physiquement, on n'a pas été ensemble. Ils ont été très forts aussi, ils ont fait un gros match, il ne faut pas leur retirer ça. Ce match caractérise un peu ce qu'il s'est passé depuis cinq à six semaines. On est une très bonne équipe, on l’a montré depuis quelques années, on a prouvé qu'on pouvait être au top européen et mondial plusieurs fois. On ne l’a pas montré sur cette campagne." S’il ne s’est pas échappé au moment de souligner la responsabilité des joueurs dans ce fiasco, le capitaine des Bleus a appelé à une remise en question globale à tous les étages du basket français.

"Tout le monde doit se remettre en question: joueurs, coachs, fédération, même là-haut... tout le monde. Qu'on se prive de certains joueurs, qu'on perde des joueurs à cause de certaines conditions (ndlr, Thomas Heurtel est suspendu depuis un an en raison de son choix de jouer en Russie), il faut que tout le monde soit investi. C'était ma dernière Coupe du monde... J'ai loupé des étés, mais j'ai tout fait pour ce putain de maillot. Et quand on se prive de certains gars dans des compétitions comme celle-ci… On est ensemble, on met quelque chose en place. On pouvait être champions du monde. Certes, nous, les joueurs, on a déconné, mais il doit y avoir une grosse remise en question de beaucoup de personnes. Il me reste un an avec cette équipe. On a besoin de tout le monde à Paris. On a besoin de meilleures conditions. J'en ai rien à foutre de ce qui est politique, il nous faut la meilleure équipe de France possible à Paris. J'ai foiré mon dernier Mondial, ça me fait chier."

En conférence de presse d'après-match, Nicolas Batum tenait à préciser sa pensée, s'agissant des responsabilités fédérales, indiquant qu'il ne faisait pas seulement allusion à Thomas Heurtel au micro de BeIN Sports: "Quand je parle de politique, je ne parle pas de politique étatique. On a amené le basket français tellement haut qu'on ne pouvait pas se permettre ça. On ne peut plus se trouver d'excuses. Moi, je n'ai pas été bon, je n'ai pas su réunir les gars. Si on veut faire quelque chose de grand aux JO, tout le monde doit se remettre en question. On joue pour ce qui est marqué devant, pas derrière."

QM