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Championnats d'Europe: BMX, VTT, piste, route… Florian Rousseau liste les objectifs pour le cyclisme français

Présent à Munich pour les championnats d’Europe, Florian Rousseau va pouvoir constater le niveau des équipes de France. Le directeur du programme olympique à la FFC suivra attentivement les quatre disciplines présentes en Allemagne. Il fait un tour d’horizon pour RMC Sport.

Florian Rousseau va avoir un programme chargé. L’ancien pistard, directeur du programme olympique à la Fédération Française de Cyclisme, aura des yeux partout à Munich. Le BMX, le VTT, la piste et la route. Le tout en pensant à Paris 2024. "Mon travail est surtout en amont. Là je viens en soutien des équipes pour regarder comment elles fonctionnent, comment elles travaillent, regarder où on se situe par rapport à la concurrence, détaille-t-il. Mon rôle est aussi d’accompagner les coaches. Mon métier est de mettre les athlètes et les coaches dans les meilleures conditions pour préparer les Jeux. Mais je découvre aussi le BMX par exemple, donc l’idée est de vivre avec eux, de comprendre quand le coach parle de choses très techniques, mieux comprendre la finesse de certaines choses car on est dans la haute performance."

En marge des qualifications du BMX, pour RMC Sport, Florian Rousseau s’est penché sur chacune de ces disciplines. Tout en refusant de parler d’objectif chiffré.

BMX Freestyle. Hommes : Anthony Jeanjean, Istvan Caillet, Kévin Fabrègue. Femmes : Laury Perez, Lisa-Marie Blanc.

"L’objectif est de bien figurer. Pour Anthony Jeanjean, bien évidemment, c’est défendre son titre (champion d’Europe 2019 et 2021), gagner à nouveau. Et dans la projection des Jeux de Paris, d’emmagasiner un maximum d’expérience et se confronter aux meilleurs au niveau européen. Anthony est fort, il l’a montré puisqu’il a encore progressé cette année en gagnant une Coupe du Monde. Istvan (Caillet), Kévin (Fabrègue) : on a une équipe de trois garçons performants.

Chez les filles, Laury Perez est passée en finale et Lisa-Marie Blanc, ce n’est pas passé mais l’équipe est en construction, elle se renforce. Et on a une très belle équipe. On n’a toujours pas les règles de qualification pour Paris 2024 mais a priori nous aurons deux quotas masculins et féminins au maximum. Bien sûr que le but est d’avoir une équipe complète. Mais ce n’est pas suffisant, on n’est pas dans la représentation. Le but est d’avoir une équipe compétitive à Paris."

Cyclisme sur piste. Hommes : Thomas Boudat, Thomas Denis, Donovan Grondin, Quentin Lafargue, Valentin Tabellion, Benjamin Thomas, Timmy Gillion, Rayan Helal, Melvin Landerneau, Sébastien Vigier. Femmes : Victoire Berteau, Marion Borras, Clara Copponi, Valentine Fortin, Jade Labastugue, Mathilde Gros, Marie-Divine Kouamé, Julie Michaux.

"Avant de parler de bilan comptable, la sélection a été faite avec les coureurs et coureuses en forme du moment. Ça reste les championnats d’Europe, c’est important pour l’équipe de France. Il y aura des championnats du monde derrière à Saint-Quentin-en-Yvelines (12 au 16 octobre). On est dans l’affinage, la construction des équipes. Quand des équipes prennent le départ d’une compétition c’est pour la gagner.

On va voir où on se situe au niveau européen. On revient de deux ans de Covid où il y a eu peu de compétitions sur la piste. On a fait une bonne rentrée au mois d’avril, maintenant il va falloir monter le niveau et nos athlètes sont prêts pour jouer les premiers rôles. Il y a six disciplines masculines et six disciplines féminines aux JO. Il y en a plus aux championnats d’Europe donc il y a des épreuves qui ont moins de poids dans nos projections et notre objectif qu’est Paris 2024.

Toutes ces compétitions vont nous permettre de progresser, nous confronter aux meilleurs. Rien ne remplace la compétition en cyclisme sur piste. La densité européenne équivaut pratiquement à un niveau mondial. Ce sera une bonne entrée en matière avant la qualification olympique. Se retrouver bien placé au ranking, c’est un indicateur mais ce n’est pas primordial pour nous.

Mathide Gros ? Elle a retrouvé cette année les podiums en gagnant deux Coupe du Monde. Le travail se met en place, les chronos sont là, elle progresse en confrontation directe même si elle doit travailler. Rien ne vaut la compétition pour se situer par rapport à la concurrence. Elle a déjà été championne d’Europe sur le keirin à Glasgow. Elle a de l’ambition, de jouer les premiers rôles et le podium bien sûr. Elle a l’expérience de la compétition, elle a vécu ses premiers Jeux l’an passé avec beaucoup de déception (quarts de finale en keirin, repêchages en vitesse). Des choses ont été ajustées mais on a confiance en sa capacité à faire de médailles."

VTT. Hommes : Joshua Dubau, Thomas Griot, Victor Koretzky, Stéphane Tempier. Femmes : Pauline Ferrand-Prévot, Loana Lecomte, Léna Gerault.

"On ne présente plus Pauline-Ferrand-Prévot. Il y a aussi Loana Lecomte, très bien sur les manches de Coupe du monde depuis le début de l’année. C’est une équipe là-aussi très resserrée chez les filles, avec les meilleures du moment. On n’est pas là pour faire de la représentation. La particularité c’est qu’il y aura les championnats du monde à la maison dans quelques jours, aux Gets (24 au 28 août). Mais les filles comme les garçons ont l’habitude d’enchainer les compétitions, avec comme grande ambition les championnats du monde.

Loana est très jeune (23 ans) mais elle a pris beaucoup d’expérience. Les Jeux de Tokyo, il y a eu beaucoup de déception (6è) mais on peut le comprendre. Elle a avait gagné quatre manches de Coupe du monde d’affilée en 2021, donc beaucoup de choses se sont passées depuis. Elle a grandi, des choses ont été améliorées. Elle a choisi de monter progressivement en puissance, elle l’a montrée sur les dernières épreuves de Coupe du monde en améliorant ses classements.

Elle a aussi fait des impasses sur les manches de Coupe du monde sur le continent américain pour cibler ces championnats d’Europe et surtout les Mondiaux aux Gets. Mais effectivement, on apprend en compétition. Chaque compétition est différente. Les émotions, la gestion des médias, le statut qui change, évolue… Ce sont des choses qui peuvent apporter de la pression extérieure. Il faut apprendre à vivre avec ça mais elle sait bien le gérer aujourd’hui."

Route. Hommes : Rudy Barbier, Thomas Boudat, Bryan Coquard, Arnaud Démare, Dorian Godon, Hugo Hofstetter, Jérémy Lecroq, Clément Russo. Femmes : Victoire Berteau, Clara Copponi, Audrey Cordon-Ragot, Coralie Demay, Eugénie Duval, Juliette Labous, Gladys Verhulst, Margaux Vigie.

"Thomas Voeckler a construit sa sélection autour d’un sprinteur, Arnaud Démare, par rapport à la configuration du circuit. Démare a montré qu’il était en forme. On peut faire confiance à Thomas, il l’a démontré, pour composer la meilleure équipe pour aller gagner. La gagne l’anime. Il y aura aussi le contre-la-montre où on verra où on se situe au niveau européen. Mais les ambitions sont fortes sur la course en ligne.

Pour les femmes, on a le maximum de quotas ! L’équipe de France féminine, de par les résultats des coureuses et le ranking, permet à la France d’avoir le maximum avec huit athlètes. Nous avons une belle équipe pour jouer les premiers rôles. Le cyclisme féminin sur route a vraiment progressé. Elles l’ont montré au Tour de France Femmes et ce n’est pas par hasard ni on a ces huit quotas. Cela veut dire que nous sommes compétitifs.

On a une vraie carte à jouer sur la course en ligne et le chrono. Pour le chrono, Juliette Labous avait fait 9è aux JO et 6è au Championnats du monde. Elle et Audrey Cordon-Ragot sont très proches et elles se tirent vers le haut. Cette concurrence est saine, comme dans le cyclisme féminin en général."

Valentin Jamin