RMC Sport

L’avènement de Nibali

-

- - -

Au terme d’une ultime étape remportée au sprint par Tyler Farrar, l’Italien de 25 ans a enlevé son premier grand tour et s’impose comme l’espoir n°1 du cyclisme transalpin.

Vincenzo Nibali a dû savourer chacun des 85 kilomètres qui le séparaient du plus grand succès de sa carrière. De la banlieue au centre de Madrid, le premier Italien sacré sur la Vuelta depuis Marco Giovannetti en 1990, a eu tout loisir de mesurer le chemin parcouru cette saison. Présenté depuis ses débuts professionnels comme un potentiel vainqueur de Grand Tour, le Sicilien de 25 ans a concrétisé une partie des attentes en s’imposant dimanche sur la ronde espagnole.

La consécration aurait pu intervenir quatre mois plus tôt au Giro s’il ne s’était contenté de la troisième place par loyauté envers son leader chez Liquigas, Ivan Basso. Nibali avait ensuite zappé le Tour de France pour concentrer ses efforts sur la Vuelta, où il sentait le bon coup. Bien lui en a pris, même si les coureurs locaux lui ont mené la vie dure pendant trois semaines. A commencer par son dauphin Ezequiel Mosquerra, qui l’a harcelé jusqu’au sommet de Bola del Mundo, dernière ascension de la Vuelta 2010, où l’Italien a définitivement assuré son succès samedi en conservant 41 de ses 50 secondes d’avance. Les bases du succès avaient été posées trois jours plus tôt lors du contre-la-montre de Penafiel. Preuve d’une polyvalence qui annonce d’autres belles victoires.

Nibali ne sait toutefois pas encore s’il sera du prochain Tour de France, qu’il avait conclu à une prometteuse septième place en 2009. « Deux grands tours consécutifs c'est un peu compliqué et, pour un Italien, c'est très important de gagner le Giro », a-t-il confié récemment. Le duel avec Alberto Contador attendra (peut-être). Pour l’instant, Nibali a un ultime challenge : briller lors de Mondiaux australiens pour lesquels le sélectionneur italien Paolo Bettini s’est finalement décidé à l’emmener. « Sur sa forme actuelle, Nibali haussera la qualité d'ensemble de notre équipe », estime Bettini. Voire plus si affinités.

Le titre de l'encadré ici

Moncoutié, la preuve par trois|||

Les Vueltas se suivent et se ressemblent de façon heureuse pour David Moncoutié, 14e au classement général et premier Français de l’épreuve. Le vétéran français de 35 ans, qui s’est découvert sur le tard une passion pour les routes ibériques, a clôt sa troisième participation avec un palmarès identique aux deux précédentes : une victoire d’étape et le maillot de meilleur grimpeur. De quoi lui donner envie de repartir pour une ultime saison sous le maillot Cofidis. Avec, en point de mire, le Tour de France 2011, qu’il avait boudé cette année car il ne s’y « sentait plus à sa place » et où il rêve désormais de finir en beauté.

S.C.