"Beaucoup d'émotion parce que parfois je me demande si j'arrête le vélo": la joie de Romain Bardet après sa deuxième place à Liège

Romain, elle est belle cette deuxième place...

Ouais, bien sûr, oui oui, honnêtement c'est une victoire pour moi, ce ne sera pas sur le palmarès mais qu’est-ce que vous voulez faire ? Vous avez vu les loustics à qui j’ai affaire ? Non non honnêtement, c’est un de mes tous meilleurs résultats de carrière, vu la concurrence maintenant, je suis ravi.

Ça me met beaucoup de baume au cœur d'atteindre encore ces sommets là. Je suis arrivé ici sans aucune pression, le but c'était de ne pas tomber malade avant le Giro. Je l'ai pris avec beaucoup de détachement et rien à perdre dans le final donc j'ai joué mon va-tout. 

Dans la Redoute ça a été le moment clé avec l'attaque de Pogacar, racontez nous...

Y'a pas eu photo, je n'étais pas super bien placé mais j'ai géré mon effort, je savais que je ne participais pas au même match que Pogacar. Je voulais juste basculer avec le groupe derrière et après, j'ai essayé d'être malin pour placer mon effort au meilleur moment possible.

"Ma carrière elle est faite"

Vous bluffez bien puisque hier vous avez dit hier je suis "un petit vieux"...

Non mais c'est vrai, je me prends plus la tête hein. Ma carrière elle est faite. J'ai eu beaucoup d'émotion parce que je me pose beaucoup de questions sur est-ce que je continue ou est-ce que j'arrête. Je laisse mon fils 200 jours par an pour faire parfois entre 7e et 12e des courses. Je me demande si ça vaut le coup et voilà, des jours comme ça, ça fait plaisir.

C’est une partie de la réponse alors?

Oui mais il faut que ce soit récurrent quand même. Voilà, c'est vrai que depuis peut-être que 2 ou 3 ans, je suis peut-être moins en vue sur les courses que j'affectionne. Mais, j'ai jamais perdu la foi, j'ai toujours continué à travailler aussi et je savais que j'étais à un très bon niveau. Mais voilà, ça va aussi très très vite devant, mais quand tout se goupille bien comme aujourd’hui ça fait plaisir.

C'est le genre de réflexion avancée que vous avez de vous arrêter?

Oui oui, mais ce n'est pas la première année hein. C'est des gros sacrifices. Ca fait 5 semaines que je suis parti de chez moi. Je rentre 8 jours. Je repars 4 semaines en Italie. Donc bon. Ouais c'est très prenant. Je me plains pas du tout, c'est les choix qu'on fait. Mais voilà, souvent on essaie d'évaluer aussi si ça en vaut vraiment la peine quoi.