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Paris-Nice: Evenepoel, le rookie des routes de France

Epouvantail de la 82e édition de la Course au Soleil, Remco Evenepoel arrive pourtant à 24 ans en novice sur les routes de Paris-Nice qu’il ne connaît pas. Pire, le prodige belge n’a tout simplement presque jamais couru en France depuis le début de sa carrière professionnelle. Cela va changer à partir de cette semaine, avec un programme hexagonal taillé sur mesure pour le propulser vers par sa première participation au Tour de France en juillet.

On peut donc avoir 53 succès en professionnel dont sept victoires d’étapes et un classement général sur les Grands Tours, un titre de champion du monde ou encore deux monuments et n’avoir pourtant couru en compétition en France qu'à deux reprises depuis le début de sa carrière, les deux fois à l'occasion du Chrono des Nations.

Cette anomalie, Remco Evenepoel va la réparer en 2024 avec si tout va bien pour lui, pas moins de 39 jours de course sur le sol français entre Le Criterium du Dauphiné, le Tour de France, les deux épreuves olympiques sur route, et donc Paris-Nice qui débute ce dimanche aux Mureaux dans les Yvelines.

"Paris-Nice, c’est la course parfaite pour m’habituer à la France"

Et à quelques mois justement de disputer sa première Grande Boucle, c’est tout sauf un détail pour le méticuleux coureur de la formation Soudal Quick Step, prodige de la trempe de Tadej Pogacar ou encore Jonas Vingegaard. "Ça va me permettre de prendre un peu d’expérience dès cette semaine, sourit l’ancien footballeur de 24 ans. Je pense que les routes françaises sont uniques. Des routes pareilles on n'en trouve nulle part ailleurs dans le monde. Donc ça va me permettre de me familiariser avec les caractéristiques de la France, Paris-Nice, c’est la course parfaite pour m’habituer à la France."

D’autant que dans la longue procession de huit jours vers la Côte d’Azur marquée par un Contre la Montre par équipes à Auxerre et par des arrivées au sommet au Mont Brouilly ou à Auron, Remco Evenepoel devrait trouver sur sa route un public tricolore curieux de le découvrir. "Je dois aussi me familiariser avec le public, reconnaît le Belge. Un public exigeant mais parce que la France est un pays qui aime vraiment le sport. Donc oui j’ai hâte de découvrir tout ça même si je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Mais je suis enfin là en France, j’espère que les fans seront contents."

"Ce serait beau de gagner pour ma première participation"

Encore en rodage malgré sa nette victoire sur le Tour d’Algarve mi-février, Evenepoel a de l’ambition pour sa première Course au Soleil. Et s’il vise clairement avec ses équipiers la victoire d’étape sur le chrono par équipe d’Auxerre mardi, il ne bouderait pas son plaisir non plus de s’imposer sur le classement général dimanche prochain à Nice, même s’il trouvera sur sa route le Slovène Primoz Roglic, le Portugais Joao Almeida, le Colombien Egan Bernal ou encore les Américains Brandon McNulty et Matteo Jorgenson. "On verra ce que ça donne mais c’est clair que je me sens capable de faire un bon résultat, reconnait le protégé de Patrick Lefévère. Ce serait beau de gagner pour ma première participation. Mais si je termine deuxième ou troisième, je serais aussi content."

Car la découverte de l’Hexagone restera malgré tout le maître mot de Remco Evenepoel cette semaine, conscient que le Criterium du Dauphiné qu’il disputera en juin, sera un rite de passage bien plus déterminant en vue du Tour de France que Paris-Nice: "Ça me donnerait le moral de performer ici, mais les réponses les plus importantes ce n’est pas ici que je les aurais, mais bien sur le Dauphiné. Là on est encore à 4 mois du Tour."

Un Paris-Nice très important en vue du Tour de France

La Grande Boucle sera d’ailleurs déjà dans pas mal de têtes cette semaine, y compris dans celle du Belge. Car le dernier weekend de compétition permettra au peloton de Paris Nice de se roder aux futures routes qui viendront clore la plus grande course cycliste du monde en juillet, qui se terminera elle-même pour la première fois de son histoire à Nice cette année. Samedi et dimanche prochains, les passages notamment par le Col de la Colmiane ou le Col d’Eze serviront de répétition générale.

Là aussi, tout sauf un détail pour Remco Evenepoel, qui va en profiter pour remédier à sa méconnaissance des lieux. "Je vais vous décevoir mais je ne connais rien des deux dernières étapes, sourit-il. Je n’ai fait aucune reconnaissance et là aussi ça va être la grande découverte. On va emprunter quelques routes du Tour donc c’est super important pour moi. Je vais ouvrir les yeux et en apprendre plus sur ces lieux. Et puis j’en profiterai après Paris-Nice pour faire quelques reconnaissances autour de Nice les jours suivants."

En deux jours de course en France depuis le début de sa carrière professionnelle Remco Evenepoel n’a obtenu aucun résultat significatif. "Je vais essayer de m’améliorer cette année, conclut-il avec le sourire. Et à la fin de la saison j’espère que je pourrais me donner une meilleure note que maintenant en France car pour l’instant ce n’est pas top."

Arnaud SOUQUE, à Montigny Le Bretonneux