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Baugé : « L’objectif, c’est les Jeux Olympiques »

Grégory Baugé

Grégory Baugé - -

Le Français cherchera à récupérer cette semaine à Melbourne (Australie) les deux titres de champion du monde que l’UCI lui a retiré après ses trois contrôles antidopage manqués et sa suspension rétroactive. Mais les JO l’obsèdent.

Grégory, dans quel état d’esprit abordez-vous ces Mondiaux, qui débutent ce mercredi par la vitesse par équipes ?

Je suis bien, assez confiant. Je m’entraîne bien, je fais des bons temps. La compétition à Londres (17-19 février, Coupe du monde, ndlr) s’est bien passée (2e de la vitesse par équipes avec Kévin Sireau et Michaël D’Almeida, 8e de la vitesse individuelle). J’ai confiance en moi et dans le travail que je fais depuis pas mal d’années avec Florian (Rousseau, son entraîneur). Ça va. Je suis dans un bon état d’esprit.

L’approche est-elle désormais différente, à moins de quatre mois des Jeux Olympiques ?

Non. Mais Londres, ça m’a remis dans mon chemin. Je n’avais pas fait de compétition de ce niveau depuis les championnats du monde d’Apeldoorn (23-27 mars 2011, champion du monde individuel et par équipes, deux titres retirés en janvier 2012). Donc c’était très important pour moi, avec ce qu’il s’est passé. J’ai vite retrouvé mes repères, mes sensations. Le fait de revoir mes adversaires, de courir sous le maillot de l’équipe de France, ça me manquait aussi. C’était bien. J’ai dû prendre une petite déviation, mais là, je suis sur le bon chemin.

L’affaire de votre suspension rétroactive pour trois contrôles antidopage manqués est-elle oubliée ?

Je me sens bien. Ce qu’il s’est passé, c’est derrière. Moi, je vois les Jeux Olympiques. Dans quelques mois, vous (les médias, ndlr) serez là à présenter le champion olympique. C’est ce qui m’importe. Je travaille pour ça depuis pas mal d’années. Il n’y a pas de souci. Je suis quelqu’un qui va de l’avant, même s’il peut se passer des choses un peu perturbantes. On avance, on avance.

« Ils auront affaire à moi »

Existe-t-il encore des tensions avec votre coéquipier Kévin Sireau ?

Il faut demander à son coach. Moi, je ne le côtoie pas tous les jours. Oui, ça a créé de la tension. Je me suis expliqué avec lui à Bordeaux. Depuis, je n’ai pas de nouvelles. A Londres, ça s’est plutôt bien passé par équipes, dans notre intention et dans le collectif. Chaque coureur est assez grand, assez intelligent, pour savoir où il faut mettre ses forces.

Melbourne, est-ce une étape vers les JO ou un moment de revanche pour reconquérir ce maillot arc-en-ciel ?

Il n’y a que vous qui parlez de revanche. Moi, comme Florian et Mickaël D’Almeida, on ne parle pas du tout de ça. L’objectif, c’est les Jeux Olympiques. C’est une étape importante mais il y a une autre chose qui est plus importante que de récupérer un maillot qu’on a perdu. C’est les Jeux Olympiques, tout simplement.

Serez-vous en pleine forme pour ces Mondiaux ?

On verra. Le jour J, je ne vais pas me poser de questions. Je pense que je serai en meilleure condition qu’à Londres. Chaque coureur sera là pour aller chercher un maillot. Ceux qui pensent être les meilleurs pour aller chercher un titre, auront affaire à moi. Il va falloir se donner, pousser le plus fort possible sur les pédales.

Le titre de l'encadré ici

Allô Londres, ici Melbourne |||

Si l’étape londonienne de la Coupe du monde, mi-février, a permis au Britannique Chris Hoy (4 titres olympiques, 10 titres mondiaux) de prévenir la concurrence avec ses victoires en vitesse individuelle et sur le keirin, l’ultime répétition avant les JO aura lieu cette semaine (4-8 avril) à Melbourne (Australie). Sur la piste de l’Hisense Arena, qui accueille des matchs de tennis pendant l’Open d’Australie, les Français ambitionnent de décrocher « 4 ou 5 médailles » mondiales selon leur entraineur, Florian Rousseau. « Ce ne sera pas des Mondiaux au rabais, assure le triple champion olympique. Mais ils serviront de rampe de lancement pour les JO. Une contre-performance peut instaurer du doute, même si en quatre mois, il peut se passer beaucoup de choses. Il faudra performer. » Avec Grégory Baugé, un double champion du monde de vitesse individuelle (2009, 2010) en reconquête, et Kévin Sireau (4e à Londres), les Bleus ont deux chances de podium sur l’épreuve reine. Mais un seul ira à Londres en individuel. Par équipes, près de deux mois après leur défaite en finale du Test Event face à l’Allemagne, ils peuvent oublier leur déclassement et revenir au sommet de la hiérarchie collective avec leur coéquipier Michaël D’Almeida. François Pervis et Mickaël Bourgain joueront eux leur place à Londres sur le keirin. Le premier devra battre le second à Melbourne pour se qualifier.

Propos recueillis par Samuel Ollivier