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Mondiaux de piste: "Un jour, j'aurai un déclic", assure Mathilde Gros

Depuis 2019, Mathilde Gros n’est plus montée sur un seul podium de championnat du monde. A 21 ans, la double championne d’Europe de keirin a raté ses mondiaux avec une élimination en quart de finale de la vitesse et une neuvième place sur le keirin. Elle n’élude pas ses difficultés et veut changer ses habitudes de course.

Mathilde Gros, pouvez-vous revenir sur votre neuvième place du keirin aux Mondiaux?

En demi-finale, j’ai eu peur. Ça s’est passé lorsque la Néerlandaise est venue me doubler. On s’est touché et j’ai eu peur. Ça s’est joué là. Je n’aurais jamais dû laisser passer les filles. Derrière, ça va vite. Une fois que les autres étaient passées devant, c’était compliqué. J’ai tout donné même sur la petite finale. Cela me tenait à cœur de bien finir devant le public français, ma famille et mes amis. Il y a beaucoup de choses à travailler. Malheureusement ces dernières années, j’ai pris l’habitude de recevoir des claques. Je sais que je suis en forme et que je matche avec les meilleures mondiales quand on regarde les temps du 200m. En keirin, c’est pareil. C’est à moi d’avoir un déclic et de ne pas surestimer les autres filles, de ne pas non plus me sous-estimer. Un jour j’aurai un déclic. J’espère qu’il est là. Objectif: les Mondiaux à Saint-Quentin en Yvelines dans un an.

Est-ce avant tout un problème mental?

Je dois continuer le physique, la tactique, le psychologique, travailler encore plus, deux fois plus, et un jour j’y arriverai.

Vous êtes à un tournant...

Après les JO, j’ai beaucoup discuté avec des grands champions comme Félicia Ballanger ou Grégory Baugé. Le but, c’est de changer ma technique de course. Je prends des claques sur les matchs, c’est bénéfique pour la suite. Si je continue dans mon schéma, je serai peut-être une fois médaillée mondiale mais jamais la championne que je veux être. Le but, c’est de changer radicalement et de matcher avec les meilleures mondiales. Il n’y a que moi qui possède les clefs. Je vais me poser pour revenir meilleure et viser la plus haute marche.

C’est nouveau, ce regard sur vos performances?

Je me remets souvent en question. Je me dis que rien n’est acquis. Les gens ont été compliqués pour moi, je n’ai pas honte. J’ai ai été marquée au fer rouge pendant ces JO. Sur chaque course Je me rappelle de ces moments et je me dis qu’à un moment Ce sera mon tour même si c’est dans un an, deux ou six. Je veux continuer à y croire, je ne veux pas baisser les bras pour ne pas avoir de regret au moment où j’arrêterai le vélo.

M.Maury à Roubaix