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Vuelta: nouvel épisode rocambolesque, une partie du peloton perturbée par un avion détourné

Les intempéries qui touchent l'Espagne ont eu des conséquences dimanche soir sur la Vuelta. A la veille de la première journée de repos, l'un des deux avions qui transportait les coureurs a été contraint d'atterrir à Madrid et non à Valladolid, obligeant les coureurs à se coucher très tard dans la nuit. Un nouvel épisode sur cette édition du Tour d'Espagne, marqué par plusieurs accrocs et polémiques.

Une journée de repos qui porte mal son nom. Dimanche soir, après neuf étapes disputées sur le Tour d'Espagne, le peloton a été réparti dans deux avions pour rallier Valladolid où la course reprendra mardi lors d'un contre-la-montre individuel. Problème: l'un des deux engins, parti plus d'une heure après le premier, a finalement atterri à Madrid en raison des fortes intempéries qui sévissent actuellement sur le territoire espagnol.

"Allez encore deux semaines de Vuelta"

Sur leurs réseaux sociaux, plusieurs coureurs ont partagé les coulisses de cette nouvelle galère. "Minuit. Bien arrivé... à Madrid. Encore quelques heures de bus pour Valladolid, vol détourné avec les intempéries, a raconté Romain Bardet sur son compte Instagram. Je pense que c'est le karma de faire des transferts en avion pendant un grand tour en 2023... #timeforchange Allez encore deux semaines de Vuelta."

L'équipe Jumbo-Visma du maillot rouge Sepp Kuss, mais aussi de Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, se trouvait dans le vol direct pour Vallodolid. Tout comme la Soudal-QuickStep de Remco Evenepoel, le tenant du titre. En revanche, la formation Lidl-Trek était dans le mauvais avion. "Résultat de cette histoire 3h15 à l'hôtel, pas de dîner avant d'arriver à l'hôtel, s'est amusé le Français Julien Bernard. Couché à 4 heures du matin." Son coéquipier belge Edward Theuns était plus fataliste: "A l'époque où l'on pèse chaque gramme et où l'on fait tout pour récupérer, ce n'est pas vraiment un boost pour le moral."

"Au cas où le contrôleur antidopage nous lirait, ne venez pas avant onze heures demain matin", a écrit Jetse Bol, le coureur néerlandais de l'équipe Burgos-BH. Dans les faits, les cyclistes peuvent être contrôlés à l'improviste à partir de 6 heures du matin. Personne ne s'est plaint néanmoins d'une telle situation.

Une étape déjà polémique ce dimanche

La journée du dimanche avait été marquée plus tôt par une étape intense dans sa première moitié, avec des bordures dans le vent. Mais en raison d'une chaussée dangereuse dans le final avec de la boue, les temps ont finalement été pris à plus de 2 kilomètres de l'arrivée sur les pentes de la montée finale. De quoi diviser le peloton, entre ceux qui comprenaient un tel choix et les autres qui regrettaient que ces décisions soient de plus en plus récurrentes.

Par conséquent, les leaders ont pu en finir sans vraiment forcer. Les commissaires ont alors effectué le classement à la main ou presque, par le biais de moyens de fortune. Une scène qui rappelle celle du deuxième jour, où un officiel demandait des informations aux spectateurs présents sur place pour établir les résultats. Car ce n'est pas la première fois depuis le début de cette édition que des temps sont gelés avant la ligne d'arrivée.

Dès la deuxième étape, à l'image de Jonas Vingegaard et Enric Mas, les leaders menaient la fronde dès le matin face à une météo difficile. Les organisateurs et les commissaires avaient fini par flancher pour arrêter les temps à 9 kilomètres de l'arrivée. Ils n'étaient qu'une quinzaine de coureurs à se jouer ensuite la victoire, là où le reste en terminait en roue libre.

Les accrocs se multiplient

Ce premier épisode résultait notamment des événements de la veille, où l'organisation avait été pointée du doigt. Dès le premier jour, les concurrents débutaient sous des conditions compliquées lors du contre-la-montre par équipes dans les rues de Barcelone. Sous la pluie et une chaussée glissante, les chutes s'étaient multipliées.

Remco Evenepoel et son équipe Soudal-Quick Step terminaient eux cet exercice pratiquement dans le noir, provoquant la colère du Belge. "Nous ne sommes pas des singes dans un cirque", pestait le leader, n'hésitant pas à effectuer des gestes devant la caméra pour montrer sa colère.

Le troisième jour, pour la première arrivée au sommet, Remco Evenepoel s'était encore retrouvé au milieu des polémiques. Vainqueur à l'arrivée, le champion de Belgique chutait après avoir passé la ligne, percutant de plein fouet une policière locale (en Andorre). Une partie légèrement descendante et un virage trop proche ont été évoqués pour expliquer ce gadin qui aurait pu être plus dramatique.

Les coureurs reprendront donc la route ce vendredi avec un contre-la-montre individuel de 25,8km autour de Valladolid. Vendredi prochain, les favoris du Tour d'Espagne devront s'expliquer en France, avec une arrivée prévue au Col du Tourmalet. Initialement, le rendez-vous devait se tenir lors de l'édition 2020 mais le Covid avait contraint un report du passage sur le sol français.

GL