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PES 2020: notre test du grand concurrent de FIFA 20

RMC Sport a testé en avant-première PES 2020, le dernier né de la célèbre simulation de football de Konami. Disponible sur PC et consoles à partir du 10 septembre, cette nouvelle édition de Pro Evolution Soccer s'inscrit dans la continuité et met toujours autant l'accent sur la construction.

La persévérance va-t-elle finir par payer? Complètement dépassé depuis plusieurs années par le rouleau-compresseur FIFA, qui a trusté haut la main la première place des ventes de jeux vidéo en 2018, Pro Evolution Soccer s’est progressivement refait une santé. Encore loin de boxer dans la même catégorie commerciale, la franchise de Konami s’affirme néanmoins comme une alternative plus que crédible en matière d’expérience de jeu. 

Officiellement disponible à compter du 10 septembre 2019 sur PC, Xbox One et PlayStation 4, soit deux semaines avant la sortie de son rival, la nouvelle édition de PES s’est offert un nouveau nom qui en dit long sur ses ambitions: eFootball Pro Evolution Soccer 2020. Une façon de donner une nouvelle dimension e-sport à ce titre dont le multijoueur ne met pas suffisamment en valeur la qualité de la jouabilité. Car pour ce qui est du gameplay, les fidèles pourront le rester: ce nouveau cru est encore une bonne simulation de football. RMC Sport a testé le jeu en avant-première durant plusieurs heures, uniquement en mode hors-ligne, les serveurs n’ayant été activés qu’au dernier moment.

Un jeu équilibré

La recette de ce jeu comporte des ingrédients déjà éprouvés: construction, inertie, cohérence tactique. À l’aide d’une intelligence artificielle (IA) très bien calibrée et d’un moteur physique de qualité pour la gestion des duels et du comportement de la balle, tout est une nouvelle fois pensé pour favoriser un football appliqué. En laissant tout de même place à de la fantaisie.

L’équilibre entre l’attaque et la défense n’est pas loin d’être optimal. Concocter patiemment une attaque placée en redoublant de passes demeure un vrai plaisir, sans pour autant que cela soit un jeu d’enfant compte tenu des blocs équipes efficaces et peu prompt à la dislocation. Adopter un jeu plus vertical, en s’appuyant par exemple sur un pivot, est tout aussi satisfaisant. Encore faut-il parvenir à réussir la combinaison gagnante dans les derniers mètres ou se défaire du marquage de la défense qui a encore bénéficié d’un opportun coup de pouce.

Un coup franc de Di Maria dans PES 2020
Un coup franc de Di Maria dans PES 2020 © Capture d'écran PES 2020

Le jeu rapide dans la profondeur est particulièrement tentant, au vu du comportement des attaquants à vouloir exploiter constamment les espaces. À la faveur de la qualité des défenseurs, cette impression de jeu ouvert reste malgré tout souvent erronée si elle est conjuguée à un abus ou une précipitation de passes en profondeur. Du moins face à l’IA. La donne pourrait être sensiblement différente en multijoueur.

Des nouveautés intéressantes

Parmi les nouveautés notables, le “dribble en finesse” permet de faire des différences dans des périmètres minuscules. Une arme bienvenue à manier avec précision et les footballeurs adéquats. Bien utilisée, elle pourrait bien être dévastatrice face à un humain. Dans le même registre, le contrôle sans contact et la feinte sur contrôle étendent la palette technique pour éliminer un adversaire direct.

Il y a aussi l’introduction de “miss-kicks”, provoquant de temps à autres des ratages sur les tirs ou les passes lorsque le joueur n'est pas dans une posture optimale. De quoi apporter un peu plus de variété aux tirs, mais aussi limiter le risque d'enchaînement des passes ping-pong. Par ailleurs, les “fautes intentionnelles” font leur apparition. Elles sont particulièrement efficaces pour couper court à un début de contre-attaque. De l’antijeu systématiquement sanctionné d’un carton jaune par l'arbitre qui a tendance à être très tatillon.

Pas de bouleversement dans les modes de jeu

Dans les modes de jeu, les principales retouches se concentrent sur la Ligue des Masters, l'inamovible mode carrière de PES. Des grandes figures du ballon rond, telles que Diego Maradona ou Johan Cruyff, ont été fidèlement modélisées pour être incarnées. Pour renforcer l'immersion, des cinématiques interactives ont été introduites. Sur la base de réponses prédéfinies, elles consistent à discuter des objectifs avec les dirigeants ou à s'exprimer en conférence de presse. Il est ainsi très cocasse de voir "El Pibe de Oro" exposer sa vision du football devant un parterre de journalistes suivant le Stade Malherbe de Caen. II ne faut toutefois pas s'attendre à ce que les choix de dialogues soient aussi poussés que dans un Mass Effect et qu'ils aient donc un impact significatif sur le déroulement de la carrière.

Diego Maradona dans le mode Ligue des masters
Diego Maradona dans le mode Ligue des masters © Capture d'écran / PES 2020

En dépit de bouleversements majeurs dans les modes MyClub et Deviens une Légende, PES 2020 met l'accent sur un nouveau mode de jeu en ligne compétitif: Matchday. Nous n'avons pu le tester, mais Konami le présente comme un rendez-vous hebdomadaire dans lequel les joueurs sont invités à remplir des défis pour défendre les couleurs d'une équipe et espérer participer à une finale diffusée en streaming dans le jeu. Toujours pas de trace, en revanche, d'un mode multijoueur similaire au "Club Pro" de FIFA.

Une ergonomie encore défaillante

Sur le plan purement cosmétique, le lancement d'un premier match avec les paramètres par défaut font valoir immédiatement la nouveauté la plus visible: une nouvelle caméra qui accroît un peu plus cette volonté des jeux vidéo de football de reproduire le plus fidèlement possible les retransmissions TV. Le changement est subtil, le résultat est au rendez-vous, mais cela implique un petit temps d'adaptation. Pour le reste, les graphismes sont toujours de très bonne facture, en particulier pour les jeux de lumière et les prises de vue sur les ralentis ou les célébrations. Les visages modélisés des footballeurs connus sont aussi au top.

Le Stade Louis-II dans PES 2020
Le Stade Louis-II dans PES 2020 © Capture d'écran PES 2020

Pendant que le jeu tente chaque année d'obtenir le gameplay le plus convaincant, il y a une stagnation flagrante sur plusieurs points secondaires mais non futiles comme l'ergonomie. Les menus et la gestion du curseur dans l’écran tactique ne sont toujours absolument pas intuitifs et ont réellement besoin d’un important lifting pour rattraper ce retard d’une dizaine d’années. Au rayon des autres détails perfectibles: les commentaires de Grégoire Margotton et Darren Tullett sont encore grandement perfectibles et les temps de chargement durant les matchs sont trop longs (surtout lorsque le joueur arrive involontairement sur le contrôle du ralenti en appuyant instinctivement sur "A" ou "croix").

Enfin, la Ligue 1 et la Serie A sont les seuls championnats du top 5 européen à bénéficier de toutes les licences officielles. La Juventus est même une exclusivité de Konami. Pour le reste, comme chaque année, les détenteurs de la version PC et PS4 pourront facilement modifier la base de données pour ajouter les vrais maillots et noms de clubs manquants en téléchargeant des fichiers de la communauté (ce qui n’est pas possible pour les utilisateurs de la Xbox One). À noter enfin un petit retard à l’allumage: la mise à jour des effectifs (transferts et notes de joueurs) n’est effective qu’à compter du jeudi 12 septembre. Un contretemps que l'éditeur japonais dédommage avec des crédits MyClub.

Les points positifs

- L'équilibre entre la défense et l'attaque
- La qualité de l'intelligence artificielle dans le placement des joueurs
- Le réalisme des passes et des tirs
- L'introduction des "miss-kicks"
- La finesse des graphismes

Les points faibles

- Le calibrage de l'IA en mode superstar et légende
- Les ajouts trop superficiels de la Ligue des masters
- De nombreuses licences officielles manquantes
- Les temps de chargement
- L'ergonomie des menus

Julien Absalon