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Escrime: la Russie refuse d'envoyer ses athlètes en Pologne en raison des conditions imposées

Alors que le tournoi de tennis de Wimbledon a annoncé le retour des joueurs russes et bélarusses sous bannière neutre et sous certaines autres conditions, la Russie a annoncé dimanche qu'elle n'enverrait pas ses escrimeurs pour un tournoi qualificatif aux JO 2024, à Poznan en Pologne.

Le bras de fer avec la Russie continue. Dans quelques jours, du 21 au 24 avril, la première épreuve qualificative d'escrime pour les Jeux olympiques 2024 de Paris, se déroule à Poznan en Pologne. La Russie n'y enverra pas ses athlètes pointant des raisons de conditions "inacceptables" émises par Varsovie pour permettre le retour des sportifs russes et bélarusses en compétition.

La Pologne a demandé aux athlètes russes et bélarusses de signer un document écrit attestant qu'ils ne soutenaient pas l'offensive en Ukraine et qu'ils n'étaient pas employés par l'armée ou bien un organe de sécurité russe, tout en respectant les critères de neutralité établis.

"Les fleurettistes russes concourront-ils en Pologne ? Bien sûr que non, c'est inacceptable", a déclaré le président de la Fédération russe d'escrime, Ilgar Mamedov, cité par l'agence de presse Ria Novosti, à trois semaines de la première épreuve qualificative pour les JO, en fleuret féminin, à Poznan.

"C'est une déclaration politique et non sportive"

Ilgar Mamedov a soulignant le manque de "liberté expression" à ses yeux : "La Fédération polonaise a oublié qu'il s'agissait d'une fédération sportive, pas politique. Malheureusement, tout est mélangé. C'est une déclaration spécifiquement politique, rien à voir avec le sport ici."

"Ces conditions provocatrices ne nous permettront pas de participer à ces compétitions. Tout est fait pour cela", a encore déclaré Ilgar Mamedov, cette fois-ci auprès du quotidien sportif russe Sport-Express.

Les athlètes russes ont été interdits de toutes compétitions internationales dans la foulée du lancement de l'offensive militaire en Ukraine l'an passé. La Fédération internationale d'escrime (FIE) avait annoncé début mars la réintégration des escrimeurs russes, une première dans le sport international en plus d'un an. Cette décision avait provoqué l'ire de Kiev et de certains de ses alliés.

Plus de 300 escrimeurs du monde entier ont depuis signé une pétition pour dénoncer la position de la FIE. Le Danemark, la France et l'Allemagne ont tous les trois annulé des compétitions face à l'émoi provoqué.

Le 28 mars dernier, le CIO a recommandé le retour des athlètes russes et bélarusses sous bannière neutre et à titre individuel, sans toutefois se prononcer à ce stade sur une éventuelle participation de ces sportifs aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Le Comité olympique russe a toutefois déjà jugé ces critères de réintégration "discriminatoires".

HJ avec AFP avec AFP