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Mondiaux d’escrime: Romain Cannone, une médaille de bronze au "goût de bagarre"

Le champion olympique Romain Cannone ne conserve pas son titre de champion du monde en épée. Le Français s’est incliné en demi-finale (15-5) de ces Mondiaux de Milan face à l’italien Davide di Veroli. Mais après une saison régulière compliquée, cette médaille est plutôt synonyme d’espoir pour l’épéiste.

Romain, cette médaille de bronze elle a quel goût? 

Elle a un super gout, elle a un gout de bagarre, de remise en question, d’énergie. C’est une médaille pour mon petit frère, il m’a beaucoup porté quand ça n’allait pas bien. Forcément j’aurai bien voulu avoir la médaille d’or. J’espère que mon frère est quand même content de cette belle médaille de bronze.  

Ce match où vous êtes mené de cinq touches contre le Suisse, ça vous a remotivé?  

Totalement, je sais qu’il faut que je sois rigoureux jusqu’au bout, que je sois lucide. C’est ça le sport de haut niveau, ne pas abandonner. Rien n’est joué jusqu’à ce qu’il n’y ait pas d’échec et mat. Ça m’a propulsé, libéré pour les autres matchs. Je me suis laissé porter par ça. En demies il y a eu la fatigue mentale, je me suis beaucoup bagarré sur tous mes matchs. Mais je suis fier de rapporter cette médaille.  

Pendant la demi-finale, vous avez eu une crampe au mollet, ça a été fatal?  

Oui j’ai eu une crampe au mollet mais aussi un manque de lucidité. J’avais encore 2 minutes de pause avec le kiné et tout de suite je me relève en disant que ça va. C’est de la maturité qu’il faut que je continue à prendre. Cette saison ça a été beaucoup de remises en question, un besoin de se retrouver, parce que c’est ça le sport de haut niveau.

Trois médailles en 3 ans, vous êtes un peu le spécialiste des grandes compétitions?  

On dirait! J’espère que ça va continuer comme ça. Après je sais que le travail paye, c’est comme ça que ça marche. Il n’y a pas de potion magique.  

Comment expliquez-vous le fait que vous répondez toujours présent dans les grandes compétitions ? Cette saison a été compliquée en Coupe du monde, pourtant vous repartez aujourd’hui avec une médaille...

Je l’écris beaucoup. C’est un travail en continu. Je dors bien, je m’alimente bien, psychologiquement je vais bien, je parle beaucoup avec mes entraineurs et toutes ces petites choses font que quand j’arrive à la compet, je suis bien. Plutôt dans les grandes compétitions parce que oui, ça me tient à cœur.  

En 8e de finale, vous avez tiré contre le russe Vadim Anokhin qui est présent ici sous bannière neutre, c’est particulier pour vous? On sait que vous avez commencé l’escrime avec un entraineur ukrainien…

Oui, après il s’est très bien comporté, c’est quelqu’un d’admirable. C’est un escrimeur comme les autres, après le côté russe est compliqué. Moi j’ai été entraîné par des Ukrainiens, ça me tient à cœur oui. C’est un sujet compliqué mais personnellement cette compétition je l’ai dédiée à mon frère.  

Maria Azé à Milan (Italie)