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Copa America : pourquoi il ne faudra surtout pas rater les demies

Chili - Argentine en phase de groupes de Copa America Centenario

Chili - Argentine en phase de groupes de Copa America Centenario - AFP

Des matches ouverts, disputés et prolifiques : la Copa America est, comme souvent, agréable à suivre. Au lendemain du séisme mexicain (défaite 0-7 contre le Chili), Etats-Unis, Argentine, Colombie et donc Chili restent en lice pour entrer à tout jamais dans la légende de la compétition en remportant l’édition spéciale du centenaire. Tout d’horizon des forces en présence.

Etats-Unis - Argentine : dans la nuit de mardi à mercredi à 3h (HF)

Argentine : le favori logique ?

Loin d’être brillante dans le jeu, comme depuis plusieurs années, l’Argentine poursuit sa route sans accroc. Après trois victoires (dont celle contre le Chili 2-1) et dix buts marqués en poule, la sélection albiceleste s’est débarrassée du surprenant Venezuela en quarts (4-1). La voie vers le sacre semble tracée pour les hommes de Tata Martino, pour ainsi dépoussiérer l’armoire à trophées. Sevrés de titre depuis l’édition 1993 de cette compétition continentale, les coéquipiers de Lionel Messi sont passés à une occasion de Gonzalo Higuain de la Coupe du monde 2014 et de la Copa America 2015. La Pulga n’est donc plus qu’à deux matchs de pouvoir enfin soulever le trophée spécialement conçu pour cette Copa America du Centenaire. Mais avant la finale, il faudra se défaire des Etats-Unis à Houston. Et Tata Martino sera privé du nouveau Colchonero Nicolas Gaitan, devenu titulaire régulier mais suspendu pour accumulation de cartons jaunes.

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Etats-Unis : briller à la maison

Sortie leader (devant la Colombie) d’un groupe relevé mais homogène, la Team USA revient de nulle part. Impuissants et logiquement défaits lors du match d’ouverture contre la Colombie (0-2), les Etats-Unis ont lancé leur Copa America sur un penalty généreux contre le Costa Rica (4-0). Victorieux du Paraguay dans un dernier match de poule crispant (1-0), les hommes de Jürgen Klinsmann ont gagné leur place dans le dernier carré grâce au succès face à l’Equateur (2-1). Face à l’ogre argentin, le sélectionneur allemand devra composer sans trois éléments indiscutables de son onze : Jermaine Jones, Bobby Wood et le Nantais Alejandro Bedoya, tous suspendus. Malgré la réception inédite de la plus sacrée des compétitions sud-américaines, l’engouement n’a pas complétement pris aux Etats-Unis. A l’exception du match d’ouverture, les coéquipiers de Clint Dempsey n’ont jamais joué dans un stade plein. Seul point positif, les Américains disposent de deux jours de récupération supplémentaire par rapport à l’Argentine qui a joué la nuit dernière.

Colombie - Chili : dans la nuit de mercredi à jeudi à 2h (HF)

Chili : le retour du rouleau compresseur ?

Une humiliation historique. Samedi soir, le Chili a égalé la victoire la plus large de son histoire en châtiant le Mexique (7-0). Dans un stade totalement acquis à sa cause, El Tri a subi sa première défaite depuis vingt-deux matches, plus longue série de son histoire, preuve de l’incroyable performance de la Roja. Pressing, décrochage, projection, le tout à un rythme élevé pendant la majeure partie de la rencontre : le Chili a retrouvé le temps d’un match ce football si chatoyant orchestré par Jorge Sampaoli. Mais depuis le sacre continental un soir de juillet 2015 à Santiago, un an a passé, le sélectionneur a changé, les résultats ont chuté. Depuis son arrivée en février dernier, Juan Antonio Pizzi connait un bilan très médiocre (quatre défaites en quatre matches), avec une équipe devenue parfois impuissante et vulnérable défensivement.

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Les succès en phase de groupe contre la Bolivie (2-1 grâce à un penalty très sévère accordé et transformé par Vidal à la dixième minute du temps additionnel) et le Panama (4-2) en sont l’illustration. Mais la correction subie par le Mexique, l’un des favoris de la compétition, semble remettre les points sur les i. Dans le dernier carré, l’expérimentée Roja (sept des huit joueurs les plus capés de l’histoire sont actuellement en sélection) s’attaquera à la Colombie avec notamment Eduardo Vargas, meilleur buteur de la compétition (six buts)… mais sera privé d’Arturo Vidal, suspendu pour accumulation d’avertissements.

Colombie : la plus régulière

Certainement l’équipe qui laisse la meilleure impression depuis le début de la Copa America. Glaçante de réalisme contre les Etats-Unis (2-0), irrésistible pendant une heure contre le Paraguay (2-1), la Colombie a été la première sélection à valider son billet pour la phase à élimination directe. La défaite lors du dernier match (2-3 contre le Costa Rica) est anecdotique, Pekerman ayant aligné une équipe B. Difficile vainqueur du Pérou en quarts de finale aux tirs au but, la Colombie arrive avec un James Rodriguez retrouvé. En perte de confiance à Madrid, le nouveau capitaine de la sélection assume son rôle de leader avec des prestations de bien meilleure qualité qu’en Espagne.

Avec le quatuor Cuadrado, Cardona, James et Bacca, Los Cafeteros disposent d’une capacité de vitesse et de percussion conjuguée à une force de frappe rare chez les concurrents. Le Chili sera l’adversaire le plus coriace depuis le début de la compétition pour la Colombie. En cas de succès le 26 juin à New York, le sélectionneur José Pekerman soulèverait son premier trophée avec des seniors, après deux championnats U20 de la CONMEBOL et trois Coupes du monde U20 entre 1995 et 2001 avec l’Argentine. De son côté, la Colombie, quart de finaliste en 2015, cherche à remporter la deuxième Copa America de son histoire, après celle gagnée à domicile en 2001.

H.Rahmani