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Le nouveau président argentin Javier Milei conspué par les socios du Boca Juniors lors des élections du club

Investi à la présidence du pays il y a tout juste une semaine, Javier Milei a été accueilli sous les huées et les insultes ce dimanche, à la Bombonera, le stade mythique du Boca Juniors, lors des élections du nouveau président du club. La vision ultralibérale du nouveau chef d'Etat argentin, favorable à la privatisation des clubs, est perçue comme un danger pour l'avenir des socios.

"Poule mouillée , fils de p***". Alors que se déroulait les élection du prochain président du club de Boca Juniors, ce dimanche, le nouveau chef d'Etat argentin Javier Milei se déplaçait aux urnes, en membre actif du club de Buenos Aires, et a été accueilli sous une bronca d'insultes et de sifflets dans les travées de la Bombonera.

Venu en coup de vent, sous sa capuche, par le côté, accompagné d'une escorte de sécurité, le nouveau président d'extrême-droite (élu avec 55,65 % des voix) est un soutien assumé à la candidature d'Andrés Ibarra et Mauricio Macri, duo opposé à l'ancien footballeur Juan Riquelme, idole des socios. Et malgré une arrivée discrète, le président ultralibéral s'est fait copieusement huer par nombre de supporters du club.

Une vision ultralibérale qui représenterait un danger pour l'avenir du système participatif du Boca

Le sulfureux économiste libéral, qui se rêvait gardien de but étant jeune, a été chahuté par les quelques fans présents à l'ouverture des urnes, ce dimanche matin. En plus des insultes, le slogan "le club appartient aux socios" (El club es de los socios) a également été entonné.

Si le soutien apporté aux opposants de la légende Riquelme ne passe pas chez les Xeneizes (surnom des fans de Boca), c'est surtout la crainte de voir leur club être privatisé qui a poussé les socios à conspuer le nouveau chef d'Etat.

"Si tu es supporter de Boca, qu’est-ce que ça peut te foutre (que ton propriétaire soit étranger) si tu bats River 5-0 et gagnes le Mondial des clubs ? Ou tu préfères continuer avec cette misère, ce football toujours plus mauvais, perdre 4-0 contre le Milan, mais rester 'national' et populaire ?" , avait lâché Javier Milei en octobre 2022.

Alors que l'ensemble des clubs du pays sont régis par un système participatif qui offre aux supporters (socios), via des associations civiles à but non lucratif, le luxe de pouvoir élire eux-mêmes leur président, le chef d'Etat argentin a exprimé à plusieurs reprises son agrément à l'apport de capitaux étrangers à la tête du légendaire club de Buenos Aires dans l'optique de faire entrer le foot argentin dans l'économie de marché. Une idée qui représenterait la fin du système des socios et qui est soutenue par le candidat auquel est favorable Milei, Mauricio Macri, ancien président de la République et du Boca qui s'est représenté aux élections ce dimanche.

Finalement, au grand bonheur des socios, l'ancien joueur et actuel vice-président du club, Juan Roman Riquelme a été élu ce lundi matin comme nouveau président du Boca.

S.I.E.M