RMC Sport

A Toulouse, ville du rugby, le foot se fait une place ce samedi

C’est un moment d’histoire. Un moment rare. Un moment de sport que va vivre Toulouse ce samedi. Les deux équipes de la ville seront sur le devant de la scène. Foot ou rugby ? Sur les bords de la Garonne, on ne veut pas choisir. Les deux matchs vont s’enchaîner, et il y a de la place pour tout le monde.

"Pourquoi choisir ?", demande Romain, 21 ans, qui va vivre ce samedi soir sa première finale de Coupe de France sur la place du Capitole. Ce vendeur toulousain ne peut pas se rendre au Stade de France, il sera donc dans le cœur de Toulouse pour ce moment d’histoire. "Je travaille ce matin, donc c’est parfait à partir de 16h on sera devant le grand écran, il nous faut juste un ravitaillement en bière", lâche ce Toulousain.

Pour cet après-midi chargé, la mairie a prévu une jauge de 18.000 personnes devant le grand écran de la ville. Les bars du centre s’attendent aussi à une affluence importante. "On a beaucoup commandé, on va mettre en place un système de vente à emporter avec un bar extérieur", explique Andy, serveur d’un café sur la place du Capitole. Il y a un an, pour la montée du TFC en Ligue 1, des supporters s’étaient rassemblés en nombre dans le centre, l’affluence sera plus importante ce samedi. Les commerçants sont aussi habitués aux célébrations avec les "collègues" du rugby.

>>> La finale de Coupe de France Nantes-Toulouse en direct

"La Traviata" entre le rugby et le foot

"On est très près, nous sommes ravis, c'est historique, explique Laurence Arribagé, adjointe en charge des Sports, à RMC Sport. On va vivre un grand moment ici, sur cette place du Capitole. Avec quelque chose qui ne s'est jamais fait, une triple retransmission: on va d'abord regarder la demi-finale du Stade Toulousain, juste après, à 18h, "La Traviata" (un opéra de Verdi), et puis à 21h, ce qu'on attend depuis 1957, la finale de Coupe de France avec le TFC. On attend ici plus de 18.000 personnes dans la journée, ça va être exceptionnel."

Vendredi, la boutique des Violets en centre-ville a fait le plein. Quelques minutes d’attente, sous le soleil, étaient obligatoires afin d’obtenir l’écharpe du match face au FC Nantes ou le tee-shirt ciglé "Le Capitole à la Capitale". A quelques mètres de là, la boutique du Stade Toulousain, avec une affluence plus mesurée. "Ça sera le feu quand on sera en finale de la Champions Cup, chacun son moment, mais c’est beau, c’est magnifique une ville de sport comme ça", complète Nicolas, abonné à Ernest-Wallon. "Bien sûr que Toulouse est associé au rugby parce qu'on a le club le plus titré d'Europe, affirme Laurence Arribagé. Mais ça ne veut pas dire qu'on est sevré de victoires. On attend aussi cette demie. On a juste envie de faire une finale de Top 14 et une finale de Champions Cup."

"La passion pour le Tèf dans la région est extraordinaire"

Pour le grand public, Toulouse est surtout la ville du rugby. Pourtant, depuis quelques années, le club dirigé par Damien Comolli, retrouve des couleurs avec 9.000 abonnés et un taux de remplissage proche des 75% à la mi-saison. "On a un peu plus de 23.000 spectateurs en moyenne cette saison, a expliqué cette semaine le président pour RMC. C’est super, on ne s’attendait pas à ce que ça décolle aussi rapidement. Il pourrait y avoir un guichets fermés contre Lens pour atteindre les 24 000 de moyenne. Quand je suis arrivé à Toulouse, on m’a dit qu’il n’y avait pas de passion et de pression au foot. Pendant trois mois, je suis allé dans des petits villages, chez des partenaires, des historiques… Ils me racontaient tous des histoires avec leurs grands-parents liées au TFC. Je me suis dit qu’on m’a complètement menti. La passion pour le Tèf dans la région est extraordinaire."

Une victoire en Coupe de France, avec un nouveau trophée seulement une année après la montée en Ligue 1, serait une bonne nouvelle pour l’ensemble de l’institution afin de poursuivre sur cet engouement important. En cas de victoire face au FC Nantes, les joueurs toulousains seront célébrés ce dimanche en fin d’après-midi sur la place du Capitole.

Nicolas Pelletier, à Toulouse