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Equipe de France: Lucas Hernandez forfait, Maignan blessé, Upamecano en méforme... Faut-il s’inquiéter pour la défense des Bleus à l'Euro?

Entre le forfait de Lucas Hernandez, la blessure de Mike Maignan, et les difficultés affichées en club par Dayot Upamecano ou Ibrahima Konaté, le secteur défensif des Bleus ne rassure pas à l'approche de l'Euro en Allemagne (14 juin-14 juillet).

Au Qatar, la Coupe du monde de Lucas Hernandez avait pris fin au bout de huit minutes lors du premier match contre l’Australie, la faute à une vilaine blessure au genou droit. Cette fois, c’est le gauche qui l’a lâché lors de la défaite du PSG à Dortmund (1-0), mercredi, en demi-finale aller de la Ligue des champions. Une rupture du ligament croisé antérieur qui va le forcer à repasser sur le billard et à manquer plusieurs mois de compétition. Au-delà de poser un casse-tête à Luis Enrique pour la fin de saison, sa blessure risque également de causer quelques tourments à Didier Deschamps.

Les mots de Jérôme Rothen pour Lucas Hernandez après sa blessure
Les mots de Jérôme Rothen pour Lucas Hernandez après sa blessure
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Champion du monde 2018 et cadre des Bleus du haut de ses 37 sélections, l’ancien de l’Atlético a un leadership et une hargne qui ne se remplacent pas si finalement, ni dans un vestiaire ni sur le terrain. Privée d’un de ses tauliers, l’équipe de France va devoir repenser son animation défensive. Un secteur qui a montré de grosses difficultés lors des derniers matchs amicaux avec quatre buts encaissés en mars contre l’Allemagne (défaite 2-0) et le Chili (victoire 3-2). Parce qu’il sait peut-être mieux que personne qu’un grand tournoi ne se gagne pas sans une grande défense, Deschamps peut s’interroger à l’approche de l’Euro (14 juin-14 juillet). A un peu plus d’un mois d’attaquer le tournoi face à l'Autriche (17 juin), le bât blesse à l’arrière, y compris dans les buts.

Maignan à l'infirmerie

Propulsé numéro 1 depuis la retraite internationale d’Hugo Lloris, Mike Maignan pointe actuellement à l’infirmerie. Touché fin avril à l'adducteur droit, le portier de l’AC Milan doit observer une période de repos pour surveiller l’avancement de la cicatrisation de la blessure. Si la durée d’indisponibilité n’a pas été établie, ce pépin ne devrait pas le priver de l’Euro. Mais le compte à rebours est lancé et Deschamps s’en serait bien passé, d’autant que l’ex-Lillois avait déjà été freiné par d’autres soucis physiques plus tôt dans la saison. En Italie, ses performances ont également été pointées du doigt, certains observateurs le jugeant moins régulier. "Mike n’est plus magique. Que lui arrive-t-il? Alors qu’il était l’un des meilleurs au monde, il est plus en difficulté cette saison, avec des erreurs inhabituelles", relevait fin février La Gazzetta dello Sport.

Upamecano en difficulté au Bayern...

Autre source d'inquiétude: l’état de forme de Dayot Upamecano et Ibrahima Konaté, candidats naturels pour former la charnière centrale des Bleus à l’Euro. Le premier est aujourd’hui remplaçant au Bayern Munich. Une séquence a illustré son début d’année galère: ses deux cartons rouges reçus coup sur coup contre la Lazio Rome en Ligue des champions et Bochum en Bundesliga, en février. Il était déjà passé au travers juste avant lors de la déroute 3-0 face au futur champion, le Bayer Leverkusen. Depuis, Upamecano a été dépassé dans la hiérarchie par Eric Dier. Arrivé de Tottenham en janvier, l’Anglais est le plus souvent choisi par Thomas Tuchel pour épauler Kim Min-Jae ou Matthijs de Ligt. Mardi, c’est encore depuis le banc qu’Upamecano a assisté au nul des siens face au Real Madrid (2-2), en demi-finale aller de la Ligue des champions, alors que De Ligt avait dû déclarer forfait.

...comme Konaté à Liverpool

La situation de Konaté est à peine plus réjouissante. Dans ce sprint final où les Reds viennent d’être sortis par l’Atalanta Bergame en quarts de finale de la Ligue Europa et de dire quasiment adieu à leurs rêves de sacre en Premier League (cinq points de retard sur Arsenal à trois journées de la fin), le joueur de 24 ans n’est plus un titulaire indiscutable. Comme à Fulham (3-1) le 21 avril, Jürgen Klopp a préféré aligner le jeune espoir anglais Jarell Quansah (21 ans) au côté de Virgil van Dijk le week-end dernier contre West Ham (2-2). Une gestion qui pose question en Angleterre, où Konaté reste considéré comme l’un des joueurs les plus fiables à son poste lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens, même si certains relèvent une baisse de niveau en 2024. "Sa première mi-temps a été cauchemardesque. Calvert-Lewin l'a malmené", notait le Liverpool Echo après le 2-0 infligé par Everton aux hommes de Klopp, le 24 avril.

Parce qu’il existe tout de même des motifs de satisfaction, Deschamps a dû apprécier la belle saison de Benjamin Pavard, devenu champion d’Italie et incontournable dès sa première année à l’Inter Milan. Jules Koundé s’est également affirmé sur le côté droit du Barça, alors que William Saliba a passé un cap avec les Gunners, malgré les réserves du sélectionneur à son sujet. Le bilan est plutôt positif pour Théo Hernandez à l’AC Milan et les prestations de Jonathan Clauss à l’OM depuis son retour de blessure incitent à l’optimisme. A gauche, le forfait de Lucas Hernandez pourrait profiter à Ferland Mendy, auteur d’une saison aboutie au Real, ou à Lucas Digne, en forme à Aston Villa. La preuve que le tableau n'est pas totalement noir.

RR