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Equipe de France: "L'Espagne m'a changée", les confessions de Sandie Toletti

Après trois ans et demi d’absence, la milieu de terrain Sandie Toletti (27 ans, 32 sélections) a retrouvé l’équipe de France depuis début 2021. Le fruit de son expérience en Espagne, où elle joue depuis 2020 après avoir passé 10 ans à Montpellier, avec la découverte d’un nouveau championnat et d’une nouvelle culture qui lui ont permis de se faire une place dans le onze titulaire des Bleues pendant cet Euro. Entretien pour RMC Sport avec celle qui devrait rejoindre le Real Madrid cet été.

Avant son retour chez les Bleues, sa dernière sélection remontait au 15 septembre 2017 au début du mandat de Corinne Diacre. Autant dire une éternité. Une première partie de son histoire avec l'équipe de France pendant laquelle Sandie Toletti était appelée mais n’arrivait pas à convaincre sous le maillot tricolore.

Pour faire accélérer sa carrière, et toucher à nouveau l’excellence, Sandie Toletti a pris la décision à l’intersaison 2020 de partir pour l’Espagne et le club de Levante. Un choix payant puisqu'elle effectuera son retour avec les Bleues début 2021 avec des performances convaincantes. La joueuse qui rayonne dans cet Euro a oublié sa timidité d'autrefois pour laisser place à beaucoup plus d'assurance. 

RMC Sport: Est-ce que vous diriez que vous êtes une nouvelle joueuse aujourd’hui?  

Sandie Toletti: Partir en Espagne m’a fait changer. Que cela soit dans le football ou dans ma vie personnelle. J’ai pris de l’expérience, je me suis découverte aussi. Je suis vraiment contente d’être partie là-bas et d’être comme ça maintenant.  

Diriez-vous que c’est la meilleure décision de votre carrière?  

Oui après j’étais bien à Montpellier, mais j’avais besoin de sortir de ma zone de confort. Au final, quand je suis arrivée en Espagne, cela a été un peu difficile pour moi, apprendre une nouvelle langue, tout ça. Cela m’a fait changer, et j’ai découvert une nouvelle manière de vivre, une nouvelle mentalité, je me suis habituée à ma vie espagnole.  

Comment avez-vous vécu cette longue période sans les Bleues?

C’était difficile… Comme toutes les filles on veut jouer en sélection. C’était compliqué mais je n’ai pas lâché, j’ai continué à travailler. Maintenant que je suis revenue, j’essaie de continuer sur ma lancée, d’être performante en club et d’être performante en équipe de France.  

Avez-vous eu des contacts avec le staff pendant cette période?

Non je n’en avais pas.  

Qu’est-ce qui vous permettait de croire à l’équipe de France à ce moment-là? 

A Montpellier je faisais des bonnes performances, mais il y avait aussi des joueuses en équipe de France qui étaient performantes. Je me disais de ne pas lâcher, de travailler et que j’allais faire aussi mes performances, et un jour peut-être je vais revenir.  

Vous avez senti que la porte n’était pas fermée?  

Pendant trois ans, je n’étais pas en équipe de France, et je pense que chaque joueuse doit se dire qu’il faut continuer de travailler, que la porte n’est pas fermée et si on est performante on peut être appelée.  

Après trois ans et demi d’absence, vous avez retrouvé un groupe qui a évolué tout comme le management de Corinne Diacre...

Je connais beaucoup de filles dans le groupe donc quand je suis arrivée, je me suis vite bien sentie. La coach a une certaine philosophie de jeu, et je m’y suis adaptée et j’aimais bien ça. Elle est très ouverte, elle est très proche de nous et c’est important aussi pour nous que l’on se sente ensemble avec le staff et les joueuses et cela se voit tous les jours au sein de l’équipe. Les compétitions c’est long et si on est vraiment ensemble, c’est vraiment important.

Joueuses et satff s’accordent pour dire que ce groupe est soudé. Le match face à la Slovénie lors des éliminatoires pour la Coupe du monde a-t-il été un moment décisif dans la construction de ce groupe?

On s’entend super bien, tout le monde vient avec le sourire. Cela se voit vraiment au quotidien, on est toutes souriantes, et c’est ça aussi qui fait que l’on est performantes. Et oui le match en Slovénie a vraiment été difficile. On faisait match nul alors qu’il restait quelques minutes, on n’a pas lâché. Toutes les filles, on savait que l’on voulait gagner. Dans la difficulté, tu crées vraiment une équipe, un groupe et tu sais que tout le monde est impliqué pour aller chercher la victoire, c’est vraiment important.

A. Rech