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Nice-Bâle: les Aiglons face au match le plus important de la saison... mais pas au mieux sportivement

Plombé en championnat par sa série de six matchs sans victoire et perturbé par l'affaire Galtier, l'OGC Nice ne peut plus miser que sur la Ligue Europa Conférence pour retrouver l'Europe la saison prochaine. Le quart de finale retour face au FC Bâle, ce jeudi soir, s'annonce comme un match à quitte ou double.

Le poncif est connu: tout va très vite dans le football. Il y a seulement quelques semaines, l'atmosphère était légère à l'OGC Nice. Les satisfactions s'enchaînaient: triomphe 3-0 sur la pelouse de l'AS Monaco, succès remarquables à Marseille et à Lens, qualification pour les quarts de finale de la Ligue Europa Conférence, série d'invincibilité de douze matchs, Jean-Clair Todibo et Khéphren Thuram convoqués pour la première fois chez les Bleus. Le 22 mars, Didier Digard est d'ailleurs invité dans Rothen s'enflamme sur RMC pour parler de la recette de ses débuts réussis après sa nomination début janvier au poste d'entraîneur. Mais tout est soudainement devenu très fragile, et la réception du FC Bâle est devenue capitale (ce jeudi 21h00).

Il est aisé de penser que l'affaire Galtier a enrayé la machine. Les révélations sur les accusations de discrimination raciste et religieuse portant sur l'entraîneur de la saison passée - et avec des joueurs de l'effectif actuel et même le coach en poste comme potentielles victimes - ont bien sûr plongé le club dans un climat pesant. Après l'ouverture d'une enquête par la justice, la direction s'est contentée d'un communiqué laconique et personne ne prend la parole. "Une vérité va sortir", avait simplement osé Didier Digard dans un premier temps, deux jours après la fuite du mail explosif du dirigeant Julien Fournier. "Aujourd'hui, je n'ai rien à vous dire", a lâché plus tard l'entraîneur niçois, confirmant une volonté au sein du club de réserver leurs premiers témoignages pour les enquêteurs plutôt que les médias.

La méforme dure depuis un moment

Dans la foulée de la déflagration médiatique sur cette affaire, Nice a concédé un nul 2-2 contre le FC Bâle après avoir mené 0-2, puis s'est incliné 1-0 sur la pelouse du 16e de Ligue 1. Ce revers a fait mal au classement: le Losc, 5e, s'est éloigné et se trouve désormais à dix points. Et les premiers chasseurs de cette place européenne, le Stade Rennais et l'Olympique Lyonnais, ont su gagner pour rester au contact. Difficile désormais d'imaginer une issue heureuse en championnat cette saison.

Mais cette situation décevante n'est pas la conséquence d'une semaine. Avant les récentes perturbations extérieures, le prolongement de la série d'invicibilité de Didier Digard cachait le début de la méforme. Bien sûr, les contre-performances sous les ordres de Lucien Favre doivent être pris en compte. Mais après le 3-0 à Monaco du 26 février, quatre nuls se sont enchaînés: 1-1 contre Auxerre, 2-2 à Nantes, 1-1 face à Lorient, 1-1 à Angers. Six points perdus contre des mal-classés qui luttent pour le maintien. C'est aussi aucun clean-sheet pour la deuxième meilleure défense du championnat, alors que Jean-Clair Todibo a atteint le niveau international et que l'apport de la recrue burundaise Youssouf Ndayishimiye n'a pas manqué d'être souligné.

Quitte ou double

Alors le match contre Bâle n'a pas pour seul objectif de redémarrer le système. Son enjeu est en fait quitte ou double, avec une qualification de la Ligue Europa qui serait à trois matchs (le sacre en C4 donne un ticket pour la C3). Didier Digard a admis que la fin de saison serait longue en cas d'élimination. Un scénario qu'il n'envisage pas: "On sent que c'est un match particulier, on a hâte de le vivre. Pour moi, le match le plus important de la saison serait la finale. Mais pour la finale, ça passe par demain".

Ce rendez-vous couperet concerne peut-être encore plus directement Didier Digard, qui n'est toujours pas certain d'être sur le banc de l'OGC Nice la saison prochaine. Ce que n'a pas manqué de rappeler Daniel Riolo dans l'After Foot: "Oui, il fait l'unanimité. Mais les Anglais (du propriétaire Ineos, ndlr) peuvent prendre des décisions avec l'envie d'un entraîneur à plus grande renommée parce que la Ligue des champions est l'objectif".

JA