Shakhtar-OM: résultats en berne, style en question, gronde des supporteurs... Marseille a besoin de la Ligue Europa pour se relancer

Marseille a besoin de se relancer. Ce jeudi (18h45), dans un match délocalisé à Hambourg en raison de l'invasion russe en Ukraine, les joueurs de Gennaro Gattuso disputeront un 16e de finale aller de Ligue Europa contre le Shakhtar Donetsk. Avec un seul succès au compteur en 2024, contre Thionville (1-0) lors d'un 32e de finale de Coupe de France, l'OM va devoir afficher un autre visage pour éviter de sombrer dans une plus grave crise.

Une élimination "serait vécue comme une catastrophe" pour Di Meco

"L'autre jour, j'ai parlé de mini-crise. Mais je crois que c'est seulement une crise de résultats", est revenu ce mercredi Gattuso, en veille de match, voulant balayer les doutes. "Ça n'est pas une crise de jeu, ou de vestiaire. On n'est pas tous morts. On doit juste avoir plus de confiance, plus d'orgueil, plus d'enthousiasme. Donner un peu plus. On doit serrer les dents. En ce moment c'est comme ça."

Pour Éric Di Meco, champion d'Europe en 1993 avec l'OM, une élimination contre le Shakhtar Donestk "serait vécue comme une catastrophe". "La saison serait morte et l'OM pourrait s'enfoncer dans la crise", a estimé le consultant sur RMC lors du Super Moscato Show. "Un sursaut, avec la troisième place en championnat, serait un exploit." Pour l'ex-défenseur, cette échéance européenne est donc capitale: "La Ligue Europa peut permettre à cette équipe de trouver son style ou de se retrouver, si tant est qu'elle se soit trouvée en ce début de saison. Avant la trêve, il y a eu un mois un petit peu sympathique disons. On ne peut pas galvauder la compétition. L'adversaire est prenable, il ne joue même pas dans son stade."

Gattuso se défend

Avec la Coupe d'Afrique des nations et les blessures, Gennaro Gattuso n'a pas pu compter sur un effectif au complet ces dernières semaines. Au micro de RMC Sport, l'entraîneur italien s'est expliqué sur le style qu'il souhaite imposer, lui qu'il n'aime pas évoluer à cinq défenseurs, ne se sentant pas à l'aise dans cette organisation, qu'il avait essayée avec succès à partir du match contre l'OL au Vélodrome, avant de l'abandonner en janvier, au fil des absences, des blessures ou de l'évolution de son effectif après le mercato.

"J’ai aussi six attaquants, alors si je laisse un système en 3-5-2 je dois en laisser quatre sur le banc!", a ironisé Gattuso. "Et là je crois qu’il y a un problème! Si vous pensez que je dois pratiquer un football avec lequel je n’ai pas de feeling, ça n’a pas de sens. Je n’aime pas défendre uniquement et jouer en contre-attaque, ce n’est pas mon histoire footballistique."

Depuis le match contre Clermont, l'OM a encaissé huit buts en l'espace de huit matchs dont cinq sur des phases de coup de pied arrêté comme noté par Gattuso. "Je pose une question: combien d’actions ont les équipes adverses? Alors qu’on jouait en 4-3-3", a encore évoqué Gattuso. "Très peu... Alors de quoi vous parlez, pourquoi on parle de ça, de système, de chiffres, de défendre en 5-3-2, de rester dans les 30 derniers mètres… Si c’est pour faire ça, je préfère ne pas entrainer! Je ne suis pas ce genre d’entraîneur, moi j’aime contrôler le match et je pense que j’ai les joueurs pour le faire!"

Des supporteurs en colère

Derrière le discours, les supporteurs marseillais attendent désormais des résultats concrets sur le terrain, après une première partie de saison plutôt morose. Ils seront 1 700 à effectuer le déplacement en Allemagne ce jeudi. En marge de la rencontre contre Metz vendredi, les Ultras ont déployé des banderoles explicites: "De belles promesses depuis juillet pour un fiasco dès février, maintenant taisez-vous et agissez!"

Si les joueurs étaient ciblés, Pablo Longoria en avait pris aussi pour son grade. Le dernier mercato a par ailleurs acté l'échec de Vitinha, la recrue la plus chère du club, symbole des problèmes offensifs des Marseillais. Le Portugais parti après un dernier raté en fin de match contre Monaco (2-2), l'OM n'a pas non plus rassuré contre Metz (1-1) même si le seul but est venu de la recrue Faris Moumbagna.

En face ce jeudi, l'OM défiera une équipe contrainte de disputer des matchs amicaux depuis son élimination en Ligue des champions le 13 décembre. Loin de leur stade, les Ukrainiens auront sans doute un petit déficit de rythme. Une élimination jeudi prochain, au Vélodrome, pousserait donc un peu plus l'équipe vers la sinistrose. Huitième de Ligue 1 après 21 journées, Marseille est à sept points de Brest, qui occupe la quatrième place, l'objectif du club. Dimanche, Gattuso et ses hommes iront d'ailleurs dans la cité bretonne, l'occasion encore d'enclencher une nouvelle dynamique.