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Coupe du monde féminine: une enquête du syndicat Fifpro pointe la sous-rémunération des joueuses

Une enquête de la Fifpro, le syndicat mondial des joueurs, a révélé, ce mercredi, que 30% des joueuses ayant participé au Mondial 2023 ont gagné moins de 30 000 dollars (27 300 euros) sur l'année écoulée. Et alors qu'une joueuse internationale sur cinq a affirmé compléter ses revenus avec un deuxième emploi, certaines attendent toujours leurs primes de la Fifa.

Une enquête qui dénote du bilan merveilleux dressé par la Fifa sur le Mondial féminin. Le syndicat mondial des joueurs a interrogé plus de 260 joueuses internationales de 26 nations (sur 32) ayant participé à la Coupe du monde féminine 2023, afin de connaître leur situation financière. Le résultat est sans appel: une joueuse internationale sur trois a affirmé avoir touché moins de 30 000 dollars (club et sélection cumulé) - a peu près 27 300 euros - au cours de l'année écoulée.

Selon la même enquête, une joueuse internationale sur cinq a affirmé compléter ses revenus avec un deuxième emploi tant les salaires perçues en club sont faibles. Si une adaptation de la charge de travail est également demandée, la Fifpro continue de mettre la pression sur les instances du football pour une meilleure rémunération des joueuses, principal chantier du football féminin dans sa quête de professionalisation.

Certaines joueuses n'ont pas encore été payées pour leur participation au Mondial

Si la FIFA a révélé à la veille de la finale de la Coupe du monde féminine que le tournoi avait généré plus de 570 millions de dollars de revenus (520 millions d'euros), et atteint de cette manière le seuil de rentabilité de la compétition, l'enquête de la Fifpro met en lumière un réel souci dans le ruisselement des fonds perçues.

Preuve en est, près de 20% des joueuses n'ont toujours pas reçu leur prime de participation au Mondial qui doit être versée par l'instance dirigeante du football mondial. Un total de six pays sur les 32 participants freinent même le versement des prize money pour "des raisons fiscales" révèle le média The Atletic. La Fifpro se dit toutefois convaincue que toutes les joueuses recevront bien leur primes.

"49 % des joueuses ont déclaré avoir gagné moins de 50 000 dollars (45 600 euros) avec leur club et leur équipe nationale au cours de l'année écoulée ; 6 % ont gagné moins de 10 000 dollars (9 100 euros) et 8 % moins de 5 000 dollars (4 550 euros). 15 % des joueuses avaient un revenu supérieur à 150 000 dollars (137 000 euros), soit la tranche la plus élevée de l'enquête", révèle la Fifpro

L'édition 2023 du Mondial féminin, qui s'est déroulé en Australie et en Nouvelle Zélande, est la toute première des Coupes du monde où l'ensemble des équipes (pas seulement les vainqueurs) perçoivent une rémunération pour leur participaton. Une toute première rémunération par joueuse, distribuée à partir d'un chèque total de 150 millions de dollars, qui a été poussée pendant des années par la Fifpro.

S.I.E.M