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Equipe de France: "A moi de me renouveler et d’apprendre", confie Vicki Becho

Elle a été l’une des sensations de la Coupe du monde cet été dans les rangs tricolores. Après s’être révélée avec l’Olympique lyonnais et les Bleues, la jeune Vicki Becho doit confirmer cette saison. Passeuse décisive mardi soir sur le but de Grace Geyoro qui a permis à l’équipe de France de s’imposer au Portugal, la Lyonnaise de 20 ans mesure avec lucidité les progrès qu’elle doit réaliser pour s’imposer durablement en club et en sélection.

Comment vous sentez-vous dans cette saison post-Mondial ? 

"Physiquement en tout cas, je me sens bien. Après ce début de saison est un peu plus compliqué parce qu’aujourd'hui mes adversaires me connaissent un peu plus. Donc elles anticipent un peu mes mouvements, mes gestes. C'est à moi de renouveler mes gestes, mes mouvements, faire autre chose. Et je pense que ça devrait bien se passer normalement. C'est un peu compliqué aussi parce que j’ai moins de temps de jeu. On a une très bonne équipe à Lyon, après, collectivement, ça se passe hyper bien. Mais sur le plan individuel, c'est un peu plus compliqué. Mais comme je l'ai dit, je reviens de la Coupe du monde, on attend plus de moi et moi aussi. Il faut que j'essaye de donner le meilleur de moi-même, faire le vide dans ma tête, c'est la meilleure des choses."

Après la saison de la révélation, il faut confirmer cette année.

Oui, c'est ça, c'est un peu plus dur. Mais c’est une étape, ça fait partie de l'apprentissage. Une fois que j'aurai passé ce cap je pense que je serai encore plus forte et avec plus d'expérience encore.  

Avec du recul sur la Coupe du monde, quel bilan en faites-vous au niveau personnel ?

Je pense que jouer avec insouciance, c'est là qu'on est le plus performantes lorsque on est bien dans notre tête, quand on a confiance en nous. C'est là qu'on est au top de de notre performance. Il faut réussir à faire le vide de tout ce qui se passe autour de nous et rester focus pour être le plus performante possible.  

A chacune de vos entrées sur le terrain pendant le Mondial, il se passait quelque chose.

Je ne m'en rendais pas compte sur le moment. Je voulais juste participer à cette compétition et la remporter, donc je faisais tout pour aider au mieux mes coéquipières. Je donnais le maximum. 

Vous vivez un apprentissage un peu accéléré durant cette période ?  

C'est exactement ça. Là je suis-je suis dans le grand bain, je suis dans la cour des grandes. À moi de montrer le meilleur de moi-même.  

Depuis que vous êtes arrivée dans cette équipe de France, on vous sent bien intégrée. Hervé Renard aime beaucoup votre profil. Comment cela se passe avec le sélectionneur ? On sent qu'il est très proche des jeunes joueuses pour essayer de vous faire progresser.

Oui et je pense qu’il peut même être un peu plus dur avec nous. Il connaît nos qualités. Il sait que l’on est un peu le futur de cette nation donc il faut commencer dès maintenant à nous pousser vers le haut, à donner le meilleur de nous-mêmes. Aujourd'hui on joue avec des joueuses de très grande qualité et qui ont énormément d'expérience. Donc on ne peut qu’apprendre ici et ils nous poussent à être meilleures. Avec le groupe, je me sens hyper bien, les filles sont hyper bienveillantes et ça se passe bien.  

"On est un peu le futur de cette nation, il faut commencer dès maintenant à nous pousser vers le haut"

Qu'est-ce que ça change dans la vie d'une jeune joueuse de participer à une Coupe du monde ? Y a-t-il plus de sollicitations, le regard du public change-t-il ?  

Oui un peu ! Je me rappelle quand je suis rentrée chez moi je suis partie dans un supermarché et je voyais les gens qui me regardaient un peu je pense mais ils ne savaient peut-être pas exactement où ils m’avaient vue (sourire) ! Plus généralement, j’ai beaucoup plus de sollicitations. Oui, le quotidien change, mais je ne suis pas au niveau de Wendie (Renard) (rires) ! Les filles expérimentées me conseillent énormément. Wendie et même Eugénie (Le Sommer) qui peut beaucoup me conseiller aussi. Après moi je suis quelqu'un de je suis très réservée, je reste un peu dans mon coin. Les personnes de mon entourage qui doivent s'occuper de ça le font très bien pour moi. J’envoie directement à mon conseiller et je préfère faire abstraction un peu.

Cette saison, on a l'impression que l’Olympique lyonnais dégage une vraie puissance et qu'on retrouve un très grand Lyon capable de tout rafler. C'est aussi votre ressenti ? 

On attend toujours beaucoup de l'Olympique lyonnais. Au moins ça met l'exigence là où on où elle doit être parce qu'on est une grande équipe. On va essayer de prouver qu'on est la meilleure équipe du monde. Cela se passe hyper bien en Ligue des champions, on marque beaucoup de buts. On a à chaque poste des top joueuses. Aujourd'hui, les objectifs sont là et je pense qu’on peut les atteindre. Il faut donner le meilleur de nous-mêmes. On a bien commencé le début de saison, il faut continuer comme ça et ça devrait bien se passer.  

Et au niveau personnel, vous êtes lyonnaise jusqu’en juin 2024, mais après ?

C'est vrai, mon contrat s’arrête en 2024. Après pour l'instant, moi je joue mon football, j'essaie de ne pas faire attention à ce qui se passe autour. Les personnes qui doivent s'en occuper s'en occupent et je reste focalisée sur ce que je peux maitriser à savoir le terrain, sur ce qui se passe dans le moment présent et l'avenir appartient à un autre jour.

Il y a aussi l’envie de grignoter un peu de temps de jeu.

Bien sûr, je suis une compétitrice dans l'âme donc je veux toujours plus. Après je pense qu’il faut s'en donner les moyens. Si aujourd'hui on ne me met pas sur le terrain, que je ne commence pas le match, je me dis que la prochaine fois il faut que je fasse tout pour commencer le prochain match. Je veux plus mais en revanche je préfère le mériter.

Anthony Rech