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Euro 2022: que valent les Pays-Bas, équipe tenante du titre et adversaire des Bleues en quarts?

Tenantes du titre et deuxièmes du groupe C, les Néerlandaises se sont qualifiées in extremis pour les quarts de finale en s'imposant en fin de match 4-1 contre la Suisse. Une victoire qui ne devrait pourtant pas rassurer les futures adversaires des Bleues, qu'elles affronteront dès samedi lors des quarts de l'Euro.

Dans un stade plein à craquer de supporters venus vêtus de maillots orange, les Pays-Bas se sont imposés 4-1 contre la Suisse et ont ainsi décrocher leur ticket pour les quarts de finale de l'Euro. Tenantes du titre et largement victorieuses du Danemark il y a cinq ans en finale, les joueuses néerlandaises ont pourtant beaucoup moins de certitudes lors de cet Euro, durant lequel chaque nation a élevé son niveau de jeu.

Une succession post-Wiegman compliquée

Depuis 2015, les Lionesses se sont séparées de Sarina Wiegman, la sélectionneure qui avait fait grimper les Pays-Bas sur le toit de l'Europe en 2017 puis en finale de Coupe du monde en 2019, et ont perdu avec elle plusieurs garanties dans le jeu. Passée de l'autre côté de la Manche et désormais à la tête de la sélection anglaise, l'entraîneure néerlandaise peine à être remplacée.

Après la réussite de la jeune femme, la fédération néerlandaise se met en quête de la perle rare, et aimerait trouver une autre entraîneure pour lui succéder. Simplement aux Pays-Bas, seule une poignée de femmes possèdent le diplôme nécessaire et des noms connus du football masculin n'ont pas osé faire le pas. "C'est par peur, et la peur est toujours mauvaise conseillère. Honnêtement, je trouve cela incroyable, a déclaré Mme Wiegman en apprenant que les recherches pour la remplacer avançaient. Cette équipe est tellement ambitieuse, tellement motivée."

Incertitudes contre le Portugal

L'entraîneur anglais des Portland Thorns de l'époque Mark Parsons reprend finalement les reines d'une équipe, qui ne tiendra pas forcément toutes ses promesses au départ. Le Britannique hérite en 2021 d'une équipe amputée par les blessures, ce qui le force à faire entrer de nouveaux dans la rotation, des joueuses plus jeunes et moins expérimentées au niveau européen. Le tout alors que le niveau du championnat local, l'un des pionniers du football féminin européen, est en perdition et ne génère plus d'internationales. Ce qui contraint entre autre les Pays-Bas à chercher des talents parmi les bi-nationales, à l'image de l'Espagnole née en Floride, Damaris Egurrola.

Lors de cet Euro, les Néerlandaises ont montré plusieurs failles dans leur système, notamment avec une défense très haute qui se fait souvent prendre dans son dos. Si l'équipe privilégie la possession du ballon dans un système en 4-3-3, l'équipe joue presque à 5 devant en phase offensive, avec des latéraux ultra-offensifs. Les Pays-Bas ont également perdu la primeur technique qu'on leur connaissait et ont pu être bousculé par le Portugal (victoire 3-2 en fin de match), pourtant repêché de la compétition, au milieu de terrain où dans les petits espaces.

Miedema et van Domselaar, facteurs X

Les Pays-Bas présentent aussi un autre avantage pour les Bleues: les Néerlandaises sont nettement moins physiques que le sont les Suédoises, autre potentiel adversaires des Françaises, qui s'est imposé par un cinglant 5-0 contre le Portugal ce dimanche. L'équipe de France a donc sa carte à jouer face aux tenantes du titre, mais devra se méfier de deux facteurs X: la serial buteuse d'Arsenal Viviane Miedema, testée positive au Covid avant la 2e journée des poules et qui devrait être de retour pour les quarts, et sa gardienne Daphne van Domselaar, remplaçante de la capitaine forfaite après un blessure à l'épaule en première journée et qui excelle depuis sous les poteaux.

Anna Carreau