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Foot féminin: l'énorme tacle de Bompastor qui exhorte la FFF à se réveiller, "il y a urgence"

Sonia Bompastor, entraîneure de l’Olympique Lyonnais, s’en prend à la FFF au sujet du développement du football féminin. Dans une interview accordée à RMC Sport, l’ancienne joueuse des Bleues estime qu’un gros travail doit encore être fait pour permettre à la France d’atteindre le haut niveau.

Sonia Bompastor avait visiblement un message à faire passer. A quatre jours de la finale de la Ligue des champions féminine entre le FC Barcelone et l’Olympique Lyonnais (samedi à 19h), l'entraîneure de l’équipe rhodanienne a accordé une interview à RMC Sport dans laquelle elle s’inquiète du retard pris par le football féminin français dans son développement pour atteindre le haut niveau.

"Là où il faut qu’on se réveille, c’est surtout au niveau de la fédération. J’étais au match entre Barcelone et l’Atlético ce week-end et il y a une vraie différence culturelle. Là-dessus, on a encore beaucoup de travail. Il faut améliorer les infrastructures, les stades, les conditions de retransmission à la TV, indique celle qui a déjà remporté deux fois la Ligue des champions féminine en tant que joueuse. La Fédération doit avancer sur pas mal de sujets: la formation dans les clubs, les championnats de jeunes pour qu’elles puissent jouer dans des championnats qui leur permettent de s'aguerrir au haut niveau. Il y a plusieurs points comme ça qu’il faut vite travailler parce que sinon, on va être vite dépassés et ce serait dommage pour le football féminin français."

"Il y a une urgence, je tire la sonette d'alarme"

"Si le niveau du championnat est plus homogène et qu’il a progressé dernièrement, on a besoin aujourd’hui d’avoir une D1 forte avec le plus de clubs compétitifs possibles pour nous permettre de performer au haut niveau, que ce soit avec les clubs sur la scène européenne que dans les compétitions nationales, poursuit l’ancienne joueuse des Bleues. Si on veut que l’équipe de France aille chercher un titre, il faut que les joueuses internationales jouent des matchs compétitifs tous les week-end. Il y a une urgence, je tire la sonnette d’alarme."

L'épineuse question des centres de formation

Bompastor regrette également qu’il n’existe pas de centre de formation reconnu par l’Etat. Lyon a bien une académie, mais pas de centre de formation au sens juridique du terme, ce qui l’empêche par exemple de recruter des joueuses qui n’évoluent pas dans la ligue Auvergne-Rhône-Alpes.

"Si je prends l’exemple de l’OL, ça fait quatre-cinq ans qu’on est prêts pour avoir un centre de formation. Aujourd’hui, quand il faut prendre des décisions, on n'y arrive jamais. C’est tout le temps repoussé d’une année. À un moment donné, il faut prendre des décisions qui vont en faveur du haut niveau. On a développé la base et c’est une bonne chose. Pendant des années, la Fédération a développé la masse et le nombre de licenciés, c’était important. Maintenant il faut mettre le paquet sur le haut niveau."

F.Ga avec E.J à Lyon