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PSG: de son agression à l'altercation avec Baltimore, la difficile gestion du cas Hamraoui

Revenue sur les terrains fin janvier après son agression subie en novembre, Kheira Hamraoui continue d’être au centre de l’attention et alimente les débats. Dernier épisode en date: l’altercation avec sa coéquipière au PSG Sandy Baltimore.

Le retour sur les terrains de Kheira Hamraoui ne se passe pas exactement comme prévu. Revenue dans le onze parisien le 23 janvier dernier contre Saint-Étienne après son agression subie en novembre, l’ancienne Barcelonaise enchaîne les titularisations (12 toutes compétitions confondues, un but) mais sa réintégration continue de faire parler. Si la joueuse garde la confiance de Didier Ollé-Nicolle, la fracture est évidente avec certaines de ses coéquipières, notamment Aminata Diallo, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani.

La première a été une victime collatérale de l’affaire puisqu’elle a été placée en garde à vue puis relâchée, faute de preuves contre elle. Une situation que la joueuse n’a guère appréciée, tout comme Katoto et Diani, qui ont multiplié les marques d’affections envers leur coéquipière. Lors du Tournoi de France, les deux attaquantes parisiennes avaient célébré un but en mimant un “A”, en référence à Aminata Diallo, devant Kheira Hamraoui, de retour chez les Bleues en février.

Ce samedi, un nouveau point de discorde a éclaté, avec l'altercation entre Baltimore et Hamraoui lors de l'entraînement de veille du déplacement à Lyon, en demi-finale aller de Ligue des champions. Le ton est monté, Hamraoui a insulté Baltimore. Un début d’altercation éclate, il a fallu les séparer. Dans la foulée de l’entraînement, une réunion de crise a été organisée à Bougival. Des sources proches du club affirment que ces dernières semaines, Kheira Hamraoui est devenue "un peu paranoïaque, elle se méfiait de tout le monde."

Katoto ne veut plus jouer avec Hamraoui

Sur le terrain, les relations entre les deux clans restent professionnelles, même si les tensions sont apparentes, notamment sur les célébrations. Lors de la rencontre de Coupe de France face à Montpellier, Hamraoui n’a pas été félicitée par Diani et Katoto après son but. La meilleure buteuse de l’histoire du PSG a d’ailleurs laissé entendre qu’elle ne voulait plus jouer avec la milieu de terrain. Un gros problème pour la direction, qui cherche à prolonger sa pépite, en fin de contrat en juin. En parallèle, un effort a été demandé par la joueuse sur l’avenir d’Aminata Diallo, également en fin de contrat en juin.

Ces relations délicates se répercutent également en équipe de France. Si Diani et Katoto sont certaines d’aller en Angleterre pour disputer l’Euro (6-31 juillet), sauf en cas de pépin de dernière minute, la situation semble plus floue autour de Diallo et Hamraoui. Si la première n’a pas été rappelée depuis la révélation de l’agression, la vainqueur de la Ligue des champions a rejoué lors du Tournoi de France, avant de ne pas être retenue lors du dernier rassemblement, crucial avant la liste finale pour l’Euro.

La cohésion de groupe avant tout

La raison: Corinne Diacre est en pleine réflexion et veut "se laisser du temps" avant de prendre une décision définitive. La sélectionneure veut éviter les tensions dans le groupe, sachant que l’enjeu sportif est important cet été, puisque les Bleues veulent aller chercher leur premier titre international, après trois échecs consécutifs en quart de finale dans la compétition.

Et comme l’a affirmé la patronne des Bleues, "certaines relations sont difficiles entre certaines joueuses", en faisant allusion à Diani, Hamraoui et Katoto. Le dilemme est clair: privilégier le groupe soudé de ces derniers mois ou sélectionner une joueuse au profil atypique dans l’entrejeu (Hamraoui) mais dont les liens sont rompus avec deux de ses joueuses cadres dans le secteur offensif.

Outre les Bleues, les joueuses du PSG ont des objectifs avec leur club, qui se déplace à Lyon pour les demi-finales aller de la Ligue des champions ce samedi. Une double confrontation cruciale pour la fin de la saison des championnes de France en titre, en quête d’une première C1 dans leur histoire. Les Parisiennes sont également bien parties pour remporter la Coupe de France (finale face à Yzeure, club de D2, le 15 mai) et elles devront batailler jusqu’au bout pour espérer combler les cinq points de retard qu’elles ont sur l’OL en championnat, à trois journées de la fin. Un troisième choc en un mois est d’ailleurs prévu fin mai face aux Fenottes. Une finale qui pourrait sceller le sort de la saison.

Analie Simon