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Finalissima Italie-Argentine: les Argentins ont l'occasion de donner tort à Mbappé

Face à l'Italie ce mercredi à Wembley, les Argentins auront sans doute à cœur de prouver à Kylian Mbappé que le niveau du football sud-américain n'est peut-être pas aussi éloigné du football européen, comme l'avait prétendu l'attaquant du PSG. 

L’Argentine a quelques comptes à régler avec Kylian Mbappé, et un message à envoyer au reste du monde. Le champion d’Amérique du Sud (vainqueur de la dernière Copa America) affronte ce mercredi soir l’Italie, championne d’Europe, à Wembley, avec la volonté de prouver qu’il peut s’installer dans le grand concert des nations, ce dont doute l'attaquant du Paris Saint-Germain.

Mbappé a émis des doutes sur le niveau général du football sud-américain, estimant qu'il n'est "pas assez avancé", pas autant que son rival européen. Alors qu’il était invité à donner ses favoris pour la prochaine Coupe du monde au Qatar, citant la France et le Brésil, Kylian Mbappé avait poursuivi son propos.

"Il y a pas mal d’équipes européennes. L’avantage qu’on a, les Européens, c’est qu’on joue toujours entre nous et on a des matches de haut niveau tout le temps, comme en Ligue des nations, expliquait-il à la chaîne brésilienne TNT Sports en marge de sa signature jusqu'en 2025 avec le PSG. Quand on arrive à la Coupe du monde, on est prêts, là où le Brésil et l’Argentine n’ont pas ce niveau-là. En Amérique du Sud, le football n’est pas aussi avancé qu’en Europe. C’est pour ça que les dernières Coupes du monde, si vous regardez, ce sont toujours les Européens qui gagnent."

Depuis 2002 et le sacre du Brésil, le dernier champion du monde sud-américain, seule l’Argentine s’est hissée en finale (2014). Et encore, si l’Albiceleste est invaincue depuis 31 matches, une série qui demeure impressionnante, elle n’a affronté qu’un seul adversaire européen durant cette période faste, l’Allemagne (2-2 le 9 octobre 2019). Le constat est identique pour le Brésil. Depuis la défaite face à la Belgique en quarts du Mondial 2018, les Brésiliens n'ont disputé qu'un seul amical face à une sélection européenne, une victoire 3-1 sur la République Tchèque, en 2019. Trois ans que les deux équipes phares du continent sud-américain n'ont pas croisé le fer avec des puissances du Vieux Continent.

"Un très bon test" face à l'Italie, selon Messi

Si des voix se sont élevées pour reconnaître que les nations de la Conmebol manquent de confrontations plus fréquentes avec des nations européennes, les réactions, dans leur majorité, ont été plutôt très critiques à l’égard de Kylian Mbappé.

Lautaro Martinez, attaquant vedette de l’Argentine a été l’un des premiers à confier que les propos du Bondynois lui avaient semblé "injustes". "Les résultats viennent, on travaille tranquillement et avec beaucoup de confiance", a-t-il affirmé. "Le Brésil et l'Argentine ont des joueurs de haut niveau, (...) un groupe où la majorité des joueurs jouent en Europe", a rappelé l'attaquant qui a lui-même évolué à l'Inter de Milan.

Lionel Messi s’est lui-même emparé des propos controversés de Mbappé, et de l’incompréhension qu’ils ont pu susciter, s’exprimant à son tour sur la polémique déclenchée par son coéquipier au PSG: "Je n'ai pas vu comment il l'a dit, ni ce qu'il a dit. Mais nous en avons souvent parlé avec les coéquipiers en Espagne, lorsque nous sommes revenus d'un tour de qualification et nous avons dit: 'vous savez à quel point il serait difficile pour vous de vous qualifier pour la Coupe du monde si vous deviez aller jouer là-bas.' En Colombie, avec l'altitude, la chaleur, ou au Venezuela... il y a des conditions différentes qui rendent la tâche beaucoup plus difficile", raconte la Pulga.

Le gardien de but d'Aston Villa et de l'Argentine Emiliano Martinez a pour sa part donné en partie raison à Mbappé sur des difficultés propres au football sud-américain, expliquant que les Européens "ne savent pas" ce que veut dire évoluer en sélection sud-américaine. "Chaque fois que tu voyages pour rejoindre l'équipe nationale, c'est deux jours entre les allers-retours, tu es épuisé et tu ne peux pas t'entraîner beaucoup. Quand un Anglais va s'entraîner avec l'Angleterre, il est sur place en une demi-heure..."

Le choc des continents, face à une Italie qui célébrera la dernière de Giorgio Chiellini (37 ans), permettra peut-être de mettre fin à la controverse ou, au contraire, de l'alimenter. Lionel Messi s'y prépare, lui qui, à 37 ans, doit aussi lever les doutes sur sa propre condition physique: "Je pense que nous sommes prêts à jouer contre n'importe quelle équipe européenne et nous avons maintenant un très bon test."

QM