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France, Grèce, Turquie… Un hiver marqué par la violence dans le foot européen

Depuis plusieurs jours, le football est passé au second plan avec la multiplication de la violence en Europe. Si la France est touchée avec les interdictions de déplacement de supporteurs depuis le décès d’un fan de Nantes, la Turquie a atteint un point de non-retour lundi après l’agression d’un arbitre.

Les jours passent et le football tombe petit à petit aux oubliettes ces derniers jours. Aux quatre coins de l’Europe, la violence a fait son apparition non seulement en France, mais aussi en Grèce et en Turquie. Retour sur cette semaine charnière.

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• France: Un décès mais les interdictions de déplacement de supporteurs font grincer des dents

Le décès de Maxime, jeune supporteur nantais, le 2 décembre avant la rencontre face à Nice, a amené le Gouvernement à agir. Comme expliqué par RMC Sport, pour chaque match noté par la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), même à 1 sur 5 (soit beaucoup de rencontres de L1 et L2), l’interdiction de déplacement de supporteurs est en vigueur jusqu’au 18 décembre, aussi bien en championnat, qu’en Coupe de France, mais aussi en Coupe d’Europe.

C’est ainsi que les fans du FC Séville, qui se déplace à Lens ce mardi pour une rencontre décisive de la Ligue des champions (18h45 à RMC Sport 1), ont eu la désagréable surprise d’apprendre qu’ils ne pourront pas prendre place à Bollaert. De quoi faire bondir les deux camps et mettre un sacré bazar en coulisse entre les clubs, la LFP et les ministères de l’Intérieur et du Sport.

• Grèce: les matchs joués à huis clos jusqu’au 12 février

Plus à l’Est, le Gouvernement grec a pris une mesure encore plus radicale: celle de jouer tous les matchs de championnat sans spectateurs pour les deux prochains mois. "Tous les matches du championnat de Grèce se dérouleront à huis clos pour les deux prochains mois, soit jusqu'au 12 février", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, après de nouvelles violences survenues jeudi lors d'un match de volley-ball à Athènes, durant lesquelles un policier a été grièvement blessé. "Depuis de nombreuses années, des criminels se faisant passer pour des fans commettent des crimes graves, blessant grièvement et tuant", a dénoncé M. Marinakis.

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Le porte-parole du gouvernement a précisé que cette mesure pourrait aussi s'appliquer "au cas par cas aux matches européens des équipes grecques" qui participent cette semaine à la Ligue Europa (C3) et la Ligue Europa Conférence (C4).

Outre les rencontres à huis-clos, d'autres mesures ont été annoncées par le porte-parole: la mise en place dans tous les stades de caméras haute définition et de systèmes d'entrée électroniques avec vérification de l'identité des supporteurs.

• Belgique: le Classique belge sans supporteurs visiteurs jusqu’en 2025

Jeudi 7 décembre, le huitième de finale de Coupe entre Anderlecht et le Standard de Liège a été longuement interrompu, les fans de chaque camp se rendant coupables de dégradations, jets de sièges et usages d'engins pyrotechniques. "Ce qui aurait dû être l'un des grands moments du football belge s'est souvent avéré être une désillusion pour les amoureux du sport au cours des dernières années", ont regretté les deux clubs, conscients de pénaliser les "supporteurs les mieux intentionnés".

Conséquence: les rencontres opposant les deux formations se joueront sans supporteurs visiteurs jusqu'au terme de la saison 2024-2025, après de nombreux incidents ces derniers mois. "Malgré des mesures de sécurité élaborées, le Clasico s'est soldé par de violents affrontements et d'importants dégâts matériels", ont justifié les directions bruxelloises et liégeoises qui "veulent donner un signal fort: "la violence n'a pas sa place dans et autour d'un stade de football". Suite aux incidents de jeudi, la Fédération belge pourrait sanctionner les deux clubs, qui risquent tous les deux des matches à huis clos.

• Turquie: un arbitre frappé, le championnat suspendu

La goutte d’eau a eu lieu ce lundi soir, lorsque le dirigeant du club d'Ankara, Faruk Koca, s'est précipité sur la pelouse à l'issue du match entre Ankaragücü et Rizespor, pour asséner un coup de poing au visage de l'arbitre de la rencontre Halil Umut Meler. Tombé au sol, l'arbitre a tenté de se protéger mais a reçu dans la foulée plusieurs coups de pied au visage, donné par au moins deux autres hommes, vraisemblablement membres de l'équipe locale.

Selon les médias turcs, Halil Umut Meler, tuméfié sous l'œil gauche au vu d'autres images, a été transféré à l'hôpital. Il souffrirait d’un traumatisme crânien et d’un "saignement autour de l’oeil gauche et d’une petite fissure à cet endroit", a indiqué le médecin-chef de l'hôpital Acibadem d'Ankara, cité par l’agence de presse Anadolu.

Alors que le président Recep Tayyip Erdogan a condamné "l’attaque" contre l’arbitre, rappelant qu’il ne permettra jamais que "la violence s'immisce dans le sport turc", la Fédération a décidé peu après "le report sine die" de toutes les rencontres du championnat. L'AKP, le parti islamo-conservateur du président Erdogan, a pour sa part lancé une procédure d'exclusion à l'encontre de Faruk Koca, qui avait été élu deux fois député en 2002 et 2007, selon la chaîne publique turque TRT Haber.

Analie Simon Journaliste RMC Sport