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Football: la FFF n’autorisera pas de pauses pendant les matchs en raison du ramadan

La Fédération française de football (FFF) s’oppose de nouveau à la mise en place de pause pour rompre le jeune pendant les matchs lors du ramadan qui a débuté dimanche et se conclura le 9 avril.

Pas de courrier cette fois, mais un mot d’ordre identique. La Fédération française de football (FFF) n’autorisera pas de pause pendant les matchs en période de ramadan, qui a débuté dimanche et s’étendra jusqu’au 9 avril. L’année dernière, la commission fédérale arbitres (CFA) de la FFF avait adressé un mail aux officiels pour leur indiquer qu’il était interdit d’interrompre les rencontres pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeune pendant les matchs en s’hydratant ou en mangeant.

"Si des retours nous apprennent que ça recommence..."

Si le message avait provoqué une vive polémique dans le foot français, la Fédération a décidé de rester ferme sur le sujet en 2024. Eric Borghini, président de la CFA, a décidé de ne pas envoyer de nouvelles recommandations aux arbitres ou présidents de Ligues et de districts pour éviter toute "forme de provocation", confie-t-il au Parisien. Mais il ne se refuse pas d’y avoir recours. "En revanche, si des retours nous apprennent que ça recommence (les interruptions de matchs), nous verrions pour faire une piqûre de rappel. En pro, cela m’étonnerait que cela se produise…"

La France refuse donc toujours de suivre l’exemple de l’Angleterre ou de l’Allemagne qui autorisent des pauses pour permettre aux fidèles musulmans de s’hydrater et s’alimenter. La Fédération se base sur l’article 1.1 de ses statuts pour cela. "Sont interdits, à l'occasion de compétitions ou de manifestations organisées sur le territoire de la Fédération ou en lien avec celles-ci: tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux ou syndical, tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ou tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande."

L’année dernière, Eric Borghini avait dénoncé une "polémique stérile" au sujet du mail envoyé aux officiels en rappelant que "les joueurs ont tout loisir de s'hydrater à l'occasion des remplacements ou des soins que reçoivent les partenaires". Dans son mail, il avait regretté des interruptions constatées "qui ne respectent pas les dispositions des Statuts de la FFF". "La Fédération et ses organes déconcentrés, en tant qu'organes chargés d'une mission de service public déléguée par l'Etat, défendent les valeurs fondamentales de la République française et doivent mettre en oeuvre les moyens permettant d'empêcher toute discrimination ou atteinte à la dignité d'une personne en raison notamment (...) de ses convictions politiques et religieuses".

NC