RMC Sport

Mercato: où en est Ismaïla Sarr, nouveau renfort offensif de l’OM

L’OM a officialisé lundi soir l'arrivée d’Ismaïla Sarr pour cinq ans. À Marseille, l’ailier sénégalais de 25 ans aura à cœur de donner un nouvel élan à sa carrière après quatre saisons où il a dû se contenter de coups d’éclat à Watford.

Son début de carrière n’a pas été aussi linéaire qu’on pouvait l’imaginer lorsqu’il a quitté Rennes en août 2019 après avoir donné le tournis à toutes les défenses de Ligue 1. En prenant la direction de Watford, l’habitué des coups de rein et des dribbles chaloupés a choisi un chemin qui s’est finalement avéré quelque peu tortueux. Mais quatre ans après son départ du championnat de France, et alors que son arrivée à l’OM pour cinq saisons vient d’être officialisée, les promesses n’ont pas disparu.

>> Toutes les infos et rumeurs mercato EN DIRECT

À l’été 2019, Watford claque 30 millions d’euros pour arracher Ismaïla Sarr au Stade Rennais. À l’époque, le percutant ailier droit, acheté 17 millions d’euros deux ans plus tôt au FC Metz, n’a que 21 ans mais s’est déjà imposé comme l’une des référence du championnat de France à son poste. Auteur de huit buts et six passes décisives en Ligue 1, il a grandement contribué au sacre des Rouge et Noir en Coupe de France et s’est également illustré en Ligue Europa (quatre buts, trois passes, élimination en 8e de finale face à Arsenal), où il a notamment remporté le titre de plus beau but de la compétition grâce à une volée sublime de l’extérieur de la surface contre Jablonec en match de poule.

Bref, tout est alors réuni pour que l’international sénéglais (54 sélections, 11 buts) passe un nouveau cap dans sa carrière. À Watford, alors en Premier League, Sarr connaît cependant une acclimatation délicate. Notamment gêné par quelques pépins physiques, Sarr n’est titularisé qu’à deux reprises lors de ses trois premiers mois sous le maillot des Hornets.

"On lui a dit en rigolant qu'il venait de signer son prochain transfert à 100 millions d'euros"

"Il ne jouait pas, ce qui m'avait surpris vu ce que je savais de lui, alors j'ai demandé des explications, retrace Eric Roy, nommé directeur sportif de Watford en décembre 2019, dans les colonnes de L’Equipe. On m'a dit qu'il n'était pas prêt. Je me suis rendu compte qu'ils n'avaient pas fait grand-chose pour son intégration. Comme il prenait des cours d'anglais avec une prof, j'avais demandé à celle-ci de dépasser un peu ses fonctions et d'aller voir un peu chez lui, d'aider sa femme aussi."

Un coup d'éclat contre Liverpool

Décrit comme un garçon "attachant" mais "timide", le néo-Marseillais a donc notamment été freiné par la barrière de la langue à son arrivée outre-Manche. C’est donc tout naturellement en faisant parler son football qu’il va réussir son premier coup d’éclat. Le 29 février 2020, tout juste de retour après un mois d’absence à cause d’une blessure à une cuisse, Sarr est le grand artisan de la victoire 3-0 de Watford face à Liverpool. À ce moment, les Hornets mettent fin à treize mois d’invincibilité des Reds en Premier League et ce coup de tonnerre porte le sceau de l’ailier sénégalais, auteur d’un doublé et d’une passe décisive. Cette prestation lui permet d’être gratifié d’un 9/10 dans les colonnes de Sky Sports. "On lui a dit en rigolant qu'il venait de signer son prochain transfert à 100 millions d'euros !", s'amuse alors son coéquipier belge Christian Kabasele au micro de RMC Sport.

Tout s’arrête brusquement quelques jours plus tard. La pandémie de Covid-19 met le monde du sport à l’arrêt pendant de nombreuses semaines et précipite la relégation de Watford en Championship. En D2 anglaise, Sarr s’éloigne des projecteurs de la Premier League. Après avoir été dans le viseur de Liverpool, qui a hésité entre lui et Diogo Jota à l’intersaison 2020 selon les affirmations d’Eric Roy à L'Équipe, Sarr se montre plutôt à son avantage dans l’antichambre de l'élite anglaise. Avec 13 buts en 20-21 (auxquels il faut ajouter quatre passes décisives), il réalise sa meilleure saison statistique au niveau de sa réussite devant les cages, lui qui est souvent critiqué pour son manque d’efficacité dans le dernier geste.

Élu meilleur joueur de Watford par les supporters à la fin de la saison 20-21, il participe grandement à la remontée des Hornets en Premier League. Pour son retour dans l’élite, le Sénégalais est une nouvelle fois gêné par les blessures, manque deux mois de compétition au cœur de l’hiver 2021-2022 et ne peut empêcher une nouvelle relégation en Championship.

Plus beau but de la saison en Championship avec une frappe... de 50m

De retour en D2 anglaise la saison dernière, il se montre une nouvelle fois à son avantage avec 10 buts et six passes décisives. Il se distingue également en remportant le prix du plus beau but de la saison en Championship grâce à une frappe… du milieu de terrain. En quatre saisons et 130 matchs toutes compétitions confondues, il a inscrit 34 buts et délivré 16 passes décisives sous le maillot des Hornets.

Homme de base de la sélection sénégalaise et prestation XXL contre le Brésil

Entre relégations, blessures, changement de coachs à répétition (il a eu 10 entraîneurs différents en quatre ans) et coups d’éclat, son passage à Watford a été fait de hauts et de bas. Heureusement, le Lion de la Téranga a pu compter sur la sélection pour s’offrir une petite respiration. Avec le Sénégal, Sarr a toujours été un élément central. Début 2022, il était notamment titulaire en finale de la CAN lors du sacre des hommes d’Aliou Cissé face à l’Egypte. Quelques mois plus tard, au Mondial qatari, l’ailier était une nouvelle fois l’un des hommes de base de la sélection, avec quatre titularisations en quatre matchs lors du parcours sénégalais, achevé en 8e de finale face à l’Angleterre.

Le 20 juin dernier, il s’est une nouvelle fois distingué avec une prestation XXL face au grand Brésil, terrassé 4-2 en amical à Lisbonne par le Sénégal. Titularisé d’entrée, Sarr a été très actif offensivement - il a notamment été à l’origine d’un but contre son camp de Marquinhos - mais aussi défensivement. Chargé de limiter l’impact de Vinicius sur son couloir droit aux côtés de Youssouf Sabaly, le Marseillais a fait vivre une soirée très difficile à la star du Real Madrid. S’il était devant sa télévision, Marcelino, connu pour son intransigeance et dont les joueurs de côté ont un rôle prépondérant dans son 4-4-2, a dû apprécier.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport