RMC Sport

L’affaire Stark a déjà mis le feu au Clasico

L’affaire Stark a déjà mis le feu au Clasico

L’affaire Stark a déjà mis le feu au Clasico - -

Le revirement de l’UEFA, qui a changé l’arbitre de la demi-finale de Ligue des champions mercredi (20h45) entre le Real Madrid et Barcelone sous la pression de Pep Guardiola, a enflammé l’Espagne.

L’arbitre allemand Wolfgang Stark a découvert à ses dépens l’impitoyable réalité du Clasico espagnol. Depuis que Pep Guardiola est parvenu à faire recaler le Portugais Pedro Proença initialement désigné par l’UEFA pour arbitrer la demi-finale aller mercredi à Madrid, et suspecté de sympathie pro-Mourinho, au profit de l’Allemand, l’Espagne est tombé à bras raccourci sur le malheureux arbitre d’outre-Rhin.
Les médias nationaux ont décortiqué le parcours de l’arbitre international qui a 95 matches à son actif, faisant leurs choux gras d’un compliment pourtant bien banal adressé la saison dernière à Lionel Messi après la démonstration du Barça contre Arsenal (4-1) en quart de finale. « C’est l’un des meilleurs footballeurs du monde, avait-il dit du double Ballon d’Or. Je serais enchanté d’échanger mon maillot avec lui, mais dans les vestiaires. Sinon, je serais obligé de lui mettre un carton jaune. »
Pour les Madrilènes, la messe est dite : Stark est un pro-Barça, une créature blaugrana qui porte un sifflet à la bouche. AS, l’influent quotidien madrilène, n’a-t-il pas d’ailleurs parlé de « Guardiolagate » ? Le défenseur du Real Sergio Ramos a enfoncé le clou : « (Guardiola) critique même les arbitres quand ils sont bons, c’est le pompon ! »

Mourinho se paie Guardiola

Quant à José Mourinho, il s’est payé son collègue du Barça. « Nous entrons dans un nouveau cycle, a-t-il ironisé ce mardi. Jusqu'ici nous avions un tout petit groupe d'entraîneurs qui ne parlait jamais des arbitres. Ensuite, un groupe qui critique les arbitres quand ils font des erreurs, un groupe auquel j'appartiens. Avec les déclarations de Pep Guardiola, nous entrons dans une nouvelle ère, avec un nouveau groupe où il est tout seul, celui où on critique le choix de l'arbitre. Personne n'avait jamais vu ça. »
L’entraîneur portugais est d’autant plus en colère qu’il n’a pas pardonné à l’Allemand un pénalty oublié contre Lyon (1-1), en huitième de finale aller à Gerland. Stark ne porte pas malheur au Real, loin de là. Il a arbitré le club madrilène six fois pour trois victoires (Marseille, Rosenborg et la Juventus), un nul (Lyon) et deux défaites (Lyon et la Juventus).
Du reste, Herr Stark doit s’attendre à une soirée sous haute tension. Même les joueurs blaugrana ont ouvert le feu : « Pouvoir réaliser notre jeu dépendra beaucoup de l’arbitrage », s’est en effet exclamé Victor Valdes, le gardien du Barça. Comment dit-on mettre la pression en catalan ?

Louis Chenaille