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Ligue des champions: la finale Manchester City-Inter, un nouveau fiasco d'organisation dénoncent les médias anglais

Les supporters de l'Inter et de Manchester City ont souffert sur le chemin du stade Atatürk, samedi, avant la finale de la Ligue des champions. Mais leurs ennuis ne se sont pas arrêtés au terme de ce pénible voyage. Le cauchemar s'est prolongé tard dans la nuit.

"J'espère que l'un des deux gagnera [rires]... et surtout rapidement, pas en prolongation ou aux tirs au but parce que la circulation à Istanbul est folle." La plaisanterie de Mario Balotelli, consultant pour BT Sports à la télévision, a provoqué l’hilarité générale sur le plateau, elle a beaucoup moins fait rire les spectateurs présents au stade Atatürk, samedi, pour la finale de la Ligue des champions. Car la prédiction du fantasque footballeur italien s’est révélée exacte, au grand dam des supporters.

L'UEFA, très critiquée après le fiasco du Stade de France l’année dernière, a une nouvelle fois été accusée de traiter les supporters de la finale de la Ligue des champions comme du "bétail", après une nouvelle soirée de chaos logistique et organisationnel qui s’est prolongée tard dans la nuit.

Les supporters de Manchester City n'ont pu regagner leurs hôtels du centre-ville d’Istanbul, - le stade étant situé en périphérie - qu'après 3 heures du matin, après un coup d'envoi tardif (22h, heure locale) et une ruée vers les navettes mises gratuitement à leur disposition à la fin du match, rapporte le Guardian.

Les navettes remplies de supporters de Manchester City et de l’Inter sont restées coincées au stade pendant plus d'une heure et demie, parfois trois heures, avant de pouvoir commencer à prendre le chemin du retour en raison des encombrements sur le réseau routier, selon les témoignages recueillis par plusieurs médias anglais.

"C'était la pagaille, a confié l’un d’entre eux au Guardian. Quand nous sommes finalement montés dans une navette, elle est restée 90 minutes sans bouger. Nous sommes rentrés après 3 heures du matin."

Des témoignages corroborées par un membre de la famille d'un joueur de l'Inter auprès de The Independent: "Notre sortie du stade était dangereuse. Tout le monde filtrait par une petite sortie, qui n'était pas assez grande pour que deux personnes puissent passer. Des milliers de personnes essayaient de traverser cela, puis des marches en ruine menant au parking. De là, des familles marchaient le long des autoroutes en essayant de trouver des taxis. C'était dangereux."

De nombreux supporters malchanceux, dont certains étaient âgés ou en fauteuil roulant, n’ont en effet pas pu monter dans l’une des navettes et ont été contraints de débourser jusqu'à 300 euros pour un taxi qui coûte d’ordinaire 15 euros pour un trajet équivalent, fait savoir la presse anglaise.

De nombreux supporters avaient déjà enduré un voyage pénible pour atteindre le stade dans le courant de l’après-midi, l'UEFA leur ayant conseillé de ne pas emprunter le métro (dont certaines stations ont été fermées en raison de l'engorgement cinq heures avant le coup d'envoi), mais plutôt de privilégier les bus mis en place dans le quartier portuaire de Yenikapı.

Des conditions extrêmement éprouvantes

Pour ceux qui ont opté pour la sécurité et choisi d’arriver jusqu’à 6 heures avant le coup d’envoi, en montant dans un bus en début d’après-midi, la circulation a été plutôt clémente. Pour les autres, ce fut un cauchemar.

Des supporters de Manchester City se sont ainsi retrouvés coincés dans des bus à Istanbul sans accès à l'eau ni aux toilettes, et ce pendant plusieurs heures, le tout sous une chaleur accablante, explique le Telegraph. Une situation qui a engendré chez certains un stress important.

"Un gars a vomi dans le bus à cause de la chaleur. D'autres avaient tellement besoin d'aller aux toilettes qu'ils faisaient pipi par les fenêtres et les interstices", raconte un supporter interrogé par The Independent.

Faute de places disponibles dans les bus, d’autres supporters, tout aussi nombreux, ont préféré monter à bord de taxis très onéreux qui ne les ont même pas conduit à destination. La circulation très dense ne leur a pas permis d’avancer aussi vite qu’espéré, obligeant les supporters à quitter leurs véhicules respectifs, et à courir sur l’autoroute jusqu’au stade pour arriver à l’heure au coup d’envoi.

"Nous avons dû abandonner notre minibus et escalader un maquis escarpé et infesté de ronces pour arriver à temps pour le coup d'envoi. Avant d'y arriver, nous avons dû nous glisser le long d'un mur de pierre et sauter par-dessus un égout à ciel ouvert !", narre un supporter interrogé par The independent.

Le car de Manchester City s’est lui aussi retrouvé coincé dans la circulation, au même titre que le car de l'Inter, également arrivé en retard à cause des embouteillages. Personne n’a été épargné par les désagréments, pas même les joueurs, dans ce qui s’apparente à un nouveau fiasco.

Le Daily Mail raconte qu’il aura fallu deux heures et demie de voiture à l’un de ses journalistes pour parcourir les 25 kilomètres qui séparent la célèbre Mosquée bleue du stade Atatürk. Une fois sur place, le journaliste indépendant Nick Stapleton (fils du journaliste John Stapleton, présent à ses côtés) raconte qu’il a dû faire la queue pendant près d’une heure et demie pour pouvoir se restaurer, obtenir de l’eau et de quoi manger pour lui et son père, âgé de 77 ans: "Le gens devenaient fous, les gars qui tenaient le stand étaient dépassés."

"L’UEFA devrait avoir honte", a-t-il fulminé sur Twitter, évoquant la qualité désastreuse des installations, sanitaires notamment, sur le site du journal The Independent: "Les toilettes n'étaient qu'un ensemble de caravanes, peut-être 10 à 15 toilettes pour 20.000 personnes. Les femmes ne pouvaient pas simplement faire pipi sur la clôture, alors elles faisaient la queue pendant une heure. Une femme m'a dit qu'elle avait fondu en larmes à un moment donné, tellement elle était désespérée."

QM