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National: le gardien de Versailles Sébastien Renot raconte son but fou qui permet de croire à la Ligue 2

La vidéo de son but poursuit son petit tour de France sur la toile. Moins de 24h après son exploit dans le temps additionnel à Sedan (2-1), le gardien de Versailles Sébastien Renot rembobine pour RMC Sport le fil de cette fin de soirée unique.

"C'est un peu le rêve de tous les gardiens, monter sur corner à la dernière minute et marquer. C’est le petit bonus qui fait plaisir", sourit Sébastien Renot auprès de RMC Sport, au lendemain d’un exploit qu’il est allé chercher avec ses pieds, lui qui a plutôt l’habitude de se servir de ses gants. Au bout du fil, le portier versaillais a le rire facile, signe qu’il n’est pas redescendu de son petit nuage, entouré par sa famille en Belgique où il a décidé de passer le week-end.

Quand nous l’avons contacté, le Dijonnais (installé à Troyes où sa femme et sa fille sont restées vivre) n’a pas hésité une seule seconde à se replonger avec nous dans cette fin de match incroyable qui a changé le visage de la fin de saison du club des Yvelines. Nous sommes à la 96e minute de jeu, vendredi soir, sur la pelouse de Sedan, qui évolue en infériorité numérique depuis la 88e minute, quand l'inconcevable se produit.

Je les entendais se parler ils ne savaient pas trop comment faire pour gérer le gardien

"On savait avant le match qu’il fallait absolument gagner si on voulait se donner une belle fin de saison. Quand on se fait égaliser (ndlr, à la 74e), on est tous déçus, et là, au bout du temps additionnel, il y a ce corner qui arrive. Je ne réfléchis même pas, je monte tout de suite, encouragé par quelques coéquipiers que je croise sur le chemin. Je monte surtout pour perturber l’adversaire, je n'y vais pas forcément dans l’idée de marquer."

Sébastien Renot
Sébastien Renot © @IconSport

Il faut tout de même préciser à ce stade que Sébastien Renot n’est pas tout à fait un gardien comme les autres: il est aussi un sacré buteur. En 2016, alors qu’il évoluait sous les couleurs de Poissy en CFA, il avait inscrit un coup-franc de 55 mètres contre l’AC Amiens. De l’intuition à la prémonition, ce qu’il avait pressenti à l'époque s’était réalisé (ndlr, il avait annoncé à ses coéquipiers qu’il marquerait). "C’était un peu prémédité, confirme-t-il à RMC Sport. Aujourd’hui, c’est un peu l’urgence du résultat qui m’a commandé d’aller provoquer ce surnombre pour provoquer l’adversaire. Ce n’était pas quelque chose de prévu."

Sa petite manœuvre désespérée a en tout cas perturbé la défense ardennaise, complètement perdue, ne sachant pas comment défendre sur lui. "Je les entendais se parler, ils ne savaient pas trop comment faire pour gérer le gardien, sourit-il. Je pense qu’ils ne s’y attendaient pas. Le joueur au premier poteau ne savait pas s’il fallait sortir ou pas. Il demandait justement à ses collègues. Quand je vois qu’il n’y a personne qui vient, je vais dans la zone désertée. Je vois que personne ne me suit. Vais-je trop vite pour eux? Je ne sais pas (rires). Je vois la zone libre, je fonce."

"Plus de calcul à faire, il faut tout gagner"

Sa reprise du pied droit au premier poteau ne laisse aucune chance au gardien, abandonné par sa défense. Sébastien Renot se retrouve rapidement enseveli sous ses coéquipiers qui lui ont couru après. L’euphorie est totale, à la hauteur de l’exploit réalisé, et de ce qu’il signifie. Mais dans le vestiaire, l’effusion de joie s’évapore, laissant place à une atmosphère complètement différente, les joueurs sont comme sidérés: "On était tous un peu dans les nuages, personne n’en revenait vraiment, c’était assez particulier."

Ce "moment extraordinaire" n’est pas seulement dingue pour le moment auquel il survient, mais surtout parce qu’il permet sur le fil à Versailles de croire encore à la montée en Ligue 2, un objectif auquel ils auraient probablement dit adieu en cas de match nul. Ce samedi, Versailles, cinquième, compte le même nombre de points que le Red Star, quatrième, et une unité de moins que Martigues, deuxième, et Dunkerque, troisième, qui s'affrontent lundi soir. Le Red Star et Martigues seront son prochain et son dernier adversaires.

"On verra ce qu’il se passe, ça nous laisse de l’espoir pour la fin de saison, ça nous fait espérer, ça nous permet de jouer une première finale la semaine prochaine. Il n’y a plus de calcul à faire, il faut tout gagner. Après on verra ce qui arrivera. Il n’y a plus aucun calcul à faire. La pression n’est plus sur nous. Nous, il faut qu’on gagne, on sait ce qu’il nous reste à faire." Quatre victoires sur les quatre derniers matchs, et Versailles ne sera pas très loin de la montée en Ligue 2.

QM