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JO de Paris 2024: à un an des Jeux, le golf fait sa répétition générale

Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 ont profité de la tenue des championnats de France des jeunes au Golf National pour tester le matériel qui sera utilisé durant les JO. Plongée dans les coulisses du dispositif, à l’épreuve du test event.  

Bon, tout n’est pas encore au point. Certains volontaires confondent deux golfeurs, d’autres perdent le fil et le nombre de coups tapés, mais il reste un an pour se perfectionner. Et c’est bien-là tout l’intérêt de ce test event, qui débutait ce mercredi 26 juillet, exactement un an avant la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. Au Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines, parcours où les meilleurs golfeurs de la planète se défieront pour des médailles olympiques en 2024, les Championnats de France des jeunes (26 et 27 juillet) servent en ce moment à organiser une répétition générale des dispositifs.  

Plus précisément, c’est toute l’organisation des volontaires, chargés de prendre en note chaque coup porté par les golfeurs, et d’opérer des machines permettant de calculer les distances exactes des balles, qui a été mis à l’épreuve depuis ce mercredi. Partout le long du parcours de 18 trous, des binômes scrutent de près les agissements des jeunes golfeurs.  

"En amont du départ du trou, on reçoit l’ordre des joueurs, comment ils sont habillés pour pouvoir les distinguer de loin. On pilote un laser, on suit la balle, on pointe le laser sur la balle et il donne la distance exacte entre la balle et le trou", détaille Cédric, un volontaire. Assis sur une chaise de camping, il est installé devant une machine inhabituelle. En haut d’un trépied, une sorte de boîtier, équipée d’une caméra et d’un laser. Cédric pointe le laser vers la balle. Sur sa tablette, il la visualise en direct, et appuie dessus avec son stylet. Une fois la balle identifiée, "le laser mesure la distance entre le trou et la balle", et le tour est joué.

Des données transmises en temps réel 

Cédric vient de mesurer la distance exacte de la balle, et les mesures collectées sont envoyées en temps réel au centre de données. Dans un an, c’est cette technique qui sera utilisée pour permettre notamment aux téléspectateurs d’avoir les statistiques en direct à chaque coup d’un joueur.  

A côté de lui, Vincent note sur une carte où la balle atterrit. "Je pointe sur la carte visuellement, comme une bataille navale. L’intérêt est de vérifier qu’il y a une corrélation entre ce que je note, et ce que mesure Cédric", précise-t-il. Une sorte de vérification humaine de l’analyse technologique.  

"Il y a les données de 60 joueurs qui remontent en même temps", souligne Anne Murac, membre de l’organisation de Paris 2024. "La question c’est de savoir comment on organise ces informations. C’est de la haute technologie. On travaille avec des codeurs et des personnes qui font des métiers très étranges, et qui interprètent le score et l’information", précise-t-elle.  

Des détails à corriger 

De la haute technologie, qui est en presque à son coup d’essai. Car ce dispositif n’est utilisé que tous les quatre ans. Il est unique aux Jeux, et le golf n’est revenu aux JO qu’en 2016, à Rio. "Ces tests sont extrêmement importants. On ne connaît pas ces outils. Ce ne sont pas les mêmes outils que sur la Ryder Cup par exemple. C’est un dispositif assez important, qui est lourd, et qui a besoin d’être testé un an avant pour pouvoir rectifier, améliorer et performer au mieux", témoigne Paul Armitage, manageur du golf pour Paris 2024.  

Des détails à corriger, les volontaires en remarquent sans problème. "Il y a beaucoup de difficultés qu’on va faire remonter. Là par exemple, on a un problème de visibilité sur l’écran quand il y a trop de lumière, ce sont des petites choses qui peuvent facilement être améliorées", promet Vincent.  

Mais les volontaires aussi, doivent progresser, eux qui ont reçus une journée de formation la veille du championnat. "Il y a des ajustements à faire, il faut être très concentrés. Quand on sera face à des grands champions on peut être impressionné donc il ne faut pas être stressé, être concentré sur la mission", assure Alexis, un autre volontaire. Lui, son rôle, c’est de notifier sur un téléphone "chaque tir de chaque joueur, chaque club utilisé, chaque environnement, chaque localisation". Il suit un groupe de trois joueurs tout le long de leur parcours, et son travail est également essentiel pour remonter les données en temps réel.  

Un site déjà testé et approuvé 

Entre eux, tous les volontaires sont connectés par une radio, et équipés d’oreillettes. "C’est très important d’avoir des données fiables. On sera prêts dans un an, et le parcours sera prêt aussi", ajoute Alexis.  

Pour le parcours, il n’y a pas de soucis à se faire. "Avec la Ryder Cup en 2018, il y a déjà eu pas mal d’aménagements qui ont été faits ici. L’idée n’est pas de réinventer la roue mais de s’appuyer sur ce qui fonctionne. On a un outil de travail assez magique, c’est facile ici !", se réjouit Anne Murac.  

Si le dispositif en 2024 ressemblera beaucoup à celui mis en place pour ces championnats de France des jeunes, le cadre, lui, sera diamétralement différent. Autour du parcours de l’Albatros du Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines, 30 000 personnes viendront chaque jour participer la grande gête des Jeux et du golf, dans un an.  

Edgar Groleau, à Saint-Quentin-en-Yvelines