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Mondial de hand: Les Bleues favorites mais pas gâtées par les organisateurs

L’équipe de France entame ce samedi matin la défense de son titre au Championnat du monde de handball au Japon contre la Corée du Sud (10h). Cela représente un gros défi pour les Bleues entre challenge sportif et pépins logistiques.

Championne du monde et d’Europe en titre, l’équipe de France féminine de handball défendra sa couronne planétaire au Japon du 30 novembre au 15 décembre. Malgré leur statut de grand favori, les Bleues auront fort à faire pour remporter un deuxième titre mondial consécutif. Et pour cause, en plus de la concurrence des autres prétendants à la victoire finale, les joueuses d’Olivier Krumbholz devront aussi jongler avec une organisation compliquée. Les Tricolores se relancent à la conquête de l’or mais cela s’annonce complexe.

Un parcours relevé jusqu’aux demies

Privée de leur habituelle capitaine Siraba Dembélé et de la gardienne Cléopâtre Darleux, pour cause de grossesse, l’équipe de France n’aura pas le droit de se manquer lors du Mondial nippon. Dès le premier tour, les Bleues entameront la défense de leur titre avec plusieurs matchs pièges. Ainsi, le groupe B contiendra pas moins de cinq anciens vainqueurs de l’épreuve sur six équipes avec la présence de la France, du Danemark, du Brésil et de la Corée du Sud.

La faible sélection australienne risque de le sentir passer. Pour le reste, si les Brésiliennes et des Coréennes semblent un poil au-dessous, les Tricolores devront s’en méfier pour leurs deux premiers matchs du tournoi ce samedi (10 heure française) et dimanche.

Même si les Bleues parviennent à terminer parmi les trois meilleures sélections de leur groupe lors du premier tour, leur parcours du combattant ne sera pas terminé pour autant. En cas de qualification, les Françaises pourraient hériter de la Serbie mais surtout des Pays-Bas et de la Norvège (finaliste en 2017) dans la course aux demies.

Lors ce Mondial au Japon, l’équipe de France sera la sélection à battre. Un statut qui n’inquiète pas outre-mesure Camille Ayglon-Saurina. "On est de plus en plus attendues par nos adversaires, les filles qui jouent en club avec elles le sentent bien, a expliqué la joueuse de 34 ans pour RMC Sport. Faire tomber l’équipe de France c’est un peu le défi de toutes les équipes. Je pense que l’on va rencontrer énormément d’adversité."

Une logistique en mode casse-tête nippon

Outre un tournoi compliqué sur le plan sportif et ce statut d’équipe à battre, les Bleues vont devoir aussi gérer une situation difficile sur le plan logistique. Parmi les prétendants au titre lors de ce Mondial, l’équipe de France est la plus mal loties en terme d’organisation. Si elles vont au bout, les seize joueuses tricolores auront donc joué dans quatre voire cinq salles différentes. A titre de comparaison, leurs rivales du groupe A joueront dans un maximum de deux locations. 

Pire encore, la France disputera ses quatre premiers matchs du Mondial dans le "Yamaga City Overall Gymnasium", enceinte la plus éloignée de leur hôtel et situé à plus de quarante-cinq minutes de route.

"On nous met des petits bâtons dans les roues"

Tenantes du titre, les Tricolores joueront ainsi dans la plus petite salle du Mondial avec moins de 2.000 places disponibles. "Les organisateurs ont dû se dire qu’ils gâtaient le champion du monde, a encore lancé avec le sourire l’arrière droite des Bleues. Il y a des équipes qui ne se déplacent pas beaucoup alors que nous allons avoir énormément de trajet. Il faut s’y adapter. On nous met des petits bâtons dans les roues mais cela va nous apporter un surplus de motivation."

Un avis partagé par Olivier Krumbholz ce vendredi: "On est bien reçu dans des chambres confortables mais on a un seul problème et c’est l’éloignement. On est loin de tout et chaque fois que l’on veut faire quelque chose on a une demi-heure de bus."

Malgré une grosse adversité et des complications en matière de logistiques, l’équipe de France se veut ambitieuse lors du Mondial au Japon. Les Bleues veulent à la fois conserver leur titre et marquer les esprits à quelques mois des Jeux Olympiques à Tokyo l’été prochain. La conquête de la médaille d’or aux JO passe d’abord par un beau tournoi cet hiver.

Jean-Guy Lebreton avec Antoine Arlot au Japon