Euro de judo: "La semaine dernière j’étais au bar", sourit Revol, après sa médaille de bronze

Cédric Revol, pas mal de terminer 3e alors que vous ne deviez pas être aligné sur cet Euro?

La semaine dernière j’étais au chevet de ma grand-mère qui n’allait pas bien. J’ai vraiment déconnecté après le stage de Vichy. Mercredi dernier j’étais au bar avec des copains pour me changer les idées. Le jeudi on m’appelle, on me dit qu’il y a deux forfaits (Daikii Bouba et Aurélien Diesse) et que je rentre dans la sélection en tant que deuxième réserviste. Je me pèse: 66kg! J’étais dans mon club, dans mes montagnes, près de ma grand-mère. Je me suis entraîné avec des petits, des moins de 46 kilos! J’ai essayé de le faire pour ma grand-mère, pour ma famille, pour moi. Je n’étais pas dans le ressort de ‘ils n’ont pas voulu me mettre dans la sélection’.

Vous avez beaucoup attaqué et fort avec comme grand moment ce fauchage sur l’Ukrainien Artem Lesiuk pour le bronze...

J’ai l’impression de ne pas être tout seul sur le tatami. Souvent quand je suis mené c’est compliqué à cause de mon judo. Sur le Russe ( Ramazan Abdulaev) en quart de finale je suis mené, je place un corps à corps et un fauchage que je ne fais jamais! J’étais un peu habité en mode tout prendre, de kiffer, c’était peut-être la dernière compétition de l’olympiade pour moi. Même le o soto gari (fauchage extérieur) en place de trois, je n’ai jamais mis de o soto-gari de ma vie.

Quelle saveur a cette médaille par rapport à celle de 2022?

C’est toujours plus compliqué de confirmer. Ce qui est particulier c’est le contexte. La semaine dernière j’étais au bar en train de manger du Saint-Félicien rôti. La saveur qu’elle a c’est le contexte, je ne devais pas être là.

Vous l’avez dit c’était sûrement votre dernière compétition de l’olympiade car vous n’êtes pas sélectionné pour les Mondiaux et pour les JO...

Je finis sur une médaille de bronze. Là où j’étais frustré c’est que je voulais finir l’olympiade sur quelque chose de cool et je n’étais pas appelé sur cet Euro. Ça m’a montré qu’il fallait rester mobilisé. Je ne souhaite pas de mal à mes coéquipiers. C’était peut-être ma dernière compétition de l’olympiade mais c’était une bonne dernière compétition, je me suis fait plaisir.