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Judo: les belles cartes bleues à l'Euro

Faïza Mokdar le 17 janvier 2024

Faïza Mokdar le 17 janvier 2024 - ICON SPORT

Les championnats d’Europe de judo débutent ce jeudi à Zagreb (Croatie) sans la grande majorité des sélectionnés olympiques français mais pas sans belles cartes. Focus sur trois judokas en lice pour cette première journée.

-48kg : Blandine Pont pour digérer la non-sélection olympique

Seule au Japon pendant 15 jours, quelques jours après le passage de l’équipe de France olympique, Blandine Pont a passé son judo au révélateur des micromachines nippones. "Ce genre de stage permet de trouver des choses en soi et de dépasser ses limites", confie l’Héraultaise. L’automne dernier, Shirine Boukli a obtenu le strapontin olympique des moins de 48 kilos à la faveur d’une deuxième place aux Mondiaux et d’une grande régularité en tournoi. Blessée au genou en décembre, Pont a soigné son corps et son esprit pour sauter avec appétit sur cette première sélection lors d’un Euro: "La déception se digère au fur et à mesure. C’est difficile car on entend parler des JO tous les jours. J’essaye de retrouver du plaisir dans ma pratique. Je me focus sur cet objectif." En parallèle, elle continue avec succès ses études en odontologie et sa confection de tapis avec déjà deux expositions. Un mois plus tard, elle sera de retour aux Mondiaux où sa 5e place en 2023 a laissé entrevoir ses capacités à ce niveau.

-60kg : Romain Valadier-Picard pour confirmer

A Vichy, où il a préparé cet Euro RVP a montré son talent raquette de ping-pong en main. Son refus de la défaite aussi. Le moins de 60 kilos déteste perdre quel que soit le sport et l’enjeu. Stéphane Auduc l’un de ses entraîneurs ne l’a pas découvert lorsque le petit francilien a remonté le score. Comme Pont, Valadier-Picard n’a pas été choisi pour les JO. Luka Mkheidze lui a été préféré. Une décision précoce selon le moins de 60 kilos de l’ACBB. Hormis le tournoi de Tokyo où il se blesse, il n’a pas montré beaucoup de failles depuis. Sa première médaille européenne en novembre dernier à Montpellier a été cueillie à force de courage et d’une condition physique en titane. Depuis, on a vu le judo de l’étudiant-ingénieur enfin fleurir après ses promesses juniors. Ses mouvements d’épaule tranchants l’ont monté sur la troisième marche du podium à Tashkent. Monté à la 11e place mondial derrière son coéquipier Cédric Revol, également sélectionné, il peut d’ores et déjà poser des petits cailloux pour l’après Paris 2024 au cas où Luka Mkheidze déciderait de lâcher son emprise sur les 60 kilos tricolores.

-57kg : Faïza Mokdar arrive lancée

Croisée il y a quelques jours en stage au Temple-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Faïza Mokdar sourit de ces spectateurs qui l’ont découverte à l’occasion de sa victoire tonitruante en février à Bercy: "Beaucoup de personnes me disent ‘ça fait quoi de sortir de nulle part et de réussir à gagner Paris?’. Mais ça fait longtemps que je suis là, je ne sors pas de nulle part!" La Parisienne de 22 ans est à ranger dans la catégorie des phénomènes. En jeune, elle a vampirisé la même saison les titres nationaux cadet, junior et senior! Deux médailles de bronze sur des grands tournois internationaux sont rapidement venues mais impossible de briser le mur incarné par Amandine Buchard en moins de 52 kilos puis Sarah-Léonie Cysique en moins de 57 kilos. Son succès à Paris en battant le total de 5 titres mondiaux et 1 titre olympique lui a ouvert les portes de Zagreb, sa première chance en grand championnat. "Je me dis qu’en fait c’est juste la suite, il faut que je continue comme ça. Je suis pressée d’y être", répète celle qui martèle les mots persévérance et travail.

Morgan Maury