RMC Sport

Judo: Tcheuméo laisse la main à Malonga lors du Grand Chelem de Tbilissi

En ne terminant que 5e à Tbilissi ce dimanche dans la catégorie des moins de 78 kilos, Audrey Tcheuméo n’a pas marqué de points en vue de la sélection olympique. À Madeleine Malonga de répondre dimanche prochain à Antalya.

Dans ce duel à distance, Audrey Tcheuméo a eu l’avantage du trait comme on dit aux échecs. Celui de jouer en première et d’obliger l’adversaire à réagir. Le champ d’adversaires proposé à la championne du monde 2011 pouvait laisser une très belle trace en cas de succès dans la soirée de Tbilissi. Charge à Madeleine Malonga de faire aussi bien sur les tatamis turcs dans une semaine.

L’avantage s’est inversé

La prestation de la judoka du Paris Saint-Germain judo laisse de très bonnes cartes à sa cadette. Le gros coup n’est pas venu. Elle paye un hiver difficile après un printemps 2023 exceptionnel. Le menu proposé à la Bondynoise ce dimanche en Géorgie était une montée de plus en plus raide. D’abord la Croate Prodan, qui l’a battue sur leur seule confrontation, puis l’Ukrainienne Lytvynenko, médaillée mondiale, et si qualification une demi-finale face à la Néerlandaise Steenhuis contre qui elle a perdu ses deux derniers affrontements. Des noms qui auraient pu valoir cher si elle les avait cochés.

Tcheuméo a rapidement réglé le cas de la Croate avec un fauchage autoritaire après la première minute. En quart face à l’Ukrainienne, c’est le scénario qu'elle déteste qui se déroule. Un match à rallonge où le physique déclinant de Tcheuméo au fil des minutes ne lui permet pas de tenir le jeu tactique proposé par Lytvyneko. Devant aux pénalités, "Tchoumi" s’étiole peu à peu malgré les encouragements de Christophe Massina sur sa chaise. En prolongation, Lytvynenko la cadre, lui fait lâcher les mains, la sort du tatami. La troisième pénalité tombe contre Tcheuméo. Une décision qui la pousse dans le tableau de repêchage.

D’abord face à la Slovène Lobnik, 15e mondiale, qu’elle immobilise. Pour le bronze, crucial pour elle, s’est profilée l’Allemande Alina Boehm, championne d’Europe en titre. Les judokas germaniques sont dans la même situation que les Françaises dans cette catégorie. Obligées de se départager. Boehm doit montrer sa supériorité face à Anna Maria Wagner (pas au poids dimanche), une ancienne championne du monde. Tcheuméo a démarré fort plaçant son bras derrière la tête et faisant monter les pénalités. Le temps passant, elle a eu du mal à reproduire cette domination physique. Elle est aussi privée de son entraîneur sur la chaise, éjecté par l’arbitre pour n’avoir pas respecté les temps de coaching.

Des rêves de troisièmes JO envolés?

Dans la prolongation elle pousse Boehm sur le côté qui continue de rouler dans une espèce de sumi-gaeshi (technique de sacrifice par en-dessous), Tcheuméo tombe sur la tranche, waza-ari, pas de podium. Elle s’est accroupie à la décision de l’arbitre, un peu interdite face à cette drôle d’enchaînement. Ses rêves de troisièmes Jeux olympiques après Londres (3e) et Rio de Janeiro (2e) se sont peut-être envolés aujourd’hui en Géorgie.

À Antalya dimanche 31 mars, Madeleine Malonga va retrouver une bonne partie des adversaires de sa compatriote. Les deux Allemandes en seront, comme la Slovène Lobnik. Pas l’Ukrainienne, remplacée par la Portugaise Sampaio. Malonga devrait retrouver en quart de finale la Chinoise Ma grâce à son statut de tête de série numéro 4, avant une demi-finale face à Wagner, son clone de judo (trois victoires chacune). Une place en finale lui permettrait certainement de mettre fin au dernier feuilleton de l’équipe olympique de judo lors du dernier comité de sélection mardi 2 janvier dernier. À elle de conclure.

Morgan Maury