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Championnats d'Europe de natation: la fierté des Bleues après leur médaille historique en natation synchronisée

Le clan français a décroché la médaille de bronze l’épreuve par équipe technique en natation synchronisée, ce jeudi aux championnats d'Europe de Rome. Un podium historique qui met fin à une longue disette dans la discipline.

C’est la fin d’une longue période de disette pour la natation synchronisée française. L’équipe de France (88.0093 points) a décroché la médaille de bronze de l’épreuve par équipe technique aux Championnats d’Europe à Rome. C’est l’Ukraine qui s’est imposée avec 92.5106, devant les Italiennes avec un total de 90.3772.

Il s’agit de la première médaille pour la France par équipe dans un championnat d’Europe depuis 2000. La dernière médaille en natation artistique pour la France dans un Euro datait de 2004 (en duo pour Virginie Dedieu et Laure Thibaud-Obry, qui est aujourd’hui coach de l’équipe). Virginie Dedieu était la dernière Tricolore à être montée sur un podium international, avec son or mondial en 2007. Le ballet français, qui nageait sur des musiques de Daft Punk, était composé d'Eve Planeix, Charlotte Tremble, Ambre Esnault, Laura Gonzalez, Mayssa Guermoud, Oriane Jaillardon, Maureen Jenkins et Romane Lunel. Les Françaises, qui s’étaient affirmées il y a un mois aux Championnats du monde de Budapest en terminant au pied du podium, confirment leur progression, même si les Espagnoles n’étaient pas présentes à Rome et malgré un souci de sonorisation.

Charlotte Tremble, quel est le sentiment après le podium et cette médaille historique?

C’est beaucoup de fierté et un accomplissement aussi parce qu’on a travaillé très dur pour y arriver. Je pense qu’on ne réalise pas encore (elle se retourne vers ses coéquipières qui acquiescent ndlr). Donc très heureuses, très fières mais en même temps encore concentrées sur la suite de la compétition. Il reste encore trois épreuves. On a des étoiles dans les yeux et ça remet un coup de boost pour la suite de la compétition.

D’autant que vous avez dû gérer un incident pendant le programme avec la musique…

Sur la fin d’un élément, on a entendu un grésillement sous l’eau et la musique est revenue en arrière. Donc c’est compliqué parce que la musique, c’est comme un métronome, on la suit, on compte très fort dans notre tête et là ça a bousculé tous nos repères. Normalement ça n’arrive pas en compétition! Donc on a dû compter à voix haute et se remettre toutes dedans mais on a su rebondir et sortir une performance jusqu’à la fin. Ça s’est juste vu sur une faute mais on a su repartir de plus belle et sortir ce qu’on avait à sortir.

Vous étiez à quatre points des Italiennes à Budapest, vous n’êtes plus qu’à deux points ici. Il manque quoi maintenant pour les dépasser?

C’est chouette de voir qu’on grappille des points sur des filles qui sont devant nous depuis un moment. Je pense qu’il nous manque encore de la précision et un peu plus de maturité et de combativité par rapport aux Italiennes, qui sont des filles un peu plus âgées. On s’inspire vachement aussi quand on les voit nager. Quand on est rentrées à l’INSEP, on était jeunes, on était dans la catégorie d’en dessous. On a grandi ensemble. Les Italiennes ont 30 ans et nous, on est plus sur la vingtaine. On n’est pas au même niveau d’âge mais on ne va pas se démonter et essayer de grappiller encore sur chaque épreuve.

Vous avez franchi un cap sur cet été...

On a réussi à améliorer pas mal de choses et maintenant que l’on a un socle qui est stable et fort, on peut encore aller chercher plus loin. C’est rassurant et on arrive à marquer les esprits, à aller chercher une médaille, c’est fou. On peut toujours aller chercher plus loin. Ça demande énormément de boulot, là déjà on est à 8h d’entraînement par jour, mais on ne se démonte pas et on y va.

Cela change-t-il les perspectives en vue de Paris 2024, entre votre prestation de Budapest et ici à Rome avec cette médaille?

Ce qui a changé entre Budapest et aujourd’hui, c’est qu’on avait la possibilité d’aller chercher une médaille. Sachant qu’aux Championnats du monde, même si on s’en est rapprochées, ce n’était pas possible. Là, ça nous a motivé et la médaille, ça prouve qu’on est fortes, qu’on a fait des progrès et que notre travail a été valorisé par les juges avec ce petit bout de métal (elle montre la médaille ndlr). Mais c’est vrai que les Jeux à Paris, on l’a toutes dans un coin de la tête. A Tokyo, les familles n’ont pas pu venir nous voir nager, là on est directement qualifiées car on est le pays-hôte donc nager ensemble aux Jeux, ça va être incroyable.

J.Richard