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Natation: la réponse de l’AMA aux suspicions de dopage des nageurs chinois (avec l'excuse du Covid)

La nageuse chinoise Zhang Yufei aux JO de Tokyo en 2021

La nageuse chinoise Zhang Yufei aux JO de Tokyo en 2021 - AFP

L’Agence mondiale anti-dopage se défend d’avoir passé sous silence le possible contrôle antidopage positif de 23 nageurs chinois en 2021 à sept mois des Jeux olympiques de Tokyo. L’AMA assure avoir examiné les données que lui a fourni la CHINADA, l’agence chinoise antidopage, mais dit ne pas avoir pu se rendre en Chine en raison du Covid pour mener jusqu'au bout son enquête.

Vers un énorme scandale dans le monde de la natation? Samedi, le New York Times et la chaine allemande ARD ont révélé que 23 nageurs chinois ont été testés positifs au trimetazidine (TMZ), un produit dopant, lors d’une compétition à Shijiazhuang au début de l’année 2021. Des contrôles positifs qui n’auraient pas empêché 13 nageurs de participer aux Jeux olympiques de Tokyo sept mois plus tard. Et pour certains, comme la double championne olympique Zhang Yufei au Japon, de briller (les Chinois ont remporté six médailles dans les épreuves de natation). Ces athlètes auraient été, selon la Chine, victimes d’une contamination par la nourriture.

Le scandale frapperait donc la natation chinoise mais aussi l’Agence mondiale antidopage (AMA) qui a été mise au courant de ces contrôles positifs et qui serait donc soupçonnée d’avoir passé sous silence cette affaire. Alors que ces révélations sont relayées à travers le monde ce samedi, à seulement trois mois des Jeux de Paris, l’AMA a rapidement réagi. Si l’agence internationale confirme avoir bien été informée de ces contrôles, elle indique ne pas avoir pu aller au bout de ses investigations en raison des restrictions sanitaires liées au Covid.

Les nageurs chinois pas inquiétés avant les Jeux de Paris?

"L’AMA a été informée en juin 2021 de la décision de l’agence chinoise antidopage (CHINADA) d’accepter que les nageurs ont été contrôlés positifs début 2021 à la TMZ après avoir été exposés par inadvertance à cette substance à la suite d’une contamination", indique le communiqué. L’AMA assure avoir "examiné attentivement la situation" et "avoir demandé le dossier complet."

Ces analyses effectuées par des experts scientifiques indépendants ont duré plusieurs semaines mais l’Agence mondiale antidopage n’a pas pu poursuivre leur étude jusqu’au bout: "Les scientifiques et les enquêteurs de l’AMA n’ont pas pu mener leur enquête sur le terrain, en Chine, en raison des restrictions extrêmes imposées par le confinement lié au Covid. L’AMA a finalement conclu qu’elle n’était pas en mesure de réfuter la possibilité qu’une contamination soit à l’origine du TMZ et qu’elle soit compatible avec les données analytiques dans le dossier." Les nageurs chinois testés positifs il y a trois ans et qui, pour certains, sont attendus cet été à Paris ne devraient donc pas être davantage inquiétés. En tout cas par l’AMA.

ABr