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Double Contact - Beendo Z: "Mbappé et son père m’ont donné de la force"

RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. A l’occasion de la sortie de son projet "De la fontaine", on a rencontré Beendo Z. Le rappeur du 95 nous parle de son parcours en crampons, de son lien avec les Mbappé et de son soutien à l’OL.

S’il y avait un onze-type du rap français, il en ferait certainement partie. Avant de se faire connaître au micro, Beendo Z a mené une solide carrière en crampons. Après avoir débuté à l’Entente Sannois Saint-Gratien, le club de sa ville (à une vingtaine de kilomètres au nord de Paris), le rappeur du Val-d’Oise est notamment passé par Poitiers. Jusqu’à évoluer en National 3. Il a ensuite quitté l’Hexagone pour s’engager avec l’Olympique de Genève, en Suisse. Mais la pandémie de Covid a bouleversé ses plans début 2020.

Le jeune footballeur s’est alors tourné vers la musique. "Je suis rentré sur Paname, je me suis mis à rapper et ça a pris. Je ne me suis pas trop pris la tête, j’ai choisi le rap, explique-t-il lorsqu’on le rencontre après la sortie de son projet "De la fontaine" (disponible depuis début novembre). C’était compliqué de retrouver un club. A l’époque, je n’avais pas d’agent. Je comptais sur mes propres forces et c’était grave dur de trouver un club où je pouvais aller. J’ai fait des essais à gauche à droite, mais vu que le rap a un peu marché, je me suis dit que j’allais continuer là-dedans. Je savais que j’avais le potentiel pour y arriver dans le foot, mais ça demande plus de travail qu’on ne le croit. Il faut de la détermination, de la rigueur. Ta vie d’à côté, tu ne peux pas trop en profiter."

"Je ne vais pas dire que je n’ai pas percé parce que le coach ne m’aimait pas"

Beendo Z reconnaît volontiers ne pas s’être donné les moyens de se démarquer sur le rectangle vert. Par manque de sérieux et d’implication: "Ça m’a porté préjudice. C’est pour ça aussi que j’en suis là. Je ne vais pas dire que je n’ai pas percé parce que le coach ne m’aimait pas, non. Si tu ne travailles pas comme tu dois le faire, si tu ne te mets pas à la hauteur des exigences du métier, tu ne vas pas réussir."

L’artiste de 24 ans a grandi dans les pas d’un père footballeur professionnel, originaire du Cameroun et passé notamment par Saint-Gratien, Beauvais ou Dunkerque, où il a vu le jour. Sa mère aussi a été licenciée en club. Beendo Z lui a joué à tous les postes mais il se décrit comme un "créateur dans l’âme". "Je ne suis pas un buteur. J’aime bien faire la dernière passe, construire. Je suis dans ce jeu de possession, c’est ça mon kiff. J’aime bien les joueurs comme Pedri, Gavi ou Toni Kroos. Moi, je me verrais plus comme un De Jong", glisse celui qui s’est illustré lors du match Planète Rap 2 organisé entre des rappeurs et des streamers, en juin dernier à Bobigny. En plaçant notamment un coup du sombrero dévastateur sur un adversaire.

"Le père de Mbappé, ça se voit qu’il est comme nous"

Supporter de l’OL en souvenir de la grande époque des Juninho, Karim Benzema ou Sidney Govou, l’artiste du 95 apprécie également le Barça depuis l’époque de Pep Guardiola. Il y a six mois, il a tout de même nommé l’un de ses morceaux en hommage à Kylian Mbappé. "Mbappé, c’est nous, souffle-t-il. Il est originaire du Cameroun par son père, algérien par sa mère. Il réunit tout ce que nos quartiers représentent. C’est le porte-drapeau de notre France à nous. C’est un symbole."

Via son manager Feneu, Beendo Z a reçu la validation de l’attaquant du PSG en personne. Avant de rencontrer son père Wilfrid Mbappé lors d’un match du Variétés Club de France, dont il a donné le coup d’envoi: "On a discuté. Je lui ai fait écouter le morceau et il m’a encouragé. On a pris une petite photo. J’étais surpris à quel point le gars a la tête sur les épaules. Ça se voit qu’il est comme nous. C’est comme si c’était notre grand. J’étais agréablement surpris. Il m’a vraiment pris comme si j’étais son petit, c’est ce qui m’a plu."

"Zaïre-Emery, je le vois comme un mec de 25 piges"

Connecté à Jonathan Ikoné, qu’il décrit comme un véritable passionné de rap français, Beendo Z a pu défier Thiago Thiago Silva et Kalidou Koulibaly lors d’événements promotionnels. "C’est des mecs tranquilles, comme nous, mais ils sont vraiment bons, temoigne-t-il. Tu vois la différence entre un pro et un mec lambda. Le touché de balle, la gestuelle, l’attitude… ce sont des petits détails, mais ça joue."

Parmi les jeunes talents du moment, il apprécie particulièrement Warren Zaïre-Emery et son flow de vieux briscard: "Il va devenir un très très grand joueur. Il est bien entouré lui aussi. Il est très mature dans son jeu. C’est rare les joueurs qui arrivent à avoir cette maturité si tôt. Il a 17 ans mais je le vois comme un mec de 25 piges, il se fond bien dans la masse. C’est impressionnant je trouve. Il y a des grands joueurs autour de lui, il va apprendre. Il a un bel avenir devant lui."

"On aura une équipe de Galactiques aux JO de Paris"

Au-delà de WZE, le punchliner de Saint-Gratien (qui envisage de lancer sa structure de management sportif) attend impatiemment le tournoi olympique de Paris 2024, dans la foulée de l’Euro en Allemagne. Avec l’envie de voir les Bleuets en or dans la capitale.

"Mbappé va le jouer celui-là. On aura une équipe de Galactiques. Les U21, souvent ils nous décevaient dans les Euro et tout. Je n’arrivais pas trop à comprendre parce qu’on avait une des meilleures générations. Mais je pense que cette année, ça va le faire. C’est une équipe de petites stars. Il faut savoir gérer ce groupe-là et Thierry Henry, c’est le coach parfait pour eux. En plus, ils seront chez eux. Il y a moyen de faire un bon truc!"

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport