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Double Contact - Billy: "J’ai combattu contre le petit frère de Tony Yoka"

RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des personnalités qui font l’actu. Pour cet épisode, on a rencontré Billy, l’un des streamers les plus suivis de France, connu sous le pseudo "RebeuDeter". L’occasion de parler de son passé de boxeur, de ses liens avec la famille Kanté et de l'épopée du Maroc au Mondial 2022.

Il est apprécié pour sa bonne humeur, sa franchise et son authenticité. Depuis quelques années, Billy est l’un des streamers les plus suivis de France. Après avoir percé sur Twitter, celui qui s’est fait connaître sous le pseudo "RebeuDeter" a explosé durant le premier confinement. Ses vidéos cartonnent aujourd’hui sur YouTube. Les sessions live qu’il anime sur Twitch, souvent en compagnie de son pote Amine (AmineMaTue), créent l’événement. Très discret dans les médias, Billal (son vrai prénom) a accepté de se confier à notre micro. L’occasion de revenir sur son expérience des rings.

Après avoir commencé par la boxe éducative, Billy s'est lancé dans une carrière en amateur vers l’âge de 15 ans. "J’ai fait une dizaine de combats. Techniquement, je suis pas mal", explique le streamer originaire des Hauts-de-Seine, avant de nous raconter le jour où il a failli tomber KO: "C’était avant mes 18 ans. J’étais censé tombé contre un mec qui avait à peu près le même âge, mais il faisait 23 ans le poto! Le gars était terrorisant. J’ai gagné ce combat mais à un moment, il m’a mis une patate et il m’a éteint la lumière. Je ne voyais plus rien devant moi, mais je suis resté debout en attendant la fin du round. Comme un fantôme (rires). A ce moment-là, il ne faut rien laisser transparaître parce que si l’arbitre capte que tu es sonné et qu’il te compte, ça donne de la force à ton adversaire et dès la reprise, il va t’allumer encore plus."

"Ils mettent des balles d’AK-47 sur le ring"

Durant son parcours, Billy a affronté à deux reprises Victor Yoka, le petit frère de Tony Yoka, au nord de Paris, puis dans les Yvelines: "J’ai fait mon premier combat amateur contre lui. Je ne me suis pas tant fait éclater que ça, alors qu’il était vraiment fort. Il y avait un écart entre nous, que j’ai essayé de combler lors de notre deuxième combat. C’était lourd parce que j’ai été compté par l’arbitre à un moment, je l’ai fait compter lui aussi juste derrière. Franchement, c’est mon meilleur combat. Je me sentais trop bien. Même physiquement, j’ai tout tenu. Depuis ce jour-là, je ne l’ai plus jamais revu mais je sais qu’il a continué la boxe. C’est un mec hyper talentueux. Je ne lui souhaite que de la force pour la suite."

Fasciné par l’art de défendre, Billy a toujours appréhendé le noble art comme une partie d’échecs. Pour se perfectionner, il a beaucoup regardé les highlights de Pernell Whitaker, l’ancien champion du monde américain (décédé en 2019 à 55 ans). Mais aussi ceux de Mike Tyson et Mohamed Ali. Dans la génération actuelle, il apprécie la classe de Canelo Alvarez ou la hargne de Gervonta Davis. Il a aussi pu assister à certains combats des Français Nordine Oubaali et Souleymane Cissokho. Aux premières loges. "En vrai, ils mettent des balles d’AK-47, témoigne-t-il. Tu ne peux pas t’en rendre compte en vidéo. Il faut être là pour le croire."

"J’ai grandi avec les frères de Kanté"

Balle au pied, en revanche, Billal est moins dans son élément, même s'il a participé à l'Eleven All Stars en octobre dernier au stade Jean-Bouin, lors de la victoire de l'équipe de France des streameurs face à l'Espagne (2-0). "J’en ai fait en club durant deux-trois ans. Juste pour être avec mes potes de l’école. C’était à Suresnes, là où N’Golo Kanté a commencé. J’ai grandi avec ses petits frères, on était ensemble au centre aéré. Je savais que leur grand frère faisait du foot mais j’étais loin de me douter qu’il finirait en équipe de France. Je crois qu’à cette époque-là, il était encore à Caen."

Même s’il s’est rendu plusieurs fois au Parc des Princes pour voir le PSG, le streamer de 25 ans ne soutient pas un club en particulier: "Je suis à la ramasse. J’avais fait une story Insta en demandant aux gens quelle équipe je devrais supporter. Je cherche une équipe qui n’a pas forcément tous les moyens de la terre pour acheter les meilleurs joueurs. Une équipe d’outsiders. On m’a conseillé Arsenal et Liverpool."

Un "gros événement sportif" en préparation

Billy regarde globalement peu de matchs de foot à l’année. Mais il a tout de même suivi la Coupe du monde 2022, à partir des huitièmes de finale. Avec un coup de cœur pour l’épopée historique du Maroc: "Pourtant, je suis Algérien hein, sourit-il. Mais j’étais à fond derrières les fréros marocains. Trop belle histoire. Pour moi, c’est un manga ce truc. Je ne sais pas s’ils se sont rendus compte de ce qu’ils étaient en train de faire. Ils ont permis de faire rayonner leur pays sur plusieurs années grâce aux trois-quatre matchs de dingue qu’ils ont fait. Ils étaient soudés, on avait l’impression de voir une équipe de frères qui allait la guerre. Je kiffais aussi quand certains faisaient entrer leurs mères sur le terrain pour célébrer. C’était une famille."

Avant de se quitter, Billal nous parle d’un projet ambitieux sur lequel il travaille actuellement. Sans pouvoir en dire trop: "J’ai un gros événement qui arrive, lié à mes anciennes activités sportives. Il y aura beaucoup d’acteurs sportifs de YouTube en France. Je suis en pleine préparation. Ça avance. Les connexions se font et vont se faire..."

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport