Double Contact - Leys: "Le mindset de Doumbé, c’est vraiment une inspiration"

Il y a dans sa famille un vice-champion du monde, qui a porté 71 fois le maillot de l’équipe de France, en faisant les beaux jours du Real Madrid et de Chelsea. Même si Leys ne l’a pas énormément côtoyé, elle est la petite cousine de Claude Makélélé. La rappeuse de Reims (27 ans), beaucoup plus jeune que l’ex-milieu de terrain des Bleus (51 ans), a grandi avec les images de sa réussite. "Ce n’est pas quelqu’un qui parle beaucoup. Il observe ce qu’il y a autour de lui. Il est charismatique", confie-t-elle lorsqu’on la retrouve après la sortie de son projet éponyme "LEYS" (disponible depuis le 8 mars).

D’origine centrafricaine, la kickeuse de Champagne-Ardenne partage aussi des racines congolaises avec son illustre cousin, natif de Kinshasa. Il y a quatre ans, Leys a d’ailleurs sorti un morceau intitulé "Makélélé", dans lequel elle reprend une célèbre punchline de l’ancien n°6, tirée d’un documentaire retraçant le parcours des Bleus au Mondial 2006 ("Rendez-vous le 9 juillet"). A l’heure de se replonger dans le quart de finale victorieux face au Brésil de Ronaldo, Ronaldinho et Kaka (1-0), Claude Makélélé y exprime sa détermination, en lâchant: "Brésil ou pas, je m’en bats les couilles. Brésil ou pas, Ronaldinho, machin chouette, rien à foutre". La séquence, devenue culte, est régulièrement reprise sur les réseaux. Et Leslie (son vrai prénom) a décidé de se l’approprier. A sa façon.

Un moment privilégié avec Makélélé lors d'un PSG-Reims

"Ça m’a fait trop rire, j’ai kiffé, du coup, j’ai repris cette gimmick-là. Par contre, moi j’ai été un plu soft parce que je ne suis pas trop gros mots. Donc j’ai dit: ‘Brésil ou pas, j’en ai rien à faire, je suis Makélélé’". Au-delà du clin d’œil, la freestyleuse, qui a été mise en lumière lors de la première saison de l’émission "Nouvelle École" sur Netflix (en atteignant la finale), s’inspire concrètement de l’état d’esprit de son cousin. "Ma mère m’expliquait que Claude allait à tous ses entraînements. Des fois, c’était compliqué parce qu’il n’a pas grandi avec une cuillère en argent dans la bouche. Mais ça ne l’empêchait d’être constant et de rien ne manquer. Au final, le travail paye. Je trouve qu’il y a beaucoup de similitudes entre la musique et le sport, ça me permet d’avoir un certain mindest."

Lorsque Claude Makélélé évoluait au PSG, à la fin des années 2000, Leys a pu vivre un moment privilégié avec lui. "C’était lors d’un match entre Paris et Reims. On a eu accès à l’hôtel des joueurs. On est venus avec ma famille. On s’est vu avec Claude, on a fait des photos. A cette époque-là, j’étais au lycée et il y avait des fans du PSG parmi mes profs, je ne le savais pas. La prof m’a vu là-bas et après pendant toute l’année, elle me sauçait de fou (rires)."

"Doumbé a perdu parce qu’ils avaient mal fait le ménage"

Si elle-même ne fait pas beaucoup de sport, en dehors de la salle et d’un peu de footing, Leys suit de près la carrière de Cédric Doumbé. Elle a d’ailleurs été le voir combattre il y a deux ans, peu après son passage du kick-boxing au MMA. "C’était vraiment cool, même si c’était un peu violent", se souvient-elle. En dehors de sa puissance dans la cage, Leslie apprécie le côté chambreur et arrogant du combattant franco-camerounais.

"Ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai vu une interview de lui où il disait: ‘Le fait que je parle autant, je ne pas me louper ou rater des entraînements’. Et je trouve que c’est un bête de mindset, glisse-t-elle. Ça fait en sorte que tu repousses tes limites. Avant le combat, il est obligé de charrier un peu et de pousser l’autre. C’est drôle et je pense que c’est pour ça aussi que les gens le suivent. C’est du sport mais on peut rire. Si tu perds un combat, tu ne vas pas mourir demain. Il prend beaucoup de choses à la rigolade mais quand il est sur le ring, il sait ce qu’il doit faire. C’est vraiment une inspiration. Quand tu vois sa mentale, tu te dis qu’il y a des gens aussi déterminés qui réussissent, donc si tu veux réussir, il faut être toi aussi dans ce délire-là."

"Quand tu vois le parcours de Ngannou, tu te dis que rien n’est impossible"

Le 7 mars dernier, Leys était devant son écran pour suivre le duel entre Doumbé et Baki organisé par le PFL. Et comme tout le monde, elle ne s’attendait pas à ce qu’une écharde écourte l’affrontement à l’Accor Arena de Bercy. "J’étais choquée que ça se termine comme ça, mais je me dis que Cédric Doumbé va revenir encore plus fort et qu’il va tout déchirer. Il n’a pas perdu parce qu’il a pris un KO. Il a perdu parce qu’ils avaient mal fait le ménage (rires). Il reste fort et j’espère qu’il va gagner lors de son prochain combat. Je suis sûre qu’il va gagner (…) Il pouvait ne pas combattre contre Baki. Tous les combattants avec qui il décide de faire un combat, il met de la lumière dessus. Parce qu’au-delà d’être un combattant, c’est un personnage public. Tu sais que si demain tu as un combat programmé avec lui, tu vas devenir une superstar. C’est lui qui amène la lumière et c’est fort."

La freestyleuse se dit aussi admirative du parcours hollywoodien de Francis Ngannou, qui a travaillé dans une mine de sable au Cameroun avant de traverser la mer pour devenir l’un des fighters les plus redoutés de la planète: "Ce sont des gens qui ont fait de grandes choses et qui sont partis de rien du tout. Tu te dis qu’il n’y a rien d’impossible. Quand tu vois ça, tu ne peux pas te plaindre des circonstances dans lesquelles tu es. On est dans de la facilité. Des fois, on se plaint alors qu’il y a des personnes qui partent de plus loin et qui vont encore plus loin".

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