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Michalak : « Je me sens libre »

Michalak le Sud-Africain

Michalak le Sud-Africain - -

Frédéric Michalak découvre depuis peu le rugby des champions du monde avec son nouveau club des Natal Sharks sud-africain. Samedi, il était l’invité de l’émission A Vos Marques. Sans langue de bois comme à son habitude…

Frédéric Michalak, comment se passe votre acclimatation en Afrique du Sud ?
Ça se passe très bien, les gens m’ont bien été accueilli, le club aussi, l’entraîneur, les joueurs, les supporteurs… J’ai de bonnes conditions parce qu’il fait beau… tout va bien.

Qu’est-ce qui vous a motivé pour partir à l’étranger ?
Je suis parti après mon expérience de la Coupe du monde 2003, j’étais rentré en France et ça avait été très dur de reprendre. Cette expérience m’avais permis de me dire qu’après 2007, pourquoi ne pas tenter l’aventure à l’étranger.

Le rugby des provinces est un jeu de combat, très porté sur le physique…
C’est assez différent. J’ai parlé avec l’entraîneur à mon arrivée, il m’a demandé de mettre du jeu parce que les joueurs sud-africains ne s’étaient pas régalés pendant la Coupe du monde. Sa priorité c’est le jeu, et surtout jouer debout. Ça me fait donc penser au jeu toulousain.

En tant que Français, vous avez l’impression que vous détenez les clés du « french flair » aux yeux de vos hôtes sud-africains ?
Je n’ai pas grand-chose à leur apprendre, mais c’est vrai que l’entraîneur me laisse toute la liberté quand je rentre sur le terrain. Il m’a dit : « C’est autour de toi que ça va se jouer, c’est à toi de bouger. » Après, il y a bien évidemment le combat, rien que les avants ici sont très costauds…

Vous ne craignez pas une nouvelle starisation, qui avait fini par vous peser en France ?
Je suis parti pour progresser au niveau du rugby. On attend beaucoup de moi, mais c’est surtout pour me reposer après la Coupe du monde, j’enchaîne avec deux mois de préparation, tout ça pour revenir meilleur dans le futur.

Quel est votre calendrier cette année ?
J’ai signé jusqu’en juin, jusqu’à la fin du Super 14, et derrière je suis libre. Je vais peut-être prolonger ici avec la Curry Cup, parce que cette compétition est très importante pour eux, je m’entends bien avec l’équipe, mais après je vais rentrer en France… parce que c’est difficile d’être loin des siens.

Vous avez déclaré être disponible pour la tournée d’été de l’équipe de France. Un avenir toujours en bleu ?
Je serai toujours libre pour l’équipe de France, c’est vrai que pour cette période de Super 14, ce serait très difficile de me sélectionner parce que je n’aurais fait aucun match. Je tiens à jouer le Super 14 à fond, parce qu’avec ma préparation je loupe déjà la moitié des matches.

Etes-vous content de la nouvelle équipe dirigeante du XV de France ?
On n’a pas le choix de ce côté-là. Mais c’est vrai que je connais bien Emile pour avoir joué à ses côtés. On s’est parlé au téléphone. Les autres je ne les connais pas. Ils ont fait du bon boulot avec les moins de 21 ans. Ils doivent avoir de bonnes idées à nous apporter.

Vous avez évacué la Coupe du monde ?
Il faut bien, même si ce n’est pas facile quand on vit dans le pays des champions du monde ! Il faut se servir de tout ce qui s’est passé pour avancer. Il y a eu du bon, il y a eu du très mauvais parce qu’on a quand même perdu trois matches… ce n’est pas terrible à ce niveau.

Vous avez été très critique envers les anciens joueurs passés consultants…
Je ne parle pas souvent mais quand je parle je dis ce que je pense. Certains joueurs ne parlent pas parce qu’ils pensent à leur carrière, moi je m’en fous, je vis le moment présent, et bien il y a des trucs qui m’on soulé, comme certains choix de l’entraîneur et je l’ai dis.
Que tous les anciens joueurs se permettent de critiquer et de ne pas aller dans notre sens, ça n’est pas toujours bien passé… J’ai ressenti des coups de poignards dans le dos et le lendemain on venait nous serrer la main à Marcoussis. C’est un problème de franchise, d’honnêteté.

Prévoyez-vous d’aller au tirage au sort de la Coupe du monde de football qui a lieu dimanche à Durban ?
Non je n’ai pas prévu d’y aller. Mais les gens construisent des stades ici. La Coupe du monde est très importante ici.

Le club est à l’origine d’échanges de jeunes entre la France et l’Afrique du Sud…
C’est le club des Sharks qui avait organisé pendant la Coupe du monde de faire venir des jeunes des townships de Durban en France. Ils avaient été accueillis par des jeunes de Seine-Saint-Denis. Et là c’est le chemin inverse qui est prévu. Je vais essayer d’être dispo pour ce genre d’actions. Les Sharks s’investissent énormément pour les jeunes des townships.

La rédaction----