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"On aurait dû être champions du monde": les mots forts de Laporte, pour qui "certaines personnes ont tout cassé"

Ancien président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte a évoqué ce dimanche soir, dans Bartoli Time sur RMC, l'échec des Bleus dans leur quête de sacre à la Coupe du monde. Selon lui, la faute revient avant tout à la nouvelle direction de la FFR, qui ne pèse pas assez dans les instances.

Ce n'est pas un secret, Bernard Laporte et Florian Grill, ancien et actuel présidents de la Fédération française de rugby, ne sont pas franchement copains. C'est même un euphémisme. Et ce dimanche soir, lors de son passage dans Bartoli Time sur RMC, Laporte a jeté une grosse pierre dans le jardin de son successeur. En lui reprochant, sans jamais le citer, d'être le premier responsable de l'échec des Bleus à la Coupe du monde de rugby, alors que le parcours du XV de France au Mondial s'est arrêté en quart de finale face à l'Afrique du Sud (défaite 29-28).

Interrogé par Marion Bartoli sur la manière dont il a vécu la compétition en France, Laporte a dans un premier temps regretté son propre traitement par les dirigeants actuels du rugby hexagonal. "Ce Mondial, ça n’a pas été un crève-cœur, mais j’ai été vexé de ne pas avoir été invité pour le match d’ouverture, j’ai trouvé ça scandaleux pour des gens qui, après nous, ont dit vouloir rassembler et fédérer", a-t-il lancé. "Et ils n’invitent pas la personne qui est allée chercher la Coupe du monde, alors que cette organisation (au moment de l'attribution, NDLR), on l’avait perdue. En quinze jours j’avais fait en sorte d’inverser la tendance et qu’on obtienne cette Coupe du monde. (…) Cette Coupe du monde, c’est moi. Donc de ne pas avoir été invité, ça m’a blessé. Mais après, cette Coupe du monde, je l’ai vécue avec passion. J’échange toujours avec Fabien Galthié, j’aime cette équipe, je voulais qu’elle gagne. Le rugby français en avait besoin."

Mais la suite est connue de tous. Des Springboks opportunistes, des Français surpris, des décisions arbitrales pas forcément favorables, et un rêve qui s'éteint, bien trop tôt. Le destin? Pas du tout, selon Laporte: "Je pense que certaines personnes ont tout cassé. On aurait dû être champions du monde. On aurait dû être champions du monde."

"On avait l'impression de ne pas jouer la Coupe du monde à la maison"

Quel est le message derrière cette sentence? Que les dirigeants du rugby français n’ont pas assez pesé auprès de World Rugby? "C’est tellement évident", a-t-il estimé. "J’ai travaillé pendant six ans avec eux (les dirigeants de World Rugby, NDLR), je sais de quoi je parle. J’ai été vice-président pendant deux ans, et pendant quatre ans au board. Ça a toujours été comme ça, ça a toujours été important. Alors ça ne veut pas dire que l’arbitre t’avantage, hein, ce n’est pas ce qu’il faut dire, mais là on avait l’impression de ne pas jouer la Coupe du monde à la maison. C’est une évidence. Aucun poids politique, rien, que des critiques permanentes… Je le redis: on aurait dû être champions du monde."

Et d'être encore plus clair au sujet des têtes pensantes de la FFR: "Il n’y a pas que moi qui suis capable. Mais si les gens en place avaient fait le boulot, on aurait dû être champions du monde. (…) Il faut peser, à un moment donné, il ne faut pas faire que critiquer. (…) On avait une occasion en or d’être champions du monde, mais certaines personnes ont tout cassé."

Galthié? "Lui, il a fait le boulot"

Par ailleurs, Bernard Laporte a également glissé quelques mots sur sa relation avec le sélectionneur Fabien Galthié, qui a laissé entendre il y a quelques jours dans le Super Moscato Show que l'ex-patron de la FFR lui avait manqué durant le Mondial.

"J’ai une complicité avec Fabien, elle est évidente", a commenté Laporte. "J’ai été le chercher alors qu’il pensait arrêter le rugby et avait connu des échecs, et il a fait de cette équipe de France l’une des meilleures équipes de France, avec 80% de victoires. Lui, il a fait le boulot. Les critiques à son sujet, ce sont juste des critiques d’aigris, de gens qui sont payés pour critiquer, qui ne réussissent jamais quand ils sont aux affaires. Fabien a fait un boulot considérable."

C.C.